Jimmy Gressier, un titre mondial, mais une affaire qui fait toujours parler
Jimmy Gressier est entré hier dans l’histoire de l’athlétisme français.
Sur la piste de Tokyo, il a décroché le premier titre mondial tricolore de l’histoire sur 10 000 mètres grâce à un dernier tour de folie. Mais son parcours reste marqué par une enquête judiciaire ouverte en 2023 à la suite d’un témoignage d’une ancienne athlète espoir. Car l’athlète a été cité dans une enquête pour harcèlement sexuel ouverte par le parquet de Paris.
Le témoignage qui a tout déclenché
En 2023, Claire Palou, ancienne championne de France espoir du 3000 mètres steeple, a livré un témoignage bouleversant dans Mediapart. Elle y raconte avoir subi un viol, deux agressions sexuelles et du harcèlement sexuel dans le cadre de son parcours d’athlète, certains faits survenus alors qu’elle était mineure. Parmi les personnes mises en cause figurait Jimmy Gressier, qu’elle accusait de menaces et de comportements à caractère sexuel.
Face à ce récit, le directeur de l’INSEP a fait un signalement au parquet de Paris.
Une enquête préliminaire a été ouverte et confiée au commissariat du douzième arrondissement, tandis que la Fédération française d’athlétisme déclenchait sa propre procédure disciplinaire.
Décisions et suites données par les institutions
- La procédure disciplinaire de la FFA n’a pas abouti à sanction, les éléments considérés comme insuffisants pour prouver les accusations.
- Côté justice, le dossier a été classée sans suite en octobre 2023 pour « infraction insuffisamment caractérisée ».
Ce que cela dit du sport de haut niveau
Cet enchevêtrement entre gloire sportive et procédures judiciaires met en lumière un problème récurrent du sport de haut niveau : comment gérer les accusations de violences sexistes et sexuelles sans sacrifier ni la carrière des athlètes accusés, ni la parole des victimes ? Les clubs, les fédérations et les centres de formation sont encore en train d’apprendre à traiter ces dossiers avec sérieux, tout en respectant la présomption d’innocence.
Pour les passionnés de course à pied et de trail, cette histoire rappelle que la performance ne peut pas être le seul indicateur d’un sport sain. La protection des athlètes, leur santé mentale et leur sécurité doivent être au cœur de la préparation, autant que les séances de fractionné et les chronos.
FAQ
Qu’est-ce qu’un classement sans suite ?
C’est une décision du parquet de mettre fin aux poursuites lorsqu’il estime que les faits ne sont pas suffisamment caractérisés, que les preuves sont insuffisantes ou que l’infraction n’est pas constituée. Cela ne signifie pas que les faits n’ont pas existé, mais qu’ils ne peuvent pas être jugés.
Quelle est la différence entre enquête pénale et procédure disciplinaire ?
L’enquête pénale est menée par la justice (parquet, police, gendarmerie) et peut aboutir à un procès. La procédure disciplinaire est interne à une fédération ou un organisme, et ne peut déboucher que sur des sanctions sportives (suspension, exclusion…).
Pourquoi un athlète peut continuer à courir pendant l’enquête ?
Tant qu’il n’y a pas de condamnation ni de mesure conservatoire (suspension provisoire), un athlète garde le droit de participer aux compétitions. C’est le principe de la présomption d’innocence.
Peut-il encore y avoir un procès ?
L’enquête préliminaire a été classée sans suite par le parquet de Paris. Cela clôt la procédure ouverte en 2023. Comme pour toute affaire pénale, elle pourrait théoriquement être rouverte si de nouveaux éléments apparaissaient ou si une plainte avec constitution de partie civile était déposée. À ce jour, aucune procédure n’est en cours.
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Sources et références
Cet article s’appuie sur des informations publiées dans plusieurs médias nationaux et spécialisés. Le témoignage de Claire Palou a été initialement révélé par Mediapart en août deux mille vingt-trois, où l’ancienne espoir de l’athlétisme français racontait avoir subi un viol, deux agressions sexuelles et du harcèlement sexuel pendant sa formation, certains faits survenus alors qu’elle était mineure. Le directeur de l’INSEP avait alors procédé à un signalement au parquet de Paris, ce qui avait conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire, confirmée notamment par L’Équipe, Eurosport et l’AFP. La Fédération française d’athlétisme avait de son côté ouvert une procédure disciplinaire interne pour examiner les accusations. Fin octobre deux mille vingt-trois, le parquet de Paris a annoncé avoir classé sans suite l’ensemble de l’enquête pour « infraction insuffisamment caractérisée », information relayée par Le Monde, L’Équipe et Ouest-France. La FFA a de son côté confirmé qu’aucune sanction n’avait été prononcée. Jimmy Gressier a toujours contesté les accusations. À la date de publication, aucune procédure judiciaire ou disciplinaire n’est en cours.
Cet article est rédigé dans le cadre du droit à l’information et de la liberté d’expression sur un sujet d’intérêt général : la gestion des violences sexistes et sexuelles dans le sport de haut niveau.
Une enquête préliminaire avait été ouverte en deux mille vingt-trois à la suite du témoignage de Claire Palou. Elle a été classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée » et n’a donné lieu à aucune poursuite ni sanction disciplinaire. Jimmy Gressier a toujours contesté les accusations.
La rédaction rapporte ces faits de manière fidèle et de bonne foi, sans porter de jugement de culpabilité, dans le respect de la présomption d’innocence.