Alors que la France suffoque sous une canicule exceptionnelle pour un mois d’août, les coureurs en pleine préparation pour les gros trails de rentrée – qu’ils visent un 20 km automnal ou un ultra fin octobre comme la Louvetrouille ou les Templiers – se retrouvent face à un dilemme : continuer à s’entraîner… ou lever le pied.
Depuis le début de semaine, 14 départements sont en vigilance rouge, la quasi-totalité du pays est en alerte orange, et le mercure flirte avec les 40 °C, dépassant même les 42 °C par endroits. Dans ce contexte, s’obstiner à respecter son plan d’entraînement à la lettre peut vite se transformer en pari dangereux. L’hyperthermie, qui survient quand la température corporelle dépasse 40 °C, peut être fatale même pour un sportif en parfaite santé.
Adapter sans interrompre
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de maintenir une préparation efficace sans courir en plein soleil à 15 h.
La règle numéro un : déplacer les séances aux moments les plus frais de la journée, idéalement avant 8 h le matin ou après 21 h le soir. Le fractionné peut être remplacé par du travail d’endurance douce, afin de limiter la montée en température corporelle.
Pour les sorties longues prévues au programme, mieux vaut fractionner la durée en deux sessions plus courtes ou passer sur un entraînement croisé (vélo, natation, randonnée avec sac lesté) qui sollicite le cardio sans vous exposer à la même charge thermique. Les coureurs qui préparent des courses montagneuses peuvent remplacer certaines montées par du travail de renforcement musculaire à l’ombre ou en salle climatisée.
Hydratation et refroidissement actif
En période de canicule, l’hydratation ne se limite pas à boire “un peu plus” : il faut anticiper. Cela signifie boire régulièrement toute la journée, pas seulement avant et après la sortie. Les électrolytes (sels minéraux) deviennent indispensables pour éviter l’hyponatrémie, qui survient lorsque l’on dilue trop le sodium corporel par un excès d’eau pure.
Le refroidissement actif est une arme efficace : mouiller sa casquette, passer ses bras et sa nuque sous l’eau fraîche, ou encore utiliser des gilets réfrigérants avant le départ. Ce sont des petites stratégies qui permettent de repousser l’élévation excessive de la température centrale.
Savoir renoncer
Le plus difficile, pour un coureur motivé, reste d’accepter que certaines séances soient annulées. Mais dans un contexte où le bitume atteint parfois 55 °C, s’entêter peut mener à l’insolation ou au coup de chaleur. Les signes d’alerte à surveiller sont clairs : étourdissements, confusion, accélération inhabituelle de la fréquence cardiaque, frissons malgré la chaleur. Si l’un de ces symptômes apparaît, il faut stopper immédiatement l’effort, se mettre à l’ombre et chercher à se rafraîchir.
En résumé, la performance ne se joue pas seulement à l’entraînement, mais aussi dans la capacité à protéger son corps. Un plan de préparation bien mené en août, même allégé, vaut mieux qu’un mois de septembre passé à récupérer d’un malaise grave.
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