Depuis janvier 2018, avec l’annonce du tirage au sort par L’ITRA comme quoi j’allais pouvoir enfin participer à l’ULTRA TRAIL DU MONT BLANC (UTMB) : 172KM D+10000M et que du BONHEUR !!! Mon plan d’entraînement n’a pas été chamboulé, à vrai dire, je voulais faire une année soft, mais la donne était différente. Sans le vouloir, je me suis imposé un rythme d’entraînement draconien, avec quelques courses pour agrémenter ma préparation (MAXICROSS, ULTRA TRAIL DU PAS DU DIABLE 126kmD+6600M, TRAIL DES CRETES DU CHABLAIS 84KM D+7000M, AMT 94KM D+5200M).
Les 8 mois ont défilé à une vitesse inimaginable. Certes, lorsque l’on est amateur(-élite), on se doit de préparer soi-même toute la logistique en amont (transport, logement, compléments alimentaires etc…). Malheureusement pour ma part, je ne suis pas comme, certains coureurs, arrivé depuis un mois, ou même une semaine avant la course. Non, je suis arrivé la veille, à quelques heures de la course. Le travail que je fais ne m’a pas permis de récupérer convenablement au niveau sommeil. Je savais que ce point essentiel pour la course allait me poser un problème, lors de la 2e nuit.
Voilà, le vendredi 31 AOUT 2018, 18H le départ est arrivé. Lors de la matinée de cette journée que des petits tracas sont venus perturber mon mental : Facebook qui a bloqué ma page, le réseau qui était mauvais, et la météo : pluie (de plus l’organisation a envoyé un SMS aux coureur pour préparer avec le KIT GRAND FROID : la météo s’est totalement dégradé !!!) Lors du retrait du dossard 1401, nous avions eu également une petite info sur un changement de parcours : vu qu’il y a eu des éboulements quelques jours auparavant au niveau de la TETE AU VENT (à 20km de l’arrivée) et que les pyramides calcaires étaient trop glissantes, le parcours a été modifié MAIS pas les barrières horaires ni le nombre de km!!! Et oui, en évitant la « Tête au Vent », il fallait redescendre en contre bas de la Flégére, afin de remonter sur le versant technique, très caillouteux, donc plus complexe.
Quoiqu’il en soit , le départ était donné à 18h sous une pluie estivale, n’ayant pas pu rentré dans le début du SAS, je me suis retrouvé dans les derniers !!!
Au coup d’envoi, la course a démarré en marchant, que dis-je en trainant nos baskets. Au bout de 900m, après avoir traversé le bourg de Chamonix, ça commençait à trottiner, et à s’étirer. Mais arrivé au premier single : bouchon, et pas moyen de me faufiler (le vide). Arrivé au niveau des Houches, la pluie s’est calmée, par la même occasion j’ai croisé sur mon chemin 2 ch’tis : FLORENT CARDON et AURELIEN SAELENS (TEAM HOKA), et on a fait un très long chemin ensemble (112km). Arrivé au 1er Ravito à Saint-Gervais, des trombes d’eau nous ont accueilli, et là j’ai croisé mon pote Rémi ARRAGON (ex TEAM WAA). A partir de ce 1er Ravito, les Frontales étaient de rigueur. Durant les premiers 24h, on avançait bien avec les potes, j’avais même estimé un 35h de course. Arrivé à mi course à Courmayeur, le ravito/ base de vie, il ne fallait pas trop trainer. Néanmoins prendre le temps de changer son maillot, ses chaussettes, bien s’alimenter, certains dormaient, moi au bout de 25mn, j’ai repris la route. Comme il faisait plus chaud et que le soleil a bien voulu se montrer, je me suis poser sur les hauteurs : vue sur le Mont Blanc et Glaciers, une petite brise me caressait le visage, me détendait, me berçait dans la somnolence, 15mn après il fallait repartir pour ne pas s’endormir (et être hors délai !!!)
