En 2025, un cap symbolique a été franchi dans l’univers du running français.
Pour la première fois, le trail attire plus de pratiquants réguliers que le marathon. Ce basculement n’est pas seulement une affaire de chiffres ou de mode passagère : il traduit un véritable changement de culture dans la façon dont les Français envisagent leur rapport à la course à pied. Le trail n’est plus une alternative, il devient la norme.
La fin du monopole du marathon
Pendant longtemps, le marathon a représenté l’objectif ultime du coureur amateur. C’était le Graal, la distance mythique, celle que l’on préparait pendant des mois avec sérieux et discipline. L’événement d’une vie, parfois. Le bitume, le chrono, les repères précis. Tout était codifié, balisé, mesuré. En 2025, cette image est encore présente, mais elle ne fait plus rêver comme avant. Ce n’est plus vers le marathon que se tournent en priorité les nouveaux coureurs.
Le trail s’impose partout
Le trail, de son côté, s’est imposé sans faire de bruit. Au fil des années, il a gagné du terrain. D’abord confidentiel, réservé à une poignée d’amateurs de montagne, il est devenu une discipline populaire, accessible, présente sur tout le territoire. On trouve désormais des courses nature tous les week-ends, y compris à quelques kilomètres des grandes villes. Il ne s’agit plus seulement de courir loin, mais de courir autrement.
Des chiffres qui confirment la tendance
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La France compte aujourd’hui plus de 2 800 trails officiels. C’est près de cinq fois plus qu’au début des années 2010. Dans le même temps, le nombre de finishers de marathon reste stable, autour de 180 000 par an. La progression du trail est fulgurante, au point qu’il attire désormais davantage de coureurs réguliers que le marathon. Et cette dynamique ne montre aucun signe de ralentissement.
Un besoin d’évasion plus fort que le chrono
Ce basculement s’explique par plusieurs facteurs. Le premier, c’est le besoin de nature. Depuis la pandémie, les Français ont redécouvert le plaisir d’être dehors, en forêt, en montagne, loin du bitume et de la foule. Le trail répond à cette quête de liberté. Il permet de s’évader, de découvrir des paysages, de sortir des sentiers battus au sens propre comme au figuré.
Un sport plus accessible qu’on ne le pense
Deuxième facteur : l’accessibilité. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le trail ne nécessite pas forcément d’aller en montagne ou de courir cent kilomètres. Il existe des formats courts, parfois très roulants, qui permettent aux débutants de s’y essayer sans complexe. Il n’y a pas de barrière psychologique comme celle du marathon. Et surtout, pas de pression au chrono : on peut marcher, on peut s’arrêter, on peut savourer. Le plaisir prime sur la performance.
Une image plus moderne et plus humaine
Le troisième facteur, plus subtil, touche à l’image du coureur. Là où le marathonien est souvent vu comme un acharné de la performance, le traileur incarne une nouvelle forme de cool sportif. Il est proche de la nature, attentif à son corps, souvent engagé dans une démarche plus durable. Le trail n’est pas qu’une discipline, c’est un style de vie. Et cette image séduit, notamment les générations les plus jeunes.
Trail et marathon, les deux disciplines peuvent cohabiter
Pour autant, le marathon n’a pas disparu. Il garde une force symbolique puissante. Il reste un repère, un rite de passage. Mais il perd son monopole. Il n’est plus le seul horizon des coureurs. En 2025, de nombreux athlètes construisent leur saison en mêlant les deux pratiques : un marathon au printemps, un trail en été. D’autres ne reviennent jamais à la route après avoir goûté aux sentiers. Le phénomène de balancier est enclenché.
Courir pour vivre, plus que pour performer
Ce que révèle cette bascule, c’est aussi une transformation du rapport au sport. Moins centrée sur la performance, plus orientée vers le vécu, l’expérience, l’émotion. Le trail, par sa diversité de formats et d’environnements, colle mieux à ces nouvelles attentes. Il propose un autre rapport au corps, à l’effort, au temps. C’est moins linéaire, moins uniforme, plus vivant.
Une dynamique portée par les territoires
Derrière ce succès, il y a aussi un tissu associatif et événementiel extrêmement dynamique. Les organisateurs de trail se sont professionnalisés. Ils proposent des épreuves bien balisées, bien encadrées, avec une ambiance chaleureuse et conviviale. On vient au trail pour courir, mais aussi pour partager, pour se retrouver, pour vivre quelque chose ensemble. Le marathon, souvent plus froid et impersonnel, a du mal à rivaliser sur ce terrain.
En résumé, c’est une nouvelle ère pour la course à pied
À l’avenir, il est peu probable que le marathon retrouve sa place de leader. Le trail répond mieux aux nouvelles aspirations sportives et sociales. Il s’inscrit dans une logique de durabilité, de lien au territoire, de quête personnelle. Ce n’est pas un simple effet de mode. C’est une transformation en profondeur.
En 2025, le trail dépasse donc officiellement le marathon. Ce n’est pas une fin, mais le début d’une nouvelle ère pour la course à pied en France. Une ère où la nature reprend ses droits, où chaque sentier devient une aventure, et où l’objectif n’est plus de courir plus vite, mais de courir plus libre.
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