Je viens de faire la reco de ma TDS avec 5eme ELEMENT
Ces quelques derniers jours ont été l’occasion d’effectuer un stage de reconnaissance du parcours de la TDS. Encore traumatisé de mon expérience pyrénéenne et connaissant la réputation de cette course, j’ai souhaité mettre toutes les chances de mon côté et de réduire autant que faire se peut l’inconnue qu’on trouvait autour. Et accessoirement, je n’avais pas spécialement envie de découvrir le Passeur de Pralognan le jour J.
Les photos de ma reco TDS
reco TDS
Jour 1 : Entrée et hors d’œuvres
Cette première journée nous a faits partir de Courmayeur vers le Col Chécrouit, avant de nous mener au Lac Combal, puis au col Chavannes, pour finir au Col du Petit Saint Bernard. On était à plus ou moins 35km pour 2300m de dénivelé positif. Le parcours est relativement roulant et les difficultés plutôt gérables. Dans la mesure où cette portion se fera de nuit, c’est une bonne nouvelle, car les pièges seront moins nombreux par rapport à d’autres endroits. Les paysages sont déjà très sympas. L’ascension du Col Chavannes est une première entrée en matière en termes d’altitude. La descente qui suit est roulante et fait six à sept kilomètres ; il faudra faire attention à ne pas trop se laisser emporter.
La fin de la journée nous mène vers le col du Petit Saint Bernard, avec une côte bien dégueu en ce sens qu’elle n’est pas spécialement longue, mais hyper raide. On va alors passer en France et entamer la descente vers Bourg Saint Maurice, mais ce sera pour le lendemain.
Jour 2 : le début du plat de résistance
On dit souvent que la TDS commence à Bourg Saint Maurice et qu’il faut absolument arriver sans avoir cramé la moindre cartouche. A priori, ça semble possible, même si avec la fatigue et la nuit blanche, ce ne sera pas anodin. La journée commence donc avec la descente du col du Petit Saint Bernard vers Bourg Saint Maurice. Elle est facile et agréable ; on peut y dérouler un peu les jambes (mais encore une fois il faudra être prudent, car les hostilités vont débuter.
On va commencer l’ascension vers le fort de la Platte, redouté par bon nombre de coureurs (et pour cause, on va se manger 1900m de D+ en 11 kilomètres. On va dire qu’au moins, le terrain n’est pas trop technique ; en revanche, il faudra accepter de perdre du temps dans la montée, car ce qui arrive après fait partie pour moi d’une des deux principales difficultés.
Après une petite balade sur le plateau, on va commencer l’ascension vers le Passeur de Pralognan. Il y une descente et une portion de montée bien hards, mais tout ceci n’est rien encore. Car le Passeur, seigneur dieu… Un de mes partenaires m’a dit pour me rassurer qu’une fois qu’on l’avait fait, ça passait mieux. J’espère qu’il a raison, car sur le début de la descente, j’ai fait de l’huile. Et ça a beau n’être qu’un accident, on a du mal à ne pas penser à ce qui s’est passé en 2021. D’ailleurs, un des coaches nous a expliqué que le passage avait été un peu nettoyé et sécurisé ; autant dire que je n’ose pas imaginer à quoi il ressemblait avant. La partie la plus technique ne fait finalement que 300 mètres, peut-être moins. Mais quand on est dedans, la sensation est assez étrange. Le temps semble s’arrêter, se figer. Rien ne bouge, rien ne se passe. Puis après une descente qui dure assez longtemps et qui peut être un peu piégeuse, on finit par retrouver un sentier de randonnée qui va nous amener au cormet de Roselend, lequel marque l’entrée dans le Beaufortain.
Ça continue de monter et de descendre, mais c’est moins sauvage qu’autour du Passeur, et ça fait du bien. On arrivera finalement au refuge de la Gittaz pour passer la nuit, juste après être passé par le chemin du curé. Et là, de nouveau, c’est quelque chose d’assez unique. La portion doit peut-être faire deux kilomètres (avec ce qui se parcourt avant), et elle est d’une indescriptible beauté. Aucune photo ne saurait transcrire ce qu’on voit. Aucun mot ne saurait décrire le paysage qu’on traverse.
La journée s’achève avec 38km et 2400m de dénivelé positif effectués. Une partie de moi-même est soulagée en se disant qu’une fois le passeur effectué, le plus dur est derrière nous. Spoiler : ce n’est absolument pas le cas (et en ce sens, heureusement que j’ai fait la reco, car si je m’étais dit ça le jour de la course, j’aurais explosé comme un popcorn).
Jour 3 : la fin du plat de résistance de cette reco TDS
On commence la journée par une ascension vers le pas d’Outray. Rien de spécial à signaler, à part que comme à chaque fois, c’est splendide. Les chemins sont agréables, malgré quelques passages techniques. Après deux jours, les jambes sont un peu lourdes, mais répondent plutôt bien. Et heureusement, car une fois qu’on est au pas d’Outray, c’est une des grosses difficultés de la course (et non pas de la journée) que nous allons affronter, à savoir la descente vers Beaufort et ses 1400m de dénivelé négatif sur 8km. Je fais le distinguo entre la journée et la course, car sur le moment, franchement, elle est longue, très longue, mais elle n’a rien de très difficile (à part le début). En revanche, la prendre après 20 heures de course minimum, ça ne sera la même chose. D’ailleurs, si c’est autant la boucherie à Beaufort, ce n’est pas par hasard.
