En général, vous dormez encore lorsqu’ils sont déjà de sortie, lampe frontale vissée sur le crâne, à la recherche de la pureté de la nuit, de la fraicheur du matin, de la tranquillité de la pénombre, loin du carnage des voitures, du bruit de la ville en fusion et des embouteillages.
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Peut-être que vous les croisez en allant bosser ou même en revenant du boulot après une dure nuit, ces coureurs au sommeil léger, à la motivation certaine et à la passion intacte. Peut-être qu’ils sont allés se coucher plus tôt, peut-être qu’ils dorment moins (loin de leur télé, en supposant qu’ils en aient une…), qu’ils n’ont pas d’enfant à gérer le matin mais une chose est sûre, la plupart d’entre eux adorent ça.
Courir le matin, c’est bien plus qu’un sport.

Certains vous diront que c’est une passion mais pour d’autres, c’est tout simplement un mode de vie. Il est très difficile de se lever plus tôt occasionnellement alors quoi de plus simple et agréable que d’adopter cette habitude consistant à se lever à 6h, 5h ou pourquoi pas 4h du matin, pour enfiler ses baskets à la sortie du lit ? L’intérêt premier n’est sans doute même pas de s’entrainer réellement, de progresser ou de performer avec l’espoir de figurer sur le podium du prochain trail saucisson du village voisin.
Non, en général, quand on court si tôt le matin, c’est que l’on vient chercher quelque chose d’autre.
D’ailleurs, peut-être qu’on ne court pas après quelque chose mais qu’on fuit autre chose ? Et si la course matinale, c’était une manière de dire un gros MERDE à notre société de consommation capitaliste ? « Je cours donc je suis » ou « je fuis donc je cours » ?
Courir tôt le matin, c’est courir tranquille, sans se presser, sans devoir s’entasser sur les trottoirs, sans devoir slalomer entre les vélos, les poussettes et les trottinettes.
Courir avant la fin de la nuit, c’est parfois aussi l’occasion de savourer la nature encore dormante, s’y faire une place discrète avant que la faune n’ouvre les yeux, sans se presser (n’allez pas parler de fractionné à un coureur de la nuit, par pitié !). Courir avant le lever du soleil, ce n’est pas juste mettre un pied devant l’autre, c’est surtout croquer la vie à pleines dents, sacrifier un peu de sommeil pour vivre pleinement, embrasser chaque instant de vie en repoussant la mort, garder une bonne santé en attaquant la journée de la meilleure des façons, tout en arrivant au boulot de bonne humeur, prêt à supporter plus facilement son patron, ses collègues… Et les autres, cet enfer.
Auteur : Nick Nitro, coureur de l’ombre
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