L’UTMB n’est pas le Tour de France : arrêtez d’embêter les élites !
Julien Chorier, directeur sportif de l’UTMB Group, défend une position depuis longtemps partagée par les coureurs élites, Kilian Jornet en tête : faire des photos des athlètes quand tu les vois passer en haut de la Flégère, oui. Te mettre à courir derrière eux dans la descente pour te la raconter sur les réseaux sociaux, non. C’est idiot, dangereux, et puis tellement 2022.
Par Gaël Dutigny, correspondant permanent aux États-Unis et finisher de 4 UTMB Mont-Blanc.
les pacers ne seront jamais autorisés sur l’UTMB
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1. aucune raison de sécurité ne justifie d’autoriser d’avoir des pacers sur l’UTMB
Toujours sur cette histoire des pacers, il y a quelque chose d’important à comprendre : les élites ont bien compris que ce n’est pas autorisé pendant l’UTMB et ne cherchent d’ailleurs pas à gruger le système avec un papa, une maman, un cousin, un copain, une femme ou un mari qui court à leurs côtés autant pour les distraire que pour les coacher avec des stratégies fatales.
C’est, une fois de plus, un truc bien “ricain” qui ne fonctionne que là-bas et pour les raisons évoquées lors de notre précédent papier. En France, rares sont d’ailleurs les courses qui autorisent les pacers. Un contre-exemple : l’Échappée Belle, dans le massif de Belledonne près de Grenoble*. Très bien. C’est là aussi avant-tout pour assurer la sécurité des athlètes engagés, et peut-être aussi un peu copier ce qui se fait made in USA. Et après tout pourquoi pas ?
Ce volet sécurité, qui est donc le point de discussion fondamental de ce concept des pacers, c’est aussi une des raisons pour laquelle il n’y en aura jamais à l’UTMB : le parcours reste roulant avec toujours beaucoup de monde dessus et donc sans grand danger. Et non. Alors bien sûr, tu peux toujours te prendre les pieds dans le tapis dans la descente sur Saint-Gervais, celle qui va vers les Chapieux, ou encore sur les sentiers en lacets qui descendent sur Courmayeur, voire sur Trient, mais globalement le risque de chute grave à l’UTMB n’est pas très important par rapport au fait de se trouver en permanence dans une environnement montagnard qui, par définition, lui, reste hostile. Et sur ce point, ce sentier du TMB est quand même exceptionnellement bien trouvé. Bravo donc à Michel Poletti et ses potes de l’époque pour avoir eu l’idée géniale de faire une course de 100 miles dessus.
2. néanmoins il y a des gogo qui courent à côté des athlètes et ça il faut arrêter
Là où le bât blesse les amis c’est quand une horde d’excités pour la plupart venus des villes se croient sur les routes du Tour de France ou dans un stade de foot et oublient que le respect de la course et de ses athlètes, c’est de les laisser libre.
De ne pas les coller. Tu veux des images ? Laisse faire les pros qui sont là pour ça, payés par l’organisation de l’UTMB, et reste sur le bas-côté à faire tes shots avec ton téléphone. Sur l’UTMB, tu n’es pas au zoo