Nouveau record du tour de la Cordillère HuayHash, pleine réussite pour l’insatiable Christophe Le Saux !
Le Trek du HuayHuash est réputé comme l’un des plus beaux et des plus techniques des Andes, et c’est encore une fois Christophe le Saux qui inscrit son nom au premier rang en réussissant à abaisser l’ancien record de 29h30 à 25h21 pour 122kms et 8230D+ en autosuffisance.
Il a réussi son pari ! Ou plutôt comme il le nomme son défi !
On ne parle pas tellement du record, le chrono n’avait finalement que peu d’importance à ses yeux. Il court d’abord pour son bien être et pour le plaisir de vivre l’expérience avec les personnes qui l’accompagnent sur les sentiers ou par la pensée.
D’avoir partagé de l’intérieur cette performance hors norme avec lui je peux vous dire que le sujet est sérieux, c’est un solide, on l’entends esquisser des petits bruits du bout des lèvres une bonne bouffée d’air frais et il relance, il faut s’accrocher, le moindre plat est bon pour une accélération.
Après avoir avalé 330kms en islande, 220kms autour de la cordillére blanche, il se questionne sur ses sensation de saciété : « Et bien j’ai le sentiment d’un vide ,envie de retourner en montagne, faire corps avec la nature ,m’impregner de l’energie qu’elle m’apporte » lances t-il sur les réseaux sociaux. « C’est cela qui me fait avancer. »
L’équivalant d’une Hardrock 100 en Autosuffisance
Dernière bière comme à son habitude la veille du départ avec son équipe à l’hôtel il est détendu et détérminé. Entouré par son agent de comm Stéphane Antoni Expecom et de son support logistique local Marc Masconi Agence Aventures Andines, le voici donc parti au pas de course de l’église de Llamac, petit village au pied de la cordillère HuayHuash le 24 Juillet à 9h00 du matin en plein cagniard.
Première montée de 1300D+ et 10km en 1h15, il fait tourner la tête à ses accompagnants et assez vite il sème deux d’entre eux au niveau du Laguna Jahuacocha. Hernan Henostroza Team Salomon, actuellement un des meilleurs coureurs péruvien, est le seul survivant du rythme déjà effréné du Jaguar sur le premier tiers du parcours, il lui donnera le tempo sur les 45 premiers kilométres.
Au moment de sa première et quasi unique pause de 15minutes au Laguna Caruaccocha, je repars dans sa roue après une purée lyophilisée.
Il ne se plaint de rien, il avance, inlassablement. En discutant durant la nuit je découvre un homme qui a vécu 100 vies, « stay hungry stay foolish » comme disait steve Jobs. C’est peut être le secret des meilleurs, sans cesse remettre cartes sur table, ne pas avoir peur de repousser les limites dans les idées. Sa folie est douce et mesurée mais être insatiable c’est réellement sa plus grande force pour réaliser ses performances.
Simplicité et convivialité tout le long du parcours, je ferai office de boulet dans la nuit lorsque ma frontale fera des siennes, il aurait pu gagner facilement une heure mais il m’attendra et me prêtera sa lampe de secours pour quelques heures. Dans l’aventure nous nous ferons aussi tirer dessus à coup de fusil par un berger peu farouche, plus de peur que de mal, mais nous avons détalés comme des lapins.
Puis 3 barres 1 purée froide loupée quelques graines de l eau des ruisseaux …11 cols à plus de 4300m plus loin, je lâche le fauve faute de pouvoir tenir son rythme et il fini en roue libre jusqu’au village de départ. L’église est rejoint en 25h21minutes, le nouveau record est établi.
Jaguar ou condor péruvien ?
Avant de se mettre à la longue distance en autosuffisance, il fait déjà parler avec de grosses performances comme le Tor des Géants (6 participations et plusieurs podiums) et des participations remarquables autour du monde, et déjà des jolis projets hors compétition:
- Traversée de la jungle amazonienne (153km, 6250 d+) en 33h en autonomie totale.
- Traversée en solitaire de la cordillère Apolobamba et de la cordillère Royale en Bolivie, 300 km (+18000m) en 8 jours à une altitude située entre 4000 m et 6020 m.
Je serai marin je vais faire le tour du monde à la voile m’assure t il
Un personnage hors norme, une force de la nature, un de ces phénomène insatiables qui construise l’ultra trail moderne et donne une autre dimension à ce sport déjà élitiste.
Il survole les massifs montagneux avec la discrétion et l’élégance du condor, il cours aussi vite que le jaguar les cheveux au vent. Je crois qu’on peut dire qu’il est un peu un hybride, un mélange des deux.
Seven Wild Trail
Dans un avenir proche, il ne faudra pas oublier que le jaguar se conserve d’autres morceaux de choix dans la poche pour la saison prochaine, avec d’autres gros défis comme le record de la Sunshine Cost en Colombie britannique avec 130km d’autosuffisance, la traversée de l’Atlas, et évidemment, le record du Tour des Anapurnas sachant qu’il a déjà été vainqueur de l’Annapurna Mandala Trail.. Un ultra Trailer à suivre de près, définitivement.