À la Western States, le contrôle antidopage commence avant les applaudissements.
Caleb Olson Western States
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Caleb Olson, une victoire sans ambiguïté
Lorsque Caleb Olson a franchi la ligne d’arrivée de la Western States 100 ce 29 juin 2025, les émotions étaient palpables : une victoire impressionnante, une maîtrise totale, un temps canon. Mais la première accolade n’est pas venue d’un journaliste ni d’un speaker. Ce sont les bénévoles, mandatés par l’USADA (United States Anti-Doping Agency), qui l’ont guidé immédiatement après son interview vers la tente de contrôle. Échantillon d’urine, prise de sang, paperasse : à Auburn, le protocole est clair, assumé et automatique pour les meilleurs coureurs.
Ce passage par la tente médicale n’est pas un détail.
C’est un symbole fort. Aux États-Unis, et plus particulièrement sur cette course privée mais légendaire qu’est la Western States, le respect de l’éthique passe avant la célébration. Le top 10, ainsi qu’un échantillon de coureurs tirés au sort, sont systématiquement testés. Les résultats sont rendus publics, et tout athlète déjà suspendu dans le passé est banni à vie de la course, sans exception.
La France à la traîne
En France, le contraste est frappant. Si l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage) intervient ponctuellement sur certaines grandes courses, ses moyens restent limités. L’accent est mis sur les sports olympiques ou professionnels. En trail, les prélèvements sont rares, souvent concentrés sur les podiums masculins, et très peu sont réalisés en dehors des compétitions.
Depuis 2023, le groupe UTMB a externalisé une partie de la gestion à l’ITA (International Testing Agency), investissant environ 100 000 € pour couvrir quelques dizaines de contrôles par saison. Une avancée, certes, mais encore bien loin du modèle américain : aucun bannissement systématique, aucune communication régulière des résultats, et surtout, une grande hétérogénéité entre les courses. Sur les trails régionaux ou de moyenne ampleur, les contrôles sont quasi inexistants.
Une crédibilité en question
Dans un sport où les performances sont de plus en plus médiatisées et les enjeux économiques croissants, cette asymétrie interroge. Faut-il que les organisateurs français prennent le relais pour garantir l’éthique de leur événement ? Peuvent-ils réellement assumer les coûts ? À défaut, la suspicion grandit, alimentée par l’absence de transparence et l’impossibilité, pour le public, de savoir si une performance a été contrôlée.
La victoire de Caleb Olson, au-delà de son aspect sportif, illustre donc un système où le sérieux du protocole renforce la légitimité de la performance. Et où l’image du traileur qui embrasse son bébé après la ligne passe, symboliquement, après l’épreuve du flacon.
Dans un ultra-trail comme la Western States, la victoire ne se joue pas seulement à la frontale ni au mental : elle passe aussi par un passage obligé, celui du contrôle antidopage. Un modèle d’exigence qui impose le respect. En France, si l’éthique n’est pas absente, elle reste dépendante de moyens insuffisants et d’une culture de la suspicion plus floue. Un débat à rouvrir, surtout à l’heure où le trail se professionnalise.
Le contrôle anti-dopage sur la Western States
Selon les informations officielles de la Western States Endurance Run (WSER) :
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Depuis 2023, la course est partenaire officiel de l’USADA, qui gère les tests de manière indépendante, conformément au Code mondial antidopage.
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Le vainqueur est toujours testé, c’est précisé dans les communiqués.
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Le top 10 est très souvent testé, mais ce n’est pas écrit noir sur blanc comme une règle immuable sur leur site. Cela semble être une pratique habituelle, mais ce n’est pas une obligation officielle affichée.
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Des coureurs tirés au sort sont également testés, cela fait bien partie du protocole.
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Enfin, tout coureur ayant été suspendu dans le passé est banni à vie de l’événement (ça, c’est clairement écrit dans leur règlement).
Résumé
Caleb Olson a remporté la Western States 100 en 14 h 11 min, à moins de deux minutes du record de Jim Walmsley. Mais avant les félicitations, c’est la tente de l’USADA qui l’attendait. Aux États-Unis, les contrôles antidopage sont rigoureux, systématiques et financés par les organisateurs eux-mêmes. En France, la situation est bien différente : budgets contraints, contrôles rares, sanctions limitées. Cette différence interroge la crédibilité des performances et le modèle de gouvernance du trail.
FAQ : dopage, États-Unis vs France
📌 Quels sont les coureurs testés à la Western States ?
Le vainqueur est systématiquement contrôlé, plusieurs autres coureurs le sont également, incluant souvent des membres du top 10 et des tirages au sort.
📌 Quelles substances sont interdites ?
La Western States applique strictement la liste WADA (agence mondiale antidopage), disponible en ligne. Tout coureur est averti lors de l’inscription, avec des rappels sur les AUT (autorisations d’usage thérapeutique).
📌 Qui paie les contrôles ?
À Auburn, c’est la course elle-même – via ses sponsors et son budget – qui finance intégralement les prélèvements, les analyses (sang et urine) et la gestion des résultats.
📌 Les athlètes déjà suspendus peuvent-ils courir ?
Non. Tout coureur sanctionné pour dopage, même pour une faute considérée comme mineure ou sans intention, est exclu à vie de la Western States.
📌 Est-ce que ce système existe en France ?
Non. En France, les athlètes suspendus peuvent recourir une fois leur peine purgée. Il n’existe pas de bannissement automatique, sauf clause spécifique à certaines organisations.
📌 L’UTMB fait-il mieux ?
Depuis 2023, l’UTMB a signé avec l’ITA et finance des contrôles indépendants sur les World Series. Mais cela concerne uniquement un petit échantillon de coureurs (quelques dizaines par saison), et il n’existe pas de programme comparable à celui de l’USADA.
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WSER (Western States Endurance Run) – wser.org – Guide officiel 2025, politique antidopage.
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USADA – United States Anti-Doping Agency – usada.org
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Running Magazine Canada – Article du 24 juin 2024 sur les exclusions à vie à la WS100.
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Endurance Sportswire – 2023, dossier sur le partenariat UTMB / ITA.
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Outside Online – 2024, analyse des failles du programme Quartz.
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AFLD – Rapport d’activité 2023, disponible sur afld.fr
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