Chamonix et les Alpes ne sont plus la capitale du trail
2020
Les défis, records et challenges de l’été 2020 ont été accomplis en plusieurs endroits. Nous avon eu
– Maxime Grenot dans les Vosges (sur une partie du GR5),
– Arthur Joyeux-Bouillon sur le Mont Blanc,
– Grégoire Curmer, Martin Kern et Baptiste Robin entre Chamonix et Briançon (sur une autre partie du GR5),
– Xavier Thévenard en Corse sur le GR20,
– Erik Clavery dans les Pyrénées sur le GR10, idem pour Aurélien Sanchez.
– Et bien sûr, la Grande Traversée de Salomon, où François D’Haene, Michel Lanne, Thibaut Baronian, Sébastien Spehler, Nathan Jovet, Camille Bruyas et Théo Detienne sont partis de Chantenois pour aller jusqu’à Nice.
Pour la première fois depuis plusieurs années, on a l’impression de découvrir qu’on peut faire du trail en été ailleurs que dans les Alpes !! Oui, c’est possible ! Il y a deux manières d’essayer d’analyser le phénomène, une ponctuelle, et une structurelle.
Le trail partout en France : interprétation ponctuelle du phénomène
En toute honnêteté, j’aimerais que cette réponse ne soit pas la bonne, mais j’ai peu d’espoir. On a tous bien compris que cet été, aucun gros événement trail ne va se passer (à part peut-être le Monteynard), puisque tout événement dit de masse ne peut se tenir. Et fatalement, à part l’Ardennes Mega Trail, l’Ultra Marin et le GRP, la majorité des gros spots de trail se trouve dans les Alpes, ou du moins juste à côté (Marathon du Mont Blanc, UTMB, UT4M, Marathon du Mont Blanc, UTCAM, le Beaufortain, la Maxi-race, etc…).
Il peut être donc logique de se dire qu’on est moins focalisés sur ce qui se passe dans les Alpes. Et à ce moment, le défi d’Erik Clavery sur le GR10 aura le même retentissement que celui de Thévenard sur le GR20 ou que celui du trio Curmer/Kern/Robin sur le GR5. La suprématie des Alpes, notamment due à la quantité des événements qui s’y déroulent en été (et aussi par la qualité des terrains et des paysages qu’on y trouve, soyons honnêtes), s’effondre naturellement.
Je parlais d’une interprétation ponctuelle, car il y a fort à parier que le jour où la situation reviendra à la normale, les Alpes vont récupérer leurs billes et les Pyrénées et la Corse (mais aussi les Vosges et le Jura) vont être rétrogradées presque naturellement, et je le déplore.
Le trail partout en France : interprétation plus structurelle du phénomène
Je disais plus haut que je préfèrerais que ce soit ça la bonne explication. Car même si les Alpes sont une très belle région, les Pyrénées sont tout aussi magnifiques, et la Corse fait probablement partie des plus beaux endroits de la planète.
Et un peu de décentralisation sur les « place to be » ne ferait pas de mal (après, en France, on a une nature jacobine contre laquelle on a du mal à aller).
Egalement, j’aimerais que cette évolution soit structurelle, car ça pourrait alors s’expliquer par l’attitude absolument indigne dont a fait preuve l’UTMB ces derniers mois (alors que le GRP a été beaucoup mieux). Je dis ça car personnellement, quand je vois ce qu’ils ont fait aux coureurs, je me dis que je vais privilégier les courses où le traitement a été meilleur, et ça peut passer par le fait de fuir les Alpes pendant quelques temps.
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