On va tout doucement quitter le beaufortain, et j’ai la sensation que cette portion passée (Bourg Saint Maurice-Beaufort), le plus dur est passé et qu’il suffira de dérouler pour le dernier tiers. Comme vous pouvez vous en douter, je vais allègrement regretter d’avoir même pensé ça.
La montée vers Hauteluce n’est pas anodine, mais elle a l’avantage d’être assez roulante et en forêt (donc dans un environnement plus familier), ce qui ne sera pas du luxe si elle se fait de nuit. Une fois Hauteluce passée, ça va commencer à piquer. Non seulement parce que ça continue de monter (on va aller chercher le col du Joly, en passant par le col de Very), mais aussi (et surtout) parce qu’une petite musique commence à pointer le bout de sa note : ce qu’on est en train de faire là, comment est-ce qu’on va faire pour y arriver avec 90km dans les jambes ?
Une fois qu’on est en haut, on avance « tranquille), on profite de la beauté de la crête, avant une dernière bonne grosse côte avant de prendre un balcon qui nous amène du col du Joly. La fatigue aidant, j’avoue ne pas trop avoir regardé en bas, mais je me souviens m’être dit que c’était plutôt technique. Et de nouveau, « comment tu vas faire avec une nuit blanche et demi dans les dents pour ne pas t’éclater ? » ?
Une fois le col du Joly atteint, je me sens soulagé en me disant qu’il n’y a plus qu’à descendre vers les Contamines (autant dire que le soulagement se de courte durée), car cette descente est gérable au début, mais horrible à l’arrivée. La fatigue explique probablement cela. Et c’est là que je comprends à quel point la descente vers Beaufort sera dure le jour J. Et la petite musique d’avant se transforme en une symphonie en mode mineur. L’explosion redoutée est là et bien là ; fort heureusement, on arrive à l’arrivée à Notre Dame de la gorge, ce qui clôture une journée de 47km pour 2800m de D+ (et un paquet de dénivelé négatif).
Jour 4 : le dessert
Cette journée devrait être un peu plus cool, avec 27km de prévu, dont 7 qui seront théoriquement plus « faciles » entre les Houches et Chamonix. Cependant, au réveil, mes mollets m’invitent à aller déguster mes défunts. Mais genre un truc que je n’avais éprouvé. Mais bon, il faut bien y aller…
On traverse les Contamines avant d’entamer une première ascension vers les chalets du Truc avant d’aller vers le refuge du Miage, lequel va nous envoyer vers la principale difficulté de la journée, et vers potentiellement la dernière grosse difficulté de la course (il ne faudra pas se dire pour autant que c’est gagné), à savoir l’ascension du col de Tricot. On le voit depuis longtemps, et avant de le monter, il faut descendre assez bas pour aller le chercher. Il se passe plutôt bien et, quand on est là haut, on voit le col du Joly et on se rend compte de ce qu’on a fait la veille. On va alors se diriger vers les Houches avec une descente pas trop raide, mais potentiellement piégeuse. Après deux « petits » coups de cul et une dernière descente facile (mais qui risque d’être très longue), on arrive aux Houches et forcément, on commence à se dire que ça sent bon.
La partie qui ramène à Chamonix est sympa, mais ne sert pas à grand-chose. On se dit que le jour J, ça va se faire au mental uniquement. En tout état de cause, quel soulagement de voir l’église !
Quels enseignements tirer de ces 4 jours de ma reco TDS?
Il faudra effectivement en garder sous le pied et arriver le plus frais possible à Bourg Saint Maurice.
La grosse difficulté ne sera pas uniquement jusqu’à Beaufort, mais plutôt jusqu’aux Contamines (soit plus ou moins 70km).
Quand on voit dans quel état on peut finir après l’avoir faite en 4 jours, qu’est-ce que ça va être en une fois ? J’espère trouver une réponse à cette question avant fin août.
Beaucoup d’enseignements intéressants d’un point de vue plus pratico pratiques nous ont été proposés, que ce soit d’un point de vue alimentaire, gestion de course, gestion des descentes… Et ça ramène au principal enseignement, à savoir que (même si c’est un peu une tarte à la crème) si on va plus vite seul, ensemble on va beaucoup plus loin. Le groupe avec qui j’ai eu la chance de faire ce stage était extraordinaire, de même que les coaches qui nous accompagnés. Ils étaient bienveillants, assertifs et pédagogues, sans jamais tomber dans le paternalisme. En termes de logistique, c’est absolument parfait. On était là pour faire du trail et rien d’autre, et ça a été au-delà de mes espérances.
Pour résumer cette reco TDS, je suis bien sûr incapable de dire si je finirai la TDS fin août, car tout peut arriver ; en revanche, je suis convaincu que si je n’avais pas fait ce stage, je n’avais aucune chance d’y arriver. Car si la course est réputée difficile, entre la réputation et la réalité, il y a un monde d’écart. ça va être très difficile, clairement… Et pouvoir en faire un bout avec de tels compagnons ne pourra qu’aider pour aller vers le succès !
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