Strava a choisi d’attaquer Garmin en justice.
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Un procès qui ressemble à une croisade, avec en arrière-plan des histoires de brevets et de propriété intellectuelle. Mais derrière ce conflit juridique, une question brûle les lèvres des coureurs et des cyclistes : si l’un des deux devait tomber, lequel choisirait-on de garder ? Les réactions d’utilisateurs sont claires..
Strava est sympathique, Garmin est vital.
On peut se passer du premier, jamais du second.
Strava : le réseau social du sport
Depuis sa création, Strava s’est imposé comme le Facebook du coureur et du cycliste. L’application a réussi à transformer des données techniques en récit social : un tracé GPS devient un « segment », une sortie banale devient un trophée virtuel, un entraînement anonyme devient une occasion de recevoir des « kudos » d’amis ou de parfaits inconnus.
Ce génie du storytelling sportif a fait de Strava une plateforme incontournable pour des millions de pratiquants. Mais Strava reste une couche de vernis. L’application ne produit pas les données qu’elle met en scène. Elle dépend totalement des montres GPS et des compteurs cyclistes qui alimentent son moteur social.
Sans Garmin, Polar, Suunto, Coros ou même Apple Watch, Strava n’est qu’une coquille vide.
Garmin : l’outil avant tout
Garmin, c’est l’inverse. Depuis plus de vingt ans, la marque américaine est devenue le standard du suivi sportif. Ses montres mesurent la fréquence cardiaque, le VO₂ max, les kilomètres parcourus, le dénivelé accumulé, les records personnels, la qualité du sommeil. Pour beaucoup de coureurs, la montre Garmin est le prolongement de leur bras, le témoin fidèle de chaque sortie.
Contrairement à Strava, Garmin peut vivre sans le réseau social. L’application Garmin Connect, même si elle est jugée moins ludique que Strava, offre toutes les données nécessaires. Les sportifs qui veulent simplement progresser, suivre leurs performances ou comparer leurs sorties dans le temps n’ont besoin que de leur montre.
Un réseau social peut disparaître, pas une montre
L’histoire de la tech est riche en exemples de réseaux sociaux qui se sont effondrés. Qui utilise encore MySpace ? Qui se souvient de Google+ ? Un réseau social peut perdre sa communauté du jour au lendemain et basculer dans l’oubli.
Garmin, en revanche, s’inscrit dans la durée. Le sportif développe une fidélité à sa montre comme à une paire de chaussures fétiche. Abandonner Garmin, ce serait renoncer à des années d’historique personnel, à des habitudes quotidiennes, à une confiance acquise entraînement après entraînement.
Une dépendance asymétrique
Ce déséquilibre est frappant. Strava dépend entièrement des fabricants de montres. Garmin, lui, dépend de Strava pour séduire les sportifs les plus communautaires, mais peut parfaitement continuer à exister sans.
Un internaute résume parfaitement cette asymétrie : « J’ai acheté ma Garmin parce que la communication avec Strava était simple. Si ça change, tant pis, mais je ne quitterai pas ma montre. »
C’est tout l’enjeu : la montre est un investissement matériel, un objet tangible, une habitude ancrée dans le quotidien. Strava est un service, immatériel, interchangeable.
Les internautes ont déjà tranché
La polémique a fait réagir. Dans les commentaires en ligne, un constat revient en boucle : si les deux devaient se séparer, les utilisateurs largueraient Strava avant de se priver de leur Garmin.
Certains écrivent sans détour : « Je peux vivre sans Strava, mais je ne peux pas me passer de ma Garmin. » D’autres disent encore plus franchement : « Rien à cirer de Strava, je cours avec Garmin depuis vingt ans. »
Pour beaucoup, Garmin est l’outil de base, là où Strava n’est qu’un supplément de convivialité. C’est agréable d’avoir des « kudos » et de comparer ses segments, mais c’est secondaire. Si demain Strava disparaissait, la pratique sportive continuerait. Si demain Garmin disparaissait, c’est tout un pan de l’entraînement moderne qui s’effondrerait.
Le jeu des procès
La croisade judiciaire de Strava contre Garmin ressemble à un jeu classique dans l’économie américaine : faire peur, secouer le marché, obtenir un accord. Comme le disent certains internautes, « ça finira en jus de boudin ». Probablement par une poignée de main en coulisse, un chèque et la poursuite du statu quo.
Garmin et Strava ont trop besoin l’un de l’autre pour se détruire. Strava a besoin des données Garmin, Garmin a besoin de l’audience Strava pour séduire un public plus jeune.
Le précédent des autres guerres technologiques
Cette situation rappelle d’autres affrontements célèbres. Quand Apple s’est fâché avec Epic Games, les utilisateurs ont choisi… leur iPhone, pas le jeu Fortnite.
L’histoire est claire : l’utilisateur reste fidèle à l’outil qui structure sa pratique quotidienne. Les réseaux sociaux passent, les objets durent.
Une fracture générationnelle ?
Certains estiment malgré tout que Strava garde un atout : sa communauté de jeunes sportifs. Pour les moins de quarante ans, l’aspect social, les segments et la gamification comptent énormément. Mais même là, Garmin reste incontournable : sans montre pour générer les données, impossible d’exister sur Strava.
En résumé, ce procès est aussi une manœuvre économique.
Strava prépare une entrée en Bourse en 2026. Quoi de mieux pour séduire des investisseurs que de montrer ses muscles face au géant Garmin ?
Mais les sportifs n’en ont que faire. Ce qu’ils veulent, c’est que leur montre continue de fonctionner et que leurs sorties soient enregistrées.
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Mentions éditoriales
Cet article propose une analyse critique du conflit juridique opposant les entreprises Strava et Garmin. Il s’appuie sur des faits publics et des réactions librement exprimées par des utilisateurs sur les réseaux sociaux.
Il ne constitue ni un jugement de valeur, ni une affirmation diffamatoire, ni un acte de dénigrement au sens juridique du terme.
Le contenu relève de la liberté d’expression, du droit à l’information et du commentaire éditorial. Il n’a pas pour objet de nuire à l’image, à la réputation ou aux intérêts économiques des sociétés mentionnées.