New York ne pardonne pas.
Le livre de Yoann Stuck « Une vie en équilibre »
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Ponts, faux plats, virages serrés, foule électrique du premier au dernier kilomètre. Dans ce chaos parfaitement orchestré, Yoann Stuck a tracé sa ligne : 2 h 22’46, 32ᵉ au scratch, 2ᵉ Français. Un chrono solide sur un parcours exigeant, couru sans lièvre ni confort d’allure, où l’on gère autant les pulsations que l’émotion.
Qui est Yoann Stuck
Figure populaire du trail français, Yoann Stuck s’est construit loin des sentiers battus. Ancien fumeur, converti tardivement à la course, il a bâti une identité de coureur-partageur : présent sur les ultras sableux comme sur les trails alpins, capable d’embrayer sur la route quand l’envie de vitesse revient. Ce mélange d’autodérision et d’exigence en a fait un visage à part dans l’écosystème running : accessible dans le ton, sérieux dans l’entraînement, régulier dans la performance.
Sa claque d’énergie à New York
À New York, il ne s’est pas « baladé » : il a tenu sa course. Passé les ponts et l’interminable remontée de Fifth Avenue, son 2 h 22’46 raconte une gestion propre, une lucidité constante, et une belle capacité à encaisser les changements de rythme qu’impose le profil. Sur le marathon le plus vivant du monde, il signe un résultat de référence pour un traileur polyvalent, où l’émotion de la foule n’a jamais pris le pas sur la maîtrise.
La polyvalence de Stuck ne tient pas du storytelling, elle s’appuie sur des faits.
Il a remporté en janvier le Marathon des Sables Atlantic Coast 120 km au Maroc, une course roulante mais piégeuse par sa chaleur et ses longues lignes droites côtières. Il s’est classé 2ᵉ sur le Trail du Saint-Jacques 100 km en 2024, a terminé 7ᵉ de la MCC (40 km) à l’UTMB 2024, et s’est offert en 2025 une 2ᵉ place sur la 6000D – 20 km ainsi qu’une 12ᵉ sur la 6000D – 50 km, sans oublier une 2ᵉ place sur la 6000D – 11 km. Cette mosaïque dit tout : endurance sur l’ultra, vitesse sur le court, et capacité à passer d’un terrain à l’autre sans perdre le fil.
Cette année Yoann Stuck a remporté la MCC.
Pourquoi un traileur peut briller sur marathon
Les blocs d’endurance spécifiques au long, la force développée en montée, la tolérance à la dérive cardiaque et l’habitude de gérer l’aléa (vent, chaleur, relief, ravitos) constituent un socle parfait pour la route. Transférés intelligemment, ces atouts donnent un marathon robuste : on sait partir à sa place, rester patient, relancer quand la course durcit. C’est exactement ce qu’on a vu de Yoann Stuck à New York.
Le pont trail-route n’est pas nouveau.
Max King a longtemps alterné montagnes et bitume avec un record en 2 h 14, Sage Canaday est passé du marathon élite aux ultras (autour de 2 h 16), et côté français Thibaut Baronian a démontré des références très sérieuses sur 10 km, semi et marathon avant de s’installer parmi les meilleurs en montagne. Sur le circuit « short trail », des profils comme Elhousine Elazzaoui possèdent une vitesse de base qui se traduit immédiatement en performances routières. La leçon est simple : la caisse du trail, quand elle est structurée par du travail d’allure, fait des dégâts sur 42,195 km.
Traileurs qui brillent aussi sur route (2024–2025)
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Courtney Dauwalter a disputé un véritable marathon « route » cette année et l’a bouclé en 2 h 49 min 54 s, preuve qu’une reine de l’ultra peut engager de la vitesse quand l’entraînement est calibré allures.
Yoann Stuck a signé 2 h 22 min 46 s au Marathon de New York 2025, 32e au scratch et 2e Français, sur un parcours cassant qui valorise la gestion.
L’ultra-traileur Mathieu Blanchard vaut 2h22mn36s sur marathon.
Blandine L’Hirondel entretient une base de vitesse solide sur bitume avec un 10 km de référence cette saison, utile pour ses titres en montagne et en trail.
Elhousine Elazzaoui, figure du trail court, possède des repères proches des trente minutes sur 10 km homologué, ce qui explique ses fins de course tranchantes.
En repères récents/voisins, Jim Walmsley reste autour de 2 h 15 au marathon et Ruth Croft sous les 2 h 35, deux moteurs d’ultra capables de se traduire en chronos routiers dès qu’ils rebasculent sur des blocs spécifiques.
Et maintenant ?
Ce New York réussi ouvre une suite logique : consolider la vitesse spécifique tout en gardant l’identité trail. Pour un coureur comme Yoann Stuck, l’équilibre est là : courir pour la performance, mais surtout pour l’énergie humaine que renvoie la course. Les chronos passent, le plaisir reste. Et quand on sait transformer l’enthousiasme de Brooklyn en négatif sur Central Park, on peut tout oser sur la saison à venir.
Les résultats du Marathon de New York 2025 — Résultats clés
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Victoires kényanes des deux côtés : Benson Kipruto s’impose en 2 h 08 min 40 s au terme de l’arrivée la plus serrée de l’histoire devant Alexander Mutiso (même temps à la seconde, départagés au centième), Albert Korir 3e.
Hellen Obiri gagne en 2 h 19 min 51 s avec record du parcours, devant Sharon Lokedi et Sheila Chepkirui. Meilleurs Américains : Joel Reichow (6e) et Fiona O’Keeffe (4e, record US du parcours). Côté fauteuil : Marcel Hug 1 h 30 min 16 s (7e titre) et Susannah Scaroni 1 h 42 min 10 s. À noter : Eliud Kipchoge 17e. Côté Français, Yoann Stuck signe 2 h 22 min 46 s, 32e et 2e Français.
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