Mort d’Agathe Hilairet
L’homme interpellé dans l’enquête sur la mort de la joggeuse figure au FIJAIS. Cette révélation relance le débat sur la sécurité des femmes qui courent seules.
Mort d’Agathe Hilairet, un suspect connu pour des violences sexuelles
La nouvelle a glacé la communauté de Vivonne. Quatre mois après la disparition d’Agathe Hilairet, l’homme placé en garde à vue ce mercredi est désormais présenté comme une personne inscrite au FIJAIS, le Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes. Un détail lourd de sens dans une enquête déjà marquée par une forte présomption de crime.
Un drame qui ravive la peur des joggeuses isolées
Depuis des années, les appels à la vigilance se multiplient sur les réseaux sociaux et dans les médias. De nombreuses femmes racontent leurs mauvaises expériences : regards insistants, filatures, agressions physiques. Sortir courir seule, c’est pour certaines une prise de risque consciente. La disparition d’Agathe Hilairet, puis la découverte de son corps dans un sous-bois le 4 mai dernier, a une nouvelle fois tragiquement illustré cette réalité.
Le 10 avril, la jeune femme de 28 ans quittait le domicile de ses parents pour une sortie de deux heures. Habituée aux longues distances, fine et sportive, elle ne rentrera jamais. Une battue est aussitôt organisée, sans succès. Son corps ne sera retrouvé que trois semaines plus tard, en dehors de la zone initialement fouillée.
Une enquête orientée vers la piste criminelle
L’autopsie n’avait pu déterminer les causes exactes du décès en raison de l’état de décomposition du corps. Mais l’exploitation de sa montre connectée a livré deux éléments clés : un arrêt cardiaque enregistré à un endroit différent de celui où elle a été retrouvée, et un pic anormal de fréquence cardiaque juste avant l’arrêt, signe d’un stress extrême ou d’une attaque.
Les enquêteurs privilégient dès lors la thèse d’une intervention humaine et de déplacement du corps post-mortem.
Un suspect déjà fiché pour des violences sexuelles
L’homme aujourd’hui en garde à vue était déjà bien connu des services de gendarmerie. Il figure au FIJAIS, un fichier national recensant les personnes condamnées pour infractions sexuelles ou violences graves. Selon les premiers éléments, il aurait été surveillé discrètement depuis plusieurs semaines. Son comportement après la disparition, ainsi que ses déplacements dans la zone de Vivonne, ont attiré l’attention des enquêteurs.
Les deux autres hommes interpellés dans cette affaire sont entendus en audition libre. L’un d’eux aurait tenu des propos ambigus dans les jours suivant la disparition d’Agathe. L’autre aurait été hospitalisé peu après les faits.
Quelle protection pour les femmes sportives ?
Ce drame pose une fois encore la question de la sécurité des femmes dans l’espace public. Combien de joggeuses adaptent leurs horaires, modifient leurs itinéraires ou renoncent à courir seules ? Pourquoi les dispositifs de géolocalisation ou les alertes sur smartphone restent-ils trop peu déployés ? Le cas d’Agathe Hilairet, comme celui d’autres victimes avant elle, révèle les limites d’un système qui peine à prévenir les agressions ciblées.
Certains réclament désormais un renforcement des contrôles pour les personnes fichées au FIJAIS, en particulier lorsque leur comportement soulève des soupçons en lien avec des zones fréquentées par des femmes seules. D’autres appellent à des campagnes de sensibilisation et à des aménagements sécurisés pour la pratique du sport outdoor.
En attendant des réponses judiciaires, une société en alerte
Pour le moment, la garde à vue se poursuit et la procureure de la République à Poitiers a annoncé une prise de parole dans les prochains jours. L’enquête reste couverte par le secret de l’instruction. Mais l’identité du suspect, son inscription au FIJAIS, et la nature des premiers éléments techniques, placent désormais cette affaire dans une autre dimension.
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- Les informations relayées dans cet article sont issues de sources ouvertes, notamment judiciaires et journalistiques. Le suspect placé en garde à vue bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à la conclusion de l’enquête et d’un éventuel procès.