Strava transforme vos séances en un business colossal.
L’application de running la plus utilisée au monde a déjà engrangé plus de 180 millions de dollars grâce à ses abonnements Premium en 2025, et vise les 500 millions avant son entrée en bourse.
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Voici comment Strava a fait fortune grâce à vos abonnements Premium.
Strava, l’appli préférée des coureurs et traileurs
Strava est devenue en quinze ans un réflexe quotidien pour des millions de coureurs, de cyclistes et de randonneurs. Chaque séance est enregistrée, chaque segment comparé, chaque sortie partagée. Derrière cette apparente gratuité, se cache pourtant une machine économique redoutablement bien huilée.
En 2025, la plateforme revendique plus de 150 millions d’utilisateurs dans le monde, dont 50 millions actifs chaque mois. Et sur cette immense base, une part croissante choisit de payer pour profiter des fonctionnalités Premium : analyse avancée des performances, planification d’entraînement, suivi de puissance, segmentation personnalisée ou encore météo intégrée.
Strava a déjà encaissé 180 millions de dollars avec vos abonnements en 2025
Selon le cabinet Sensor Tower, les abonnés Premium ont déjà généré plus de 180 millions de dollars de revenus pour Strava sur les neuf premiers mois de l’année 2025. Et ce chiffre ne représente qu’une estimation partielle : il n’inclut pas les partenariats sponsorisés ni les ventes de données anonymisées aux institutions sportives et aux marques.
Autrement dit, à la fin de l’année, Strava pourrait très bien approcher les 250 à 300 millions de dollars de chiffre d’affaires — sans compter les revenus non déclarés liés à ses campagnes marketing intégrées.
L’entreprise affirme d’ailleurs viser 500 millions de dollars de revenus récurrents annuels (ARR) à moyen terme, un cap symbolique qui la placerait dans la même ligue que certaines licornes de la Silicon Valley.
Une monétisation devenue centrale
L’époque où Strava ne vivait que de sa communauté est révolue. Aujourd’hui, son modèle économique repose presque entièrement sur la version payante. L’abonnement Premium coûte 11,99 dollars par mois ou 79,99 dollars par an, et offre des fonctionnalités que les utilisateurs jugent de plus en plus indispensables.
Cette stratégie a été clairement assumée par Michael Martin, le nouveau PDG arrivé en 2024 :
« Notre priorité est de valoriser le service, d’apporter de la valeur aux athlètes et de soutenir notre croissance à long terme. »
Autrement dit, Strava veut désormais que chaque coureur ou traileur devienne aussi… un client.
La psychologie du “kudos” payant
Strava a inventé une forme de réseau social sportif qui rend la performance addictive. Le simple fait d’obtenir un “kudos” (le like de la plateforme) déclenche une mini-dose de dopamine. On cherche à progresser, à battre son segment, à montrer ses sorties.
C’est cette mécanique psychologique qui rend la version Premium irrésistible. Elle ne se contente pas de donner des chiffres : elle donne du sens à l’effort, en traduisant les kilomètres en puissance, en rythme, en progrès. Chaque coureur devient le data analyst de sa propre passion.
Mais ce besoin de mesurer et de partager, Strava le monétise désormais avec un savoir-faire quasi clinique.
Des acquisitions pour verrouiller l’écosystème
Pour conforter sa domination, Strava a racheté cette année deux start-up : Runna, spécialisée dans les plans d’entraînement personnalisés, et The Breakaway, une appli de coaching vélo. Ces acquisitions lui permettent d’intégrer directement des programmes Premium dans sa plateforme — et donc d’attirer de nouveaux abonnés payants.
L’entreprise prépare aussi son entrée en bourse, annoncée pour 2026, afin de lever de nouveaux capitaux et poursuivre cette stratégie d’expansion.
Une question de confiance
Si Strava engrange des millions, elle ne cache plus sa volonté d’aller plus loin. Mais cette croissance soulève aussi des interrogations : que deviennent les données de ses utilisateurs ? Et jusqu’où ira la monétisation d’un outil qui, à l’origine, était perçu comme une simple appli communautaire ?
Dans le monde du trail comme ailleurs, beaucoup s’interrogent sur cette frontière entre partage d’effort et exploitation commerciale.
En résumé, en 2025, Strava n’est plus une application gratuite pour les passionnés de course à pied.
C’est une entreprise mondiale qui pèse des centaines de millions, grâce à vos abonnements, vos activités, vos statistiques et vos “kudos”.
Et si vous avez payé pour analyser vos segments ou vos records personnels cette année, vous avez participé — sans forcément le savoir — à faire grimper le chiffre d’affaires de Strava à plus de 180 millions de dollars.
Sources
Financial Times (13 octobre 2025), TechCrunch (12 octobre 2025), Fortune (13 octobre 2025), Sensor Tower (rapport 2025), BuiltIn SF (mai 2025), press.strava.com (août 2025).
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Mentions éditoriales
Les chiffres et estimations de revenus cités dans cet article proviennent de sources publiques et de données sectorielles. Ils ne constituent pas des informations financières officielles publiées par Strava, qui demeure une entreprise non cotée. Cet article s’inscrit dans une démarche journalistique d’analyse et de vulgarisation économique appliquée au sport et au trail. Toute interprétation doit être lue avec prudence.
Cet article n’a pas vocation à porter atteinte à la réputation, à l’image ou aux intérêts économiques de Strava ou de ses partenaires. Il vise uniquement à informer le public sur les enjeux économiques et technologiques liés au sport connecté.