La première nuit, je l’ai maitriséee et passé sans problèmes, mais à l’inverse la 2e qui s’approchait, la fatigue de la course, de la semaine du boulot, et manque de sommeil réparateur, tous ces facteurs commençaient à déstabiliser ma vigilance (le cardio était opé, je me suis préparé, selon le rituel de Martin BUSCHEIT : exercice de cardio dans un sauna, afin de stimuler les globules rouges). De plus, il fallait se mettre en tenue grand froid /pluie au km 90, ce qui n’arrangeait pas mon état. Durant cette phase, vers 19h, je commençais à me sentir partir dans les bras de Morphée tout en continuant à courir (ouille ça commençait à devenir plus complexe et risque de chute). Mais arrivé au ravito LA FOULY, j’ai pris des forces : un bouillon , du thé, quelques tranches de saucisson et fromages, bananes, dormi 10mn … hop reparti… Le ravito CHAMPEX , je suis passé en éclair, arrivé au pointeau BOVERNIER, j’étais contraint de m’allonger 15mn qui se sont transformés en 25 mn, vu qu’une bénévole a zappé de me réveiller (Tél HS , POWERBANK HS). A ce moment là, elle me dit que j’ai même 1 heure pour faire 5 km pour arriver à TRIENT. 5km en montagne, ce ne sont pas 5km sur bitume. Moi qui avait depuis le début de la course entre 2 et 3 h d’avance, l’adrénaline a monté, mon état de vigilance s’est remis en action, je me suis mis à courir dans les côtes, descentes, ça glissait peu importe, il fallait que je déroule durant les 42 km qui me restaient. J’ai développé plus que la niaque, mon « moi » qui a pris le contrôle de ma personne , afin de rester vigilant et surtout donner un boost pour terminer comme il se doit. D’où à VALLORCINE, ce ravito je suis rentré et ressorti aussitôt pour attaquer le périple de l’ascension de la FLEGERE…. Arrivé à la FLEGERE , il ne restait plus que 10km, quelques photos souvenirs, et très vite (un petit passage aux toilettes m’a permis de m’alléger (rires)), j’ai remis « la machine » en route pour dévaler cette pente en lacet caillouteuse et entremêlée de racines. Dans ma tête, un seul objectif : « ne t’arrête pas , même s’il y a une douleur, tu continues jusqu’à l’Arche FINISH ». Ce qui s’est passé, de plus en déroulant, les foulées ont été précises, ce qui a permis d’évacuer les toxines dans les muscles principaux (aucunes crampes !!!).
Et là les 10 dernières minutes, c’est l’apothéose, avant cela, il nous ont fait des escaliers ponts, afin de traverser en sécurité les rues principales, puis le dernier km, le public t’encourage, crie ton prénom, tu réaccélères …..pour passer l’Arche FINISH en 45h42’.
Et voilà le JOB est FAIT !!!! Ce qui est surprenant, c’est que, je n’ai pas ressenti la satisfaction totale ??? (est-ce la fatigue qui a inhibée ce plaisir, ou le fait de ne pas l’avoir bouclé en 35h ???). Dans tous les cas, une belle aventure, où il y a eu un grand nombre de Chinois, Japonais, Polonais, Italiens…
Merci à UTRAIL, à UNITI ISLAND , à mon club AUVERGNE TRAIL NATURE TEAM , à mon kiné Laurent DELANNOY, à ma Kiné Marie LEBLANC pour la CRYOTHERAPIE à ACHICOURT, à Nathalie DUBUIS, à mes potes STEPHANE MODRZEJEWSKI, DIMITRI GAIGNEUR sans oublier les autres, mes collègues de travail qui m’ont encouragé tout au long de ces 45h de folie !!!
Merci à moi-même, coach privé diplômé (Diplôme International de Préparation Physique), sans ma pugnacité, mon plan d’entraînement draconien, je n’aurais pas pu valider cet UTMB !!!
Place à la récupération et rendez-vous à la SAINTELYON 81KM D+2000M, avant cela peut-être LES TEMPLIERS ???? ( si disponible ?)
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