Casquette Verte aurait couru prudemment à cause d’une douleur suspectée (microfracture ou arrachement osseux)
Acheter le livre de Casquette Verte
Deux semaines après son incroyable 10ᵉ place sur la Diagonale des Fous, Alexandre Boucheix — alias Casquette Verte — a remis ça. Cette fois en Suède, sur les sentiers froids, techniques et souvent piégeux du Kullamannen by UTMB. Verdict ? Une 2ᵉ place héroïque, en 23 h 40 min, à seulement 15 minutes du vainqueur. Le tout, avec une cheville « Shakira » toujours bancale et, selon ses mots, une course courue « prudemment ». Et là, toute la communauté trail se dit la même chose : mais s’il n’avait pas été prudent… il gagnait.
Pourquoi Casquette Verte aurait pu gagner
Casquette Verte finit deuxième du Kullamannen en annonçant avoir couru « prudemment », avec une cheville douloureuse et une suspicion de microfracture ou d’arrachement osseux. Autrement dit : il n’a jamais « ouvert en grand ». Sauf qu’en trail, personne ne fait podium sur 170 kilomètres en mode économie.
La question devient inévitable : sans douleur, sans retenue, sans gestion de risque… il pouvait gagner.
Deuxième à quinze minutes du premier, en levant le pied pendant 16h30.
On ne peut pas s’empêcher d’imaginer ce qu’aurait donné la même course… sans frein à main.
Casquette Verte a fait un top 10 à la Diagonale des Fous et un podium à Kullamannen
Reprenons. Le 18 octobre, il termine la Diagonale des Fous en 10ᵉ position après 28 h 48 min d’effort, avec une douleur à la cheville déjà bien installée. À peine le temps de souffler qu’il s’envole pour la Suède, avec un double objectif en tête : valider un 4ᵉ finish sur le Kullamannen pour se rapprocher de la Diamond Ring (la bague réservée aux finishers 5 fois), et marquer suffisamment de points UTMB pour se qualifier directement à l’UTMB 2026.
Prudence affichée… mais performance stratosphérique
À l’arrivée, il décroche la 2ᵉ place. Et pourtant, il explique avoir été « prudent », notamment pour ne pas aggraver une suspicion de microfracture ou d’arrachement osseux à la malléole. Il évoque une douleur vive , des examens prévus à son retour à Paris, et une relative retenue sur certaines portions.
« J’ai littéralement passé 16h30 à me concentrer sur le sol / ma cheville. »
Cette phrase confirme qu’il a ressenti une gêne, voire une douleur persistante, durant toute la course. Il ajoute aussi :
« On va checker que j’ai pas une fracture / micro-fracture à la malléole depuis la Diag… »
On peut donc légitimement dire qu’il évoque une douleur vive, au point de suspecter une fracture passée inaperçue.
La communauté, admirative, le couvre de félicitations… mais s’interroge aussi. Une telle performance avec une cheville en vrac, est-ce vraiment tenable ? Ou est-ce justement parce qu’il s’est libéré mentalement qu’il a pu courir aussi fort ?
Mais au fait, c’est quoi une micro-fracture ou un arrachement osseux ?
Une micro-fracture est une fissure fine dans l’os, souvent difficile à détecter sans imagerie précise. Elle peut provoquer une douleur vive à l’effort et nécessite en général plusieurs semaines de repos, voire une immobilisation partielle.
Concrètement, on parle souvent ici de fracture de stress. C’est une petite fissure osseuse provoquée non pas par un choc brutal, mais par des microtraumatismes répétés. En trail, ce type de blessure touche souvent la malléole, le tibia ou les métatarses, surtout quand on enchaîne les efforts intenses avec peu de récupération. Le terme “micro-fracture” n’a rien d’anodin : c’est un vrai signal d’alerte, même si la douleur peut être sournoise, apparaître progressivement, et ne pas toujours se voir à la radio.
Quant à l’arrachement osseux, c’est encore autre chose : c’est lorsqu’un fragment d’os est littéralement tiré par un tendon ou un ligament. Plus rare, souvent plus douloureux, il nécessite souvent une immobilisation stricte. Et dans tous les cas, on parle de blessures sérieuses — pas d’un simple bobo d’après-course.
Un arrachement osseux, quant à lui, désigne un petit morceau d’os qui se détache là où un tendon ou un ligament tire trop fort. C’est une blessure plus grave, qui peut entraîner un œdème, une inflammation locale, et impose un traitement rigoureux (repos, parfois chirurgie).
Dans tous les cas, l’enchaînement de deux ultras de cent soixante-dix kilomètres en quinze jours paraît incompatible avec ce type de blessure. Pas de béquilles, pas de strap visible, aucune pause. Seulement une foulée propre, une gestion mentale solide, et même un bain dans la mer Baltique au lendemain de l’arrivée. À défaut d’être médical, c’est peut-être sa version maison de la cryothérapie. Ou une forme d’humour involontaire.
Microfracture ou arrachement : comment ça se soigne ?
Une microfracture, comme un arrachement osseux, nécessite généralement du repos strict. Parfois une immobilisation. Kiné, glace, protocole progressif. Or ici, Casquette Verte a enchaîné deux ultras de plus de 170 km en quinze jours. Pas de strap visible, pas de béquille, pas de pause. Juste un mental béton, une gestuelle maîtrisée, et une foulée encore fluide dans les 20 derniers kilomètres.
Peut-on enchaîner deux ultras en pleine forme avec une telle lésion ? Les médecins diraient non. Mais lui, visiblement, a son propre mode d’emploi. Il l’a promis : il fera des examens. Mais en attendant, il s’est déjà baigné dans la mer Baltique. Une forme de cryothérapie maison. Ou d’autodérision assumée.
Analyse de la communication sportive telle qu’elle apparaît aujourd’hui dans le trail.
Certains observateurs notent un décalage entre la gravité des blessures évoquées et la solidité de ses performances. Ce contraste peut créer l’impression — volontaire ou non — d’un récit qui valorise l’obstacle pour mettre en relief le résultat.
En résumé, rendez-vous à la SaintéLyon…
Casquette Verte a déjà donné rendez-vous à tout le monde sur la prochaine échéance : la SaintéLyon. Une course qu’il connaît par cœur. Mais cette fois, il y arrivera avec un double statut : favori populaire, et miraculé permanent. On le suivra de près. Et surtout, on lui souhaite une chose : récupérer, vraiment. Parce que le niveau qu’il affiche, enchaînant les performances XXL, mérite aussi un corps solide et reposé.
Sources

Lire aussi
- Kullamannen en direct : après une nuit sur les sentiers, Casquette Verte est troisième
- Live Casquette Verte : comment suivre Alexandre Boucheix en direct sur le Kullamannen by UTMB
- Casquette Verte : avec quel équipement trail Alexandre Boucheix va courir le Kullamannen
- Blessé il y a 15 jours, Casquette Verte finit 2ᵉ au Kullamannen : comment est-ce possible ?
- Résultat : Casquette Verte finit 69ème du Kullamannen by UTMB
Mention éditoriale : Cet article s’appuie exclusivement sur les propos publics tenus par Alexandre Boucheix (Casquette Verte) sur ses réseaux sociaux et sur des données visibles en ligne à la date de publication. Il ne formule aucun diagnostic médical et ne remet pas en question la parole de l’athlète. uTrail observe et analyse la communication sportive, sans porter de jugement sur les personnes.
Les photos et captures d’écran proviennent de ses réseaux sociaux publics et sont utilisées dans le cadre du droit à l’information (article L122-5 du Code de la propriété intellectuelle).






