Dura lex, sed lex (la dure loi des barrières horaires)
Je ne sais pas s’il y a un lien de cause à effet entre l’attrait encore grandissant pour la course et à pied et la polémique sur laquelle je souhaite revenir ici, mais j’ai quand même ma petite idée.
Chaque année après le marathon de Paris, des voix s’élèvent sur les réseaux sociaux pour critiquer le fait que des coureurs ont été empêchés de terminer le marathon parce qu’ils avaient dépassé le temps limite. Je ne reviendrai pas sur le fait que six heures, c’est sensé être assez pour finir un marathon (cette affirmation me paraît excessivement maladroite, pour ne pas dire stupide) ; chacun se prépare selon ses capacités, son temps, et on n’est jamais à l’abri d’un petit accident industriel ou d’un coup de moins bien le jour J…
Alors, ceux qui viendront argumenter que les vrais marathoniens sont ceux qui courent en moins de trois heures, foutez-moi la paix et retourner sur jouer l’autoroute.
barrière horaire
En revanche, ceux qui ont crié au scandale sur le fait qu’ « on » les avait empêchés d’arriver au bout parce qu’ils avaient passé les barrières horaires, c’est pas plus intelligent. En effet, et c’est peut-être ce qui a été oublié cette année par quelques coureurs, mais quand on s’inscrit au marathon de Paris, on est sensé connaître un peu ce dans quoi on s’engage et préparer son plan au moins en l’adaptant aux limitations horaires. Et mon propos serait le même si le temps limite était plus court (pour le marathon de Bruxelles, la limite est de cinq heures, et si une personne râlait d’avoir mis 5h05). Effectivement, ça peut arriver d’être moins bien un jour, mais plutôt que de crier au scandale, il serait plus intelligent de faire preuve d’un peu d’humilité, de se remettre en question et de voir ce qui n’a pas été pour revenir plus fort.
être finisher ça se mérite
Tout ça pour dire que parce que le prix de l’inscription est élevé (ce qui n’est pas faux), beaucoup de coureurs ont cru qu’être finisher était un droit en ayant oublié que ça se méritait. Pour moi, faire un scandale pour ne pas avoir fini dans des délais impartis que l’on était sensés connaître, c’est un comportement oscillant entre de l’égoïsme ma placé et de la gaminerie. Car non, il n’existe pas de droit à être finisher à partir du moment où une course comporte des barrières horaires. Pour le coup, je comprends plus ceux qui ont fait un scandale car ils ont fini dans les temps et n’avaient plus de médailles ou de tshirt à leur taille.
En revanche, ce qui a pu manquer et qui pourrait être assez chouette (ça se fait dans pas mal de grands marathons), c’est d’accompagner de manière un peu plus joviale le dernier arrivant, tant qu’il arrive endéans six heures.
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