Le phénomène du débalisage dans le trail
Qui sabote les trails ? Après le Nord Trail Monts de Flandres, la menace d’un phénomène national
Le Nord Trail Monts de Flandres, qui se court ce week-end, est la dernière victime en date d’un fléau discret mais inquiétant : le débalisage volontaire des parcours de trail. À la veille de l’événement, des rubalises ont été coupées, des panneaux arrachés, et les organisateurs ont dû redoubler de vigilance. Ce sabotage n’est pas un cas isolé. En France, une centaine de courses seraient visées chaque année. Un phénomène qui interroge : qui veut la peau des traileurs ?
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Le débalisage en trail continue de frapper
Depuis la pandémie, le trail a connu un essor spectaculaire. En 2024, plus d’un million de traileurs chronométrés ont pris le départ d’au moins une course en France. Un engouement qui n’est pas sans tensions : les parcours s’étendent souvent sur des dizaines de kilomètres, traversent forêts, alpages, terrains privés, et se superposent parfois aux usages d’autres usagers de la nature — chasseurs, vététistes, promeneurs ou agriculteurs.
Le débalisage en trail : quand la malveillance s’invite sur les sentiers
Arracher une balise peut sembler anodin à celui qui la retire. Pourtant, les conséquences peuvent être graves. Désorienter un coureur de trail, surtout en montagne ou de nuit, c’est prendre le risque de le faire chuter, s’égarer, ou même abandonner une course préparée depuis des mois. À Olonne-sur-Mer, en Vendée, une dizaine de balises volontairement déplacées ont suffi pour que des marcheurs se perdent en pleine forêt. À la Diagonale des Fous, en 2019, un groupe de tête a perdu près d’une heure à cause d’un débalisage volontaire. Et aujourd’hui, le NTMF n’échappe pas à cette spirale : à quelques heures du départ, des bénévoles veillent jour et nuit sur les sentiers pour sécuriser le parcours.
Des responsables difficiles à identifier
Si le débalisage reste marginal en proportion du nombre d’événements (près de 5 000 courses par an), il est pris très au sérieux. Et pour cause : le phénomène semble s’intensifier. À la VMA72 en Sarthe, ce sont 40 % des coureurs qui ont été touchés l’an dernier. Certains organisateurs pointent du doigt des chasseurs agacés de voir leurs territoires envahis, d’autres évoquent des riverains peu conciliants. Mais dans la majorité des cas, l’origine des actes reste mystérieuse. À la Maxi-Race d’Annecy, le phénomène est qualifié de « récurrent » mais imprévisible, touchant chaque année des secteurs différents sans que l’on parvienne à identifier les auteurs.
Des contre-mesures qui se multiplient
Face à cette menace croissante, les organisations se professionnalisent. Certains événements mettent en place des équipes mobiles d’intervention en cas de signalement, comme à Annecy. D’autres utilisent de la peinture à la craie ou des balises fluo inamovibles. Au NTMF, l’autorisation de filmer les comportements suspects a été donnée, et les traileurs sont invités à télécharger les traces GPX de leurs parcours. Mais ces dispositifs ne sont efficaces que si les coureurs sont équipés : ceux qui n’ont ni montre GPS, ni smartphone adapté, restent vulnérables.
un signal d’alerte pour tout le milieu trail
Ce qui est arrivé au Nord Trail Monts de Flandres n’est pas un accident isolé. C’est un symptôme d’un malaise plus large entre les usagers de l’espace naturel. Que ce soit par agacement, vengeance ou pur sabotage, le débalisage sauvage met en danger la sécurité des coureurs et fragilise la confiance dans l’organisation des trails. Il est urgent d’en parler, de surveiller, mais surtout de défendre ce sport dont la force repose sur une chose essentielle : le respect des sentiers et de ceux qui les font vivre.
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Cet article traite d’un sujet sensible et s’inscrit dans une démarche d’information sur les risques rencontrés lors des courses en nature. Il ne vise pas à accuser une catégorie d’usagers en particulier. L’objectif est de sensibiliser à la cohabitation et au respect des parcours balisés.