Ma déclaration…. La beauté du trail… le trail est beau fois quatre fois.
L’esprit trail – On a souvent critiqué la notion d’esprit trail, et à juste titre selon moi. Car ce concept cache des valeurs louables qui ne devraient certainement pas se limiter au trail. Et au même titre qu’on trouvera des personnes absolument fantastiques parmi les amateurs de bitume ou les pistards, on trouvera une flopée de personnes peu recommandables dans les pelotons de trail. Qu’est-ce qui rend ce sport aussi particulier alors ? A cette question, quelques chroniqueurs et journalistes ont répondu « sa beauté ». Ah, la beauté du trail… ça peut paraître creux, mais à y regarder de plus près, ça ne l’est pas tant que ça.
La beauté du trail
La beauté ramène à ce qui fait éprouver une émotion esthétique, qui plait. Que ce soit d’un point de vue sensoriel (la vue, par exemple) ou intellectuel, elle procure une sensation de plaisir, mais aussi de satisfaction, voire parfois de la béatitude.
Sur la base de cette définition, posons-nous deux minutes la question : En quoi le trail est beau ?
1- Egalitarisme sur la ligne de départ en trail
Le premier aspect de la beauté du trail se trouve, pour moi, dans l’égalitarisme sur la ligne de départ.
Alors oui, selon nos expériences sportives, nos morphologies, nos capacités naturelles, nos situations sociales différentes, on n’est pas égaux, et c’est tant mieux. En revanche, là où on l’est, c’est que dès lors qu’on part pour une centaine de kilomètres à crapahuter dans les montagnes, on éprouvera tous le même stress, on aura les mêmes craintes, les mêmes appréhensions, et aucun de nous ne peut être certain à 100% de franchir la ligne d’arrivée. Aucun de nous n’est à l’abri d’un jour sans (comme François D’Haene au Cap), d’une erreur de chemin (comme a connu Benoît Girondel à la Diagonale des fous), ou encore d’un imprévu totalement improbable (comme c’est arrivé à Kilian Jornet sur l’UTMB en 2018). Et encore, là on parle des élites, qui sont programmés pour gagner au mieux, pour finir au pire. Transposez cela à un niveau comme le nôtre, comme celui du peloton. Cette égalité face à la difficulté participe pour moi à la beauté du trail.
2- Les compagnons de galère en trail
2- Le deuxième aspect est assez lié au premier, puisqu’il concerne les rencontres qu’on fait. Elles peuvent ne durer que quelques minutes, voire quelques heures, mais sont d’une intensité et d’une richesse assez exceptionnelles. Le concept de compagnon de galère y prend tout son sens. Ça peut se limiter juste à une tape dans le dos pendant un temps faible, à un petit mot d’encouragement, ou se dire qu’on passe quelques heures ensemble le temps de la course. On pourra ne même pas connaître le prénom de la personne, ne rien savoir sur elle, ne plus jamais lui parler, mais aussi longtemps que le temps passera, quand vous vous souviendrez de vos ultras, cette personne sera à jamais liée à vous.
3- Introspection en trail
Un aspect qui, je trouve, contribue énormément à la beauté du trail, c’est la capacité qu’il a à nous permettre de mieux nous connaître. Et pour cause, quand on part pour plus de dix heures sur des sentiers, on a largement le temps de discuter avec soi-même. Mais tout ceci n’est rien encore… Quand arrive la fatigue extrême, une quantité de barrières mentales sautent avec. Si bien que c’est le moment où, peut-être, on aura la meilleure vision de celle ou celui que l’on est vraiment. Et pas seulement dans notre rapport à la douleur, à la difficulté, à la souffrance. Non… Mais vous vous rendrez compte que certaines de vos réflexions pourront aller complètement dans le sens contraire de d’habitude. On dira que c’est la fatigue qui fait ça. Je dirais plutôt que la fatigue permet de mieux savoir ce qu’on pense, ce qu’on veut ; bref, ce qu’on est.
4- Beauté des paysages trail
Enfin, last but not least, la beauté du trail passe indubitablement par les paysages qu’il nous amène à découvrir. Ça peut se passer n’importe où dans le monde, les organisateurs arriveront toujours à vous faire découvrir des endroits absolument magnifiques.
On pensera souvent aux panoramas du massif du Mont Blanc traversés à l’occasion de l’UTMB ou du marathon du Mont Blanc, ou encore aux terres volcaniques de la Réunion pendant la Diagonale des fous, mais ce n’est pas que ça. La beauté du trail, c’est aussi le bal des frontales à la Saintélyon, c’est l’ascension d’une tour Eiffel étincelante à la fin de l’écotrail de Paris, le bisou au rocher marquant la fin de la Hardrock 100, les dizaines de kilomètres de crêtes de la Transvulcania, les dunes du marathon des Sables, les fjords de la Tromso Skyrace, la traversée du massif des Causses aux Templiers, la montée de la piste de Bobsleigh pendant la 6000D, ou encore le tour du lac d’Annecy à la Maxi-Race…
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