Courir lentement
Il est temps de revenir sur un mythe développé les années passées, celui de courir lentement pour courir plus vite….
Il est temps de renverser un mythe : l’allure douce, distancée par la vitesse, est en réalité le fondement de la performance durable.
Pendant des années, dans le trail comme en course sur route, la croyance dominante était simple : pour aller plus vite, il fallait courir plus vite et accumuler des kilomètres à haute intensité. En 2025, les données scientifiques et l’expérience des entraîneurs montrent le contraire : booster sa performance passe d’abord par… courir lentement.
Courir lentement : le mythe de l’allure lente, une base, mais pas une garantie de performance
Courir en zone 2, à une allure suffisamment douce pour tenir une conversation, a longtemps été présenté comme la clé de toute progression. Certes, cela renforce le système cardio-respiratoire, améliore l’endurance de base et limite le risque de blessure. Mais croire que ce travail suffit pour performer est une erreur. La zone 2 prépare le corps à encaisser la charge, elle ne développe pas la vitesse de course ni la capacité à tenir une intensité élevée sur le long terme. En clair, l’allure lente construit les fondations, mais si elle n’est pas complétée par des efforts plus exigeants, elle devient vite un plafond de verre.
Les séances rapides
Cela dit, l’allure lente ne suffit pas à faire exploser le chrono. Les séances intenses — intervalles, hill repeats, tempo — sont essentielles pour développer la puissance, stimuler le VO₂ max et améliorer l’économie de course. On le sait : elles offrent des adaptations majeures en moins de temps et contribuent même à réduire le risque de blessures car elles limitent le volume global .
Une étude récente sur la méthode 10-20-30 — sprints de 10 s, moyenne vitesse puis récup — montre qu’un entraînement fractionné très court mais structuré améliore la performance et la forme physique, parfois mieux qu’un entraînement long classique .
L’équilibre 80/20, un faux consensus
On a longtemps répété que la formule idéale consistait à courir 80 % du temps lentement et 20 % du temps vite. Cette règle, popularisée dans les années 2010, est devenue une sorte de dogme. Mais en réalité, elle est trop réductrice et ne fonctionne pas pour tout le monde. Un coureur de trail qui prépare un 100 km n’a pas les mêmes besoins qu’un marathonien, et encore moins qu’un élite capable d’encaisser 150 km par semaine. S’enfermer dans ce ratio revient souvent à s’entraîner trop en zone lente et pas assez dans l’intensité spécifique qui fait vraiment progresser. En 2025, les performances des meilleurs montrent que ce n’est pas la règle des 80/20 qui compte, mais la capacité à ajuster finement les intensités, avec davantage de travail ciblé à allure course et en intervalles.
Et si courir moins vite était une stratégie… plus intelligente ?
La distance et la vitesse ne sont pas antagonistes mais complémentaires. Courir lentement t’offre une base solide, te permet de durer, et te préserve. Ajouter des pointes de vitesse, c’est ce qui fait la différence entre terminer et exploser ses chronos. Cette méthode équilibrée est une révolution douce, mais radicale : courir mieux, pas forcément plus vite.
En résumé :
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L’allure lente construit la base (aérobie, robustesse, plaisir).
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Les séances rapides déclenchent les gains spécifiques (puissance, VO₂ max).
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Le véritable levier performant, c’est leur dosage judicieux.
FAQ – Courir lentement ou vite à l’entraînement : comment s’y retrouver en pratique ?
Comment savoir si je cours assez lentement ?
La règle simple est celle de la “conversation”. Si tu peux parler sans être essoufflé, tu es dans la bonne zone (65 à 75 % de ta fréquence cardiaque max). En chiffres, ça correspond souvent à une allure beaucoup plus basse que ce que l’ego accepte : parfois 2 minutes plus lent que ton allure marathon.
Combien de temps consacrer aux sorties lentes ?
La majorité de ton volume — environ 70 à 80 % de tes kilomètres — devrait se faire en allure facile. Cela ne veut pas dire courir toujours lentement, mais que tes séances rapides doivent rester minoritaires dans la semaine.
Quand intégrer la vitesse sans se blesser ?
Mieux vaut placer tes séances intenses sur une base solide de plusieurs semaines de footing régulier. Les intervalles courts en côte sont un excellent point d’entrée, car ils sollicitent le cardio sans traumatiser les articulations.
Est-ce valable pour toutes les distances de trail ?
Oui, mais le dosage varie. Pour un 20 km, les séances de vitesse prennent plus de place (30 % du volume). Pour un ultra de 100 km, c’est l’endurance lente qui domine largement, avec juste quelques rappels d’intensité.
Pourquoi dit-on que courir lentement aide aussi le mental ?
Parce que l’allure douce entraîne le cerveau à tolérer l’effort long sans stress excessif. Ces sorties sont vécues comme des moments agréables, de récupération active, et elles permettent de développer la confiance avant les gros objectifs.
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