Une vidéo est sortie d’un youtubeur sur la 6000D. Si les images sont cools et reflètent assez bien la beauté de ses paysages, c’est surtout le contenu du « texte » qui est intéressant. En effet, le coureur n’a pas réussi à terminer la course, car il s’est fait arrêter par les barrières horaires, pour une minute en plus. Son propos est de se demander comment l’organisation peut mettre des barrières horaires qui font que 50% des partants ne terminent pas. Ce n’est pas un débat nouveau, mais toujours intéressant à poser.
la 6000D
⌚ montre Garmin Enduro 3 🔥
🔥⚡montre de trail ❤️⚡
En premier lieu, je dois admettre un petit désaccord avec le youtubeur ; car s’il est plutôt fairplay sur le fait d’avoir été arrêté pour une minute, personnellement, j’aurais eu le seum. Donc, c’est clairement tout à son honneur.
Revenons ensuite sur les barrières horaires ; on sait que structurellement, c’est nécessaire, au moins pour que les bénévoles ne meurent pas d’ennui et pour s’assurer qu’en n’envoie pas de péquenauds dans les montagnes. Autrement dit, c’est pas forcément un truc de droite.
Prenons maintenant les barrières de la 6000D.
Le problème est lié à son profil, puisque la première moitié ne fait que monter tandis que la seconde ne fait que descendre. Aussi, il faut clairement ne pas trop perdre de temps en montée (surtout que la descente n’est pas forcément plus simple). Et si l’on prend cette édition en particulier, il a fait chaud ; parfois très chaud. Aussi j’aurais tendance à penser que la chaleur est plus responsable des 50% d’abandons que la difficulté des barrières horaires. Est-ce que l’organisation aurait dû les allonger un peu pour éviter que les coureurs se mettent trop dans le rouge ? ça ne m’aurait pas choqué.
On peut avoir tendance à l’oublier, mais les barrières horaires varient d’un ultra à l’autre. C’est souvent ça qui fait sa difficulté (d’ailleurs, si on a tendance à dire que le GRP est plus difficile que la diagonale, c’est parce que quand le premier doit se faire en 49h, la seconde doit se faire en 66h). Plus précisément, quand on prépare un ultra, on doit avoir plusieurs choses à appréhender : la distance, le dénivelé, le profil, le sol et les barrières horaires. De là, on pourra préparer une stratégie de course.
En conclusion, pour répondre à la question du youtubeur, à savoir est-ce que les barrières horaires doivent forcément être faites de sorte à empêcher 50% des coureurs de ne pas terminer, je dirais que non. Justement parce que ça contribue aussi à la difficulté d’une course, et ça participe à construire sa légende. Ça permet aussi de de voir l’ultra comme une quête, une fin à laquelle il y a plusieurs jalons à atteindre (OCC et CCC avant l’UTMB, la 6D lacs, puis la 6Dm marathon avant la 6000D, par exemple).
Lire aussi
- Débat # Les youtubeurs sont-ils en train de TUER le TRAIL ?
- FAKE : en réalité personne ne sait si Inoxtag a réussi ou non à gravir l’Everest
- Inoxtag sur l’Everest : comment va réagir Kilian Jornet au succès commercial du documentaire
Lire encore
- Ces barrières horaires qui nous gâchent le plaisir de courir en trail
- Barrières horaires, on assume et on vous dit pourquoi
- Courez plus vite pour passer les barrières horaires !