Mais pourquoi diable ? Par jeu sans doute. Bah… oui. Mais pas seulement. Courir un marathon classique sur route avec des chaussures à crampons qui sont plus faites pour accrocher dans les fourrés glissants et résister aux déchirures de ronces dans les mollets, c’est avoir plus d’un tour dans son sac. Tu vas voir mon Rémi. Ça concerne tes pieds d’abord bien sûr. Mais ça concerne ta tête surtout. Et donc courir un marathon avec une chaussure de trail c’’est donc un peu couillu, très couillon, bien rigolo mais pas complètement débile non plus (j’ai bien dit pas complètement).
Par Gaël Dutigny, 4 UTMB Mont-Blanc, 10 Marathon Des Sables, 42 marathons et 17 triathlons Ironman.
Video youtube: des chaussures de trail sur marathon
Le choix de la shoes.
Franchement, je me suis posé la question : est-ce que je vais me dégoûter et finir en chaussettes, ou carrément pieds nus version Rarámuri / Tarahumara ? Pas simple. Pas simple parce que franchement tous ces crampons sous la semelle, à moins de courir sous une pluie battante, tu n’en as pas besoin mon Johnny. Cela dit il existe des épaisseur ou des hauteurs de crampons très différentes selon les modèles de chaussures. Entre une Salomon Speedcross aux crampons si puissants qu’ils ont été construit pour marcher sur la lune et une Brooks Cascadia qui tire sa légende d’un Scott Jurek ultra rapide sur Badwater et Spartathlon (même si, bien sûr, le gars ne courrait pas sur route en shoes de trail), il y a un monde entier à parcourir.
Moi mon défi de crétin, je l’ai fait sur le 40ᵉ marathon de Los Angeles qui avait lieu le dimanche 16 mars dernier avec une Altra Timp 5 – un modèle que je connais par cœur et porte depuis sa création en 2018 (soit dit en passant je n’ai pas craqué pour le moment sur les versions Altra Timp 5 BOA et Altra Mont-Blanc Carbone. Mais, plus généralement, la Timp m’a notamment accompagné sur chacune de mes trois Hong Kong 100 et sur ma tentative de boucler le Grand Sam en janvier dernier (https://hk100ultra.com/the-grand-sam/). Elle s’est soldé par un échec cuisant même si j’ai quand même terminé le 33 km le jeudi et le 100 km le dimanche (oui, moi j’ai fini le dimanche tu vois…) après avoir jeté l’éponge pour le 56 km du vendredi.
Ça veut dire quoi tout ça mano ? Bah ça veut dire que cette Timp est d’abord 1) une vraie pompe de trail running, et puis 2) qu’avant de me lancer sur ce marathon à Hollywood, je connaissais parfaitement la bête et l’avais bien faite à mon pied. Je suis couillon d’accord, mais pas totalement suicidaire Samouraï du soleil.
La leçon matos.
Je t’explique. Si tu as un modèle de chaussure de trail que tu envisages de porter sur ta prochaine épreuve (de trail) bien engagée tant en distance qu’en dénivelé, rien ne vaut courir un marathon sur route avec pour t’assurer qu’elle ne te fait ni grosses ampoules ni point de friction qui te déchire les chairs. Si tu finis les pieds en sang, tu as perdu. Si tu te sens bien dans tes baskets comme on dit, c’est tout bon loulou, tu ne gagnes rien, mais tu peux quand même être sûr que ce modèle est le bon pour t’accompagner dans tes aventures les plus folles. Alors soit, tu le gardes pour ton gros trail du printemps-été, soit tu vas tout de suite en acheter une seconde paire avant que la marque décide de changer tel ou tel petit point de détail de la tige ou de la semelle qui n’a l’air de rien comme ça, mais va te gâcher la fête mon lapin – On pense sans mal à ces foutus designers de Hoka qui ont changé la mousse de semelle intermédiaire de la Arahi 7 et l’ont rendu beaucoup plus ferme que la Arahi 6. Damned.
La leçon “psy”,
Tout ça n’est pas très sérieux, bien sûr, mais ça fonctionne. Le premier marathon sur bitume, c’est sympa, c’est vrai. Le deuxième aussi. Seulement au bout d’un certain temps – Los Angeles, que je recommande vivement (25 000 coureurs et pas de loterie conne comme à NYC), c’était moi mon 7ᵉ du nom et mon 42ᵉ tout marathons confondus – tu commences à bien maîtriser la distance, l’ambiance, les hauts, les bas, et tu cherches donc légitimement des nouveaux défis. Courir 42 km sur bitume avec une chaussure de trail running, c’est moins confortable qu’avec une Hoka Clifton 9 ou une Brooks Glycerin Max (je #megakiff look de cette chaussure franchement !!! #brookslove) ou Ghost Max, mais c’est un bon moyen pour se préparer psychologiquement au mauvais moment que tu vas forcément rencontrer pendant ton ultra trail.
Et donc ?
Et donc, jouer au ballot de service, c’est finalement un sacré défi. Un marathon sur route, c’est toujours dur, peu importe la vitesse à laquelle tu cours. Un marathon sur route, c’est inévitablement…de la souffrance. C’est donc un très bon entraînement aux grosses courses de trail. D’où le terme “hybrid runner” qu’on entend ici et là. Et donc courir 42,195 km en chaussure de trail te permet de faire une belle sortie longue en profitant d’une ambiance populaire plus sympathique que ta sortie de trail tout seul sous le cagnard ou à la nuit tombée avec ta frontale, dans les bois, tout seul avec les loups-garous. Va peut-être pas le faire avec une Altra Lone Peak 9, c ’est donc un excellent moyen de se motiver pour sa plus grosse épreuve de trail running qui pointe le bout de son nez.
Tu fais le marathon de Paris en avril, la 6000D en juillet, l’UTMB en août. Voilà !
Car plus tu vas réussir des trucs difficiles à l’entraînement, plus tu seras serein le jour J.
Entraînement difficile, guerre facile.
CQFD.
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