Deux semaines après la Diagonale des Fous, Casquette Verte prend le départ du Kullamannen avec une douleur persistante à la cheville. Résultat : une deuxième place, et l’aveu d’une possible micro-fracture.
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Un podium en courant blessé
Il n’a pas remporté la victoire. Il a fait bien plus que ça. Casquette Verte a terminé deuxième du redoutable Kullamannen avec, selon ses propres mots, une probable micro-fracture à la cheville. Sur Instagram, il évoque une douleur tenace au niveau de la malléole depuis la Diagonale des Fous. Une douleur qui ne passe pas. Une douleur qui interroge. Et qui pourrait bien expliquer pourquoi il n’est pas monté sur la plus haute marche du podium.
Son message est clair : examens programmés à Paris dès son retour, suspicion de micro-fracture, mais surtout un état d’esprit presque stoïque. Il ne se plaint pas. Il ne cherche pas d’excuse. Il constate, à sa manière, entre ironie, prudence et acceptation. Il sait qu’il prend un risque. Il ne le nie pas. Mais il continue. Il court. Il performe.
Du top 10 à La Réunion au top 2 en Suède
Deux semaines plus tôt, Casquette Verte bouclait la Diagonale des Fous dans le top 10, dans des conditions déjà très difficiles. Rebondir aussi vite sur une autre course d’ultra-distance, en Suède, dans un climat rude, avec une douleur non résolue à la cheville, relèverait déjà de l’exploit. Alors le faire en décrochant une deuxième place, c’est tout simplement insensé. Ou surhumain.
Le Kullamannen : l’un des ultras les plus durs d’Europe
Le Kullamannen est l’un des ultras les plus impitoyables du circuit UTMB World Series. Vent glacial, terrain cassant, nuit continue, solitude extrême. On n’y vient pas pour faire une sortie longue du dimanche. On y vient pour souffrir, pour se tester, pour s’éprouver. Courir cette épreuve avec une cheville possiblement fissurée, ce n’est pas du courage. C’est un manifeste.
Pas pro, pas favori, mais toujours debout
Casquette Verte n’a pas de préparateur. Pas de camp d’altitude. Pas d’équipe médicale à disposition. Il n’habite ni les Alpes ni les Pyrénées. Il n’est pas athlète professionnel. Et pourtant, depuis plusieurs mois, il accumule les performances impressionnantes, rivalisant avec des coureurs bien mieux armés. Son secret ? Il ne se justifie jamais. Il ne répond pas aux critiques. Il laisse ses jambes faire le tri.
Sur les réseaux sociaux, certains ont tenté de minimiser sa performance en Suède. Qui était là ? Le plateau était-il vraiment relevé ? Pourquoi parler autant d’une deuxième place ? Mais ces questions tombent à plat quand on lit la réalité : un mec en souffrance, potentiellement fracturé, qui monte sur le podium après avoir traversé l’enfer. C’est ça, le trail. Et c’est ça que les gens oublient parfois.
Une figure clivante mais authentique
Le personnage de Casquette Verte dérange. Il clive. Il provoque. Il divise. Mais il inspire. Parce qu’il court avec ses moyens. Parce qu’il réussit là où beaucoup auraient abandonné. Parce qu’il dit tout haut ce que d’autres taisent. Parce qu’il encaisse la douleur sans faire de story dramatique. Parce qu’il ne cherche pas la perfection, mais le vrai.
Ce que ça dit du trail aujourd’hui
Ce que cette histoire nous dit, au fond, c’est qu’on peut être un traileur d’exception sans suivre les codes. On peut courir sans montagne, sans coach, sans reconnaissance médiatique. On peut avoir une cheville en vrac et se lever à cinq heures du matin pour aller prendre un départ sous la pluie. On peut continuer, même si c’est absurde. Même si ça fait mal. Même si on ne gagne pas. Parce que l’essentiel, c’est de rester debout.
Et Casquette Verte, lui, est toujours debout. Fracturé ou pas.
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