Une entorse « grave » trois jours avant la Diagonale… mais un top 10 surprise
ACHETER LE NOUVEAU LIVRE DE KILIAN JORNET
Alpes, au-delà des limites
Trois jours avant le départ de la Diagonale des Fous 2025, Casquette Verte annonce qu’il souffre d’une entorse sérieuse à la cheville.
Sur le moment, beaucoup y voient une stratégie d’anticipation : se protéger d’une éventuelle contre-performance à La Réunion. Mais le traileur termine finalement dans le top 10. Résultat : comme souvent avec lui, certains fans — et détracteurs — crient à l’intox. Pour eux, Casquette Verte joue avec son image de miraculé perpétuel, abonné aux exploits malgré les blessures.
Deuxième au Kullamannen… quinze jours plus tard
À peine quinze jours plus tard, il enchaîne avec le Kullamannen by UTMB, une autre course d’ultra-endurance longue de plus de 160 km. Et il ne fait pas semblant : deuxième au scratch, juste derrière le Suédois Christian Malmström. Mieux encore, on comprend dans ses derniers posts qu’il aurait pu gagner s’il n’avait pas dû « faire attention à sa cheville », ce qui alimente une nouvelle vague de commentaires moqueurs. Peut-on être aussi performant avec une cheville à moitié fonctionnelle ? Le débat est relancé.
Le verdict médical vient de tomber, Casquette Verte a une « petite fracture »
Et cette fois, ce n’est plus du storytelling. Casquette Verte vient de publier le compte rendu officiel de sa radiographie : fracture par arrachement osseux, au niveau de la malléole interne. Ce diagnostic confirme qu’un fragment d’os a été arraché lors d’une torsion — probablement celle évoquée juste avant la Diagonale. En d’autres termes, il aurait bien couru deux ultras avec une lésion osseuse réelle.
Il a bien une fracture, pas une fracture de fatigue
Le diagnostic est maintenant confirmé. Casquette Verte souffre d’un arrachement cortical à la malléole interne de la cheville gauche. Cela signifie qu’un petit fragment d’os a été déplacé lors d’une torsion, probablement à J-3 de la Diag. L’expression « fracture » est donc justifiée, même si on parle d’une forme localisée et peu déplacée. C’est une lésion réelle de l’os, visible sur les radios.
Arrachement osseux
Ici, il s’agit plutôt d’un arrachement : lors d’une entorse violente, le ligament a déchiré un fragment osseux en se rompant. L’énergie du traumatisme a donc provoqué ce décollement partiel.
Ce genre de blessure nécessite habituellement plusieurs semaines de repos (3 à 6). Immobilisation, glace, kiné, zéro terrain technique. Pourtant, Casquette Verte a enchaîné deux ultras de plus de 170 km sans strap visible, ni béquille, ni interruption. Il revendique un suivi sérieux, mais assume aussi une certaine forme d’écart au protocole thérapeutique classique.
Une prise de risque assumée, et un message ambigu
Sur Instagram, l’athlète utilise un ton humoristique, voire bravache. Il se compare à Forrest Gump, parle de « truc qui a sauté » dans sa cheville, minimise en disant que ce n’est pas « trop méchant ». Mais il ajoute aussi qu’il faut « ne pas faire comme lui », que « chaque blessure est unique », et que « vous n’êtes pas lui ». Une forme de double discours qui interroge.
Le problème n’est pas tant dans la gestion personnelle — chacun assume ses choix — que dans la portée publique du message.
Pour de jeunes coureurs, ce type de communication peut entretenir l’idée qu’on peut écraser la douleur et continuer quoi qu’il arrive. Ce n’est pas toujours vrai, et ce n’est pas toujours sans conséquence.
Lire aussi
- Alexandre Boucheix : comment Casquette Verte réussit à courir avec une fracture à la cheville
- Peut-on courir avec une entorse ?
- Live Casquette Verte : comment suivre Alexandre Boucheix en direct sur le Kullamannen by UTMB






