Un joggeur attaqué par un chamois
On avait eu le coureur attaqué par une buse. On avait l’habitude des coureurs attaqués par des chiens. On avait même eu le coureur attaqué par un ours et avec lequel ça s’était terminé en bagarre. Je me disais donc naïvement qu’on avait fait le tour. Surtout que, personnellement, j’avais déjà été attaqué par une oie et par un cygne (même pour le second, je l’avais peut-être un tout petit peu cherché). Et non !
Il semblerait que ça avait déjà eu lieu en 2018, à la même période et au même endroit, et donc, c’est moins rare que ça en a l’air. Dans le Doubs, plus précisément sur Besançon, les autochtones ont constaté que les chamois avaient commencé à se sentir chez eux sur les collines. Jusque là, rien de spécial a priori. Sauf que sur certains secteurs, notamment celui de la Chapelle-des-Buis, pas mal de coureurs, trailers et randonneurs vont crapahuter pour faire du sport ou pour photographier les bêtes. Parmi ces personnes, un policier âgé de 45 ans qui, selon des dires, a « l’habitude de courir le matin avant d’aller au travail ». Que lui est-il arrivé ?
Voici ce qu’il explique à l’Est Républicain :
« Arrivé au milieu de la colline, j’ai emprunté des escaliers en bois qui s’enfoncent dans la forêt (…) J’étais concentré sur mon effort, la tête dans les baskets. Quand j’ai levé les yeux, je me suis retrouvé nez à nez avec un chamois. Il devait être à cinq mètres de moi ».
Alors oui, on se dit qu’un chamois, c’est pas grand et c’est tout mignon. Et effectivement, en général, ils font maximum 80/85cm de hauteur pour une longueur entre 1 et 1.5 mètres. Sauf que le bestiau peut monter aussi jusqu’à une soixantaine de kilos si c’est un mâle (et 45kg si c’est une femelle). Et forcément, se faire charger par un truc de 60 kilos avec des cornes, bah ça craint. Le traileur s’est arrêté pour observer le chamois, lequel s’est avancé vers lui en marchant, puis a accéléré pour se mettre à courir dans sa direction, cornes en avant…
« J’ai réussi à le détourner une première fois avec les mains (…) Il prenait quelques mètres d’élan puis me chargeait. J’ai fini par tomber une première fois au sol. J’avais beau hurler, faire de grands gestes, il continuait ».
La victime a fini par se relever, a pu l’esquiver une première fois, avant de chuter de nouveau, craignant que les cornes de l’animal l’embrochent au niveau d’une artère ou d’un œil (ce qui aurait rendu le truc encore plus dramatique). Il a finalement réussi à s’en sortir en prenant la gourde qu’il avait avec lui et en frappant l’animal. Il a ensuite pris la fuite vers une route (ceci dit, le chamois avait encore envie d’en découdre et était prêt à revenir un peu à la charge).
Il s’en est finalement sorti juste avec quelques égratignures.