Un groupe d’alpinistes piégés par une tempête de neige à près de 4 900 mètres d’altitude a assisté à un événement aussi rare qu’inquiétant : l’hélicoptère envoyé pour les évacuer s’est écrasé juste devant eux, en tentant de se poser.
Le pilote est indemne, mais l’incident interroge sur les conditions d’intervention en haute montagne. Pour les traileurs engagés sur des courses d’altitude, ce fait divers rappelle la brutalité du milieu et la fragilité des secours en conditions extrêmes.
Un crash à 4 900 mètres, devant les alpinistes à évacuer
L’incident s’est produit près du village de Lobuche, sur l’un des sentiers les plus fréquentés menant au camp de base de l’Everest, au Népal. À cette altitude, les conditions météo s’étaient fortement détériorées : visibilité quasi nulle, neige fraîche en grande quantité, rafales de vent violentes. Face à la menace croissante, les alpinistes ont déclenché une demande d’évacuation.
L’hélicoptère est arrivé peu avant 8 h du matin. Selon les informations locales, il était 7 h 43 quand le pilote a tenté une manœuvre d’atterrissage. Mais la plateforme, partiellement enneigée, s’est révélée instable. L’appareil a glissé, basculé, puis s’est retourné au sol dans un choc impressionnant.
Les alpinistes, en attente d’évacuation, ont assisté à la scène à quelques mètres de distance. Miraculeusement, le pilote est sorti indemne de la carcasse.
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Alpes, au-delà des limites
Enquête ouverte sur les conditions d’intervention
Les autorités locales ont confirmé qu’une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de l’accident. Plusieurs points doivent être clarifiés : l’hélicoptère était-il équipé de patins adaptés à la neige ? La zone d’atterrissage avait-elle été correctement dégagée ? Les conditions météo permettaient-elles objectivement un vol sécurisé à cette heure ?
Un second hélicoptère a été dépêché quelques minutes plus tard. Celui-ci a pu se poser sans incident et a assuré l’évacuation des alpinistes.
Une réalité connue des traileurs engagés en haute montagne
Dans les environnements d’altitude, la rapidité de changement météo est bien connue des alpinistes mais aussi des traileurs. L’incident survenu à Lobuche rappelle que même les secours motorisés ne sont pas toujours en mesure d’agir efficacement en haute montagne. L’altitude, le vent, le froid et la neige peuvent rendre l’intervention aérienne aléatoire, voire dangereuse.
Les pratiquants de trail engagés sur des courses à plus de 2 000 ou 3 000 mètres le savent : il suffit d’une averse ou d’un orage pour que les temps de réaction des secours s’allongent, que les hélicoptères soient cloués au sol, et que chaque minute devienne critique.
Humilité, autonomie et météo : les trois piliers de la sécurité
Que ce soit en expédition ou sur une épreuve d’ultra-trail, la sécurité repose toujours sur un triptyque : analyse météo, préparation logistique et capacité à s’adapter. En cas de tempête ou de mauvais positionnement, même une intervention aérienne peut tourner à l’échec.
Ce fait divers, dramatique mais sans victime, souligne que les secours restent une solution ultime, pas un filet garanti. La meilleure stratégie reste la prévention. Connaître la météo, anticiper les fenêtres de dégradation et savoir renoncer sont des réflexes que partagent les alpinistes expérimentés et les traileurs de longue distance.
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