Christophe Le Saux boucle son expédition andine avec 9 volcans au compteur
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Le Jaguar vient de réussir un enchaînement hors norme entre la Bolivie et le Chili : 9 sommets à plus de 5300 mètres d’altitude, dont 5 au-dessus des 6000 mètres, en moins de 3 semaines. Une aventure trail-alpinisme unique, entre solitude, sable et sommets mythiques.
Christophe Le Saux ne court pas pour les likes. Il grimpe pour vivre.
Christophe Le Saux, surnommé « le Jaguar », vient de conclure une expédition engagée de 19 jours entre le Salar d’Uyuni et le désert d’Atacama. Un projet sportif aux confins de l’Amérique du Sud, mené dans la foulée de son record sur l’Ojos del Salado l’an dernier. Cette fois, le défi était ailleurs : gravir une série de volcans andins en autonomie ou presque, et enchaîner les efforts d’altitude comme on aligne les bornes sur un ultra.
Christophe Le Saux vient de gravir 9 volcans culminant entre 5300 et 6348 mètres d’altitude en 19 jours entre la Bolivie et le Chili
Du 1er au 19 octobre 2025, Christophe Le Saux a évolué entre Bolivie et Chili, sur les plus hauts plateaux du continent. Objectif : gravir 9 volcans culminant entre 5300 et 6348 mètres d’altitude. Au programme, des noms qui font frissonner les alpinistes comme les rêveurs : Huayna Potosi, Parinacota, Licancabur, San Pedro, San Pablo… et une tentative sur le légendaire Ojos del Salado, plus haut volcan du monde.
Le début de l’expédition fut marqué par deux “6000” emblématiques de Bolivie : le Huayna Potosi (6088 m) et le Parinacota (6348 m), véritable colosse dressé à la frontière avec le Chili. Déjà là, l’homme est en altitude extrême, mais ne ralentit pas. Il enchaîne les ascensions, adapte son rythme, et surtout garde la même humilité qu’au premier jour.
La suite de l’itinéraire l’amène à traverser le Salar d’Uyuni, cette mer de sel hallucinante où la ligne d’horizon semble fuir à chaque pas. Puis cap au sud, vers le désert d’Atacama. Là où le ciel est si pur que la NASA y teste ses robots martiens. Et là aussi où Christophe continue de grimper.
San Pedro et San Pablo : deux “6000” en 5h35
Le dernier jour de l’expédition résume à lui seul tout l’esprit de cette aventure. Parti seul, Christophe entame l’ascension du volcan San Pedro (6145 m) depuis le camp à 4600 mètres. Le terrain est sablonneux, instable, chaque pas semble en coûter deux. Mais l’homme avance, à 500 mètres de dénivelé par heure, en économisant ses forces.
Une fois au sommet, pas de drapeau, pas de cris. Juste un instant suspendu, une photo, et déjà la redescente. Car il enchaîne aussitôt avec le San Pablo (6092 m), voisin plus “facile”, recouvert d’un peu de neige mais offrant une progression plus fluide. Le tout sous un ciel parfait, sans vent ni froid.
Au total : 19 kilomètres, 2500 mètres de D+, 2 sommets à plus de 6000 mètres… en 5 heures 35 minutes.
Un rendez-vous manqué avec le toit des volcans
L’un des objectifs les plus symboliques de l’expédition était de renouer avec le Ojos del Salado (6893 m), plus haut volcan du monde et deuxième sommet d’Amérique après l’Aconcagua. Ce géant, Christophe Le Saux le connaît bien. En octobre 2023, il y a établi un record de vitesse d’ascension aller-retour depuis le camp de base. Mais cette fois, malgré la motivation, il devra renoncer à l’approcher jusqu’au sommet.
En cause : un problème de santé survenu chez l’un des membres de l’expédition. Et pour Christophe, pas question de forcer ou de mettre qui que ce soit en danger. Cette sagesse dans la prise de décision fait aussi partie de l’expérience. Elle est le signe d’un athlète qui a vécu assez d’aventures pour savoir que l’essentiel ne se mesure pas toujours au sommet atteint.
Une performance d’endurance et d’adaptation en altitude
Ce qui force le respect dans cette expédition, c’est moins le nombre de sommets que la régularité de l’effort. L’altitude permanente, les conditions parfois hostiles, les passages sableux ou enneigés… et malgré tout, une progression constante. Pas d’acclimatation “luxueuse”, pas de pause prolongée. Juste le corps et l’esprit d’un homme entraîné pour affronter le vide et l’épure.
On est ici à la frontière du trail, de l’alpinisme et de l’ultra-endurance. Un territoire rare où chaque erreur peut se payer cher, mais où chaque réussite construit une forme de sagesse unique. Christophe Le Saux ne cherche pas à dominer la montagne. Il vit avec elle, il la traverse, il la respecte. Et c’est cette approche qui séduit tant dans la communauté trail.
Trail, altitude, solitude : une autre idée de la performance
Dans un monde de plus en plus normé, où la performance s’affiche sur Instagram et se mesure en likes, cette aventure offre un souffle différent. Ici, pas de classement, pas de médaille, pas de prime. Juste un homme face à lui-même, et des montagnes si hautes qu’elles dépassent les radars.
Il faut du courage pour courir un UTMB. Il faut une autre forme de courage pour gravir 9 volcans à plus de 5000 mètres en solo, avec un sac, une carte, et le silence pour seule musique. Et dans le monde du trail, où l’on parle souvent de “déconnexion” ou de “retour à l’essentiel”, peu sont capables de le vivre aussi pleinement que le Jaguar.
En résumé, en 19 jours, Christophe Le Saux a réussi un projet fou.
Une traversée physique, mentale et poétique des Andes, entre volcans et déserts, sable et neige, souffrance et beauté brute. Il a renoncé à l’Ojos del Salado, mais gagné une collection de sommets gravis, de souvenirs gravés, et de respect partagé.
Son aventure n’est pas un défi de plus à cocher. C’est un appel à vivre autrement le sport, la montagne, et le rapport au temps. Une inspiration pour tous les traileurs en quête de sens. Et une preuve que la grandeur ne se mesure pas toujours à la hauteur du sommet, mais à la manière dont on y monte.
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