Il y a des courses qu’on admire, d’autres qu’on critique. Et puis il y a la LyonSaintéLyon.
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Une épreuve fascinante, extrême, mais dont le principe même soulève un malaise subtil. Depuis sa création, ce format aller-retour intrigue autant qu’il dérange. On court 160 km, mais le classement ne retient que 80. On part à 9 h dans l’ombre, on revient à 22 h sous les projecteurs. Et au milieu de tout ça, une question simple, jamais tranchée : est-ce encore un ultra cohérent, ou une illusion d’ultra ? Ce n’est pas l’organisation qu’il faut blâmer. Elle propose un concept original, solide, assumé. Ce qui interroge, c’est ce que ce format dit de notre rapport à la performance, à la visibilité… et à la vérité de l’effort.
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Le fonctionnement de la LyonSaintéLyon
La LyonSaintéLyon 2025 partira le samedi 29 novembre à 9h, depuis Lyon. Les coureurs effectueront un aller jusqu’à Saint-Étienne sur un format d’environ 76 km, avant de repartir dans l’autre sens à 23h30 avec les participants de la SaintéLyon classique. Le retour, lui, est chronométré et détermine le classement officiel. L’aller, pourtant aussi long et exigeant qu’un ultra classique, est considéré comme un prologue « libre ». Le tout compose une épreuve de 160 km, reconnue UTMB Index, mais dont le classement ne retient que la moitié.
Pourquoi c’est problématique
Le principe interroge la nature de l’ultra
La LyonSaintéLyon a ce pouvoir rare de faire émerger les vraies questions. Pourquoi s’engage-t-on sur un ultra ? Pour finir ? Pour gagner ? Pour se prouver quelque chose ? Dans ce format en deux temps, le départ matinal se vit dans le silence et l’ombre. Le retour concentre toute l’attention. Ce découpage met en tension deux logiques : celle de la performance visible, et celle de l’endurance intérieure. Deux récits se croisent sans toujours se comprendre. Celui qui veut finir vit une épreuve complète. Celui qui veut gagner n’existe que sur la moitié du parcours. C’est légitime… mais contradictoire.
Gagner ou finir : deux vérités qui cohabitent mal
L’aller matinal exige un engagement physique et mental total. Mais personne ne le verra. Le classement ne s’en souviendra pas. Le coureur qui vise la ligne d’arrivée finale court 160 km. Celui qui vise le podium se concentre sur les 80 derniers. L’épreuve semble valoriser la performance nocturne, mais oublie le combat du jour. Résultat : une dissonance permanente entre ce que vivent les coureurs et ce que la course retient. Gagner devient un objectif tactique, finir reste un objectif existentiel. Ce n’est pas la même course.
Plaisir ou performance : le tiraillement classique de l’ultra
Tout le monde parle de plaisir. Mais les podiums parlent de performance. La LyonSaintéLyon cristallise ce tiraillement. Le plaisir est dans l’aller : solitude, silence, introspection. La performance éclate dans le retour : live, caméras, classement. Cette construction impose un choix brutal. Soit on court pour soi, dans l’ombre. Soit on joue la lumière. L’un n’exclut pas l’autre, mais rarement les deux s’équilibrent. Et ce découpage officiel les oppose.
Une épreuve à la visibilité paradoxale
Il n’y a pas de suivi vidéo avant 22h. L’aller, pourtant fondamental, se déroule dans l’oubli. Les coureurs avancent dans l’indifférence médiatique. Le live s’active quand commence le retour. Tout ce qui précède est invisible, ou presque. Cela crée une épreuve à deux vitesses. Le cœur du parcours, celui où beaucoup abandonnent, celui où tout se joue mentalement, n’apparaît nulle part. Et c’est pourtant cela l’ultra : le combat silencieux avant la mise en scène.
Un classement sur la moitié d’un ultra
C’est le nœud du problème. La LyonSaintéLyon affiche 164 km. Mais le classement officiel ne porte que sur la moitié. L’aller de 76 km compte pour le calcul UTMB, il est visible sur LiveTrail, mais il ne compte pas pour la compétition. Le classement final est basé uniquement sur le retour, où les participants partent mélangés avec ceux du 80 km. Résultat : un ultra complet, mais un podium partiel. Une course qui existe… à moitié.
Une règle qui entretient la confusion
Chaque année, les coureurs s’interrogent. Chaque année, les commentaires en ligne montrent que personne ne comprend vraiment comment fonctionne la LyonSaintéLyon. Ceux qui découvrent l’épreuve s’attendent à un aller-retour chronométré. Ceux qui la connaissent savent que seul le retour compte. Cette ambiguïté est assumée par l’organisation, mais rarement expliquée. Et surtout, elle reste profondément contre-intuitive.
Une course coincée entre deux identités
Le concept est séduisant. Un aller-retour de 160 km. Deux ambiances, deux courses, un seul fil rouge. Mais la logique de classement détruit cette cohérence. On vit un ultra. On célèbre un trail nocturne. L’unité s’efface. L’impression générale est celle d’une course scindée, où l’essentiel est vécu… puis oublié. On célèbre le résultat sans connaître l’histoire.
Casquette Verte est favori de la LyonSaintéLyon 2025 mais il est blessé et fatigué
Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, triple vainqueur de la SaintéLyon, s’avance en tête de liste malgré une fracture à la cheville et une sinusite persistante. Il possède le meilleur UTMB Index du plateau, et sa seule présence suffit à polariser l’attention. Mais le format spécifique de la LyonSaintéLyon, avec un classement uniquement basé sur le retour, pourrait bien jouer en faveur d’outsiders affûtés : Aurelian Erdeli, d’une régularité impressionnante, Nicolas Lehmann, coureur offensif du WISE Ultra Running, Paul Coquet, discret mais solide, ou encore David Raitière, Elwan Mehl et François-Olivier Weichert. Tous capables de profiter de la moindre faille du triple vainqueur… surtout si celui-ci se bat plus contre lui-même que contre ses adversaires.
En résumé, ce n’est pas un problème de coureurs.
Ils méritent tous le respect, qu’ils courent l’aller-retour complet ou qu’ils visent un chrono sec sur la SaintéLyon classique.
Ce n’est pas non plus un reproche envers l’organisation. Elle propose un format unique, original, cohérent dans son fonctionnement. Mais ce format pose question.
Alors deux options simples :
– Soit faire de la LyonSaintéLyon un ultra complet, chronométré de bout en bout.
– Soit en faire une SaintéLyon avec prologue, sans masquer que le classement repose uniquement sur la deuxième moitié.
À force de rester entre deux eaux, la course brouille les repères. Et c’est dommage, car elle mérite une lisibilité plus nette. Pour les coureurs, pour le public… et pour la vérité de l’ultra.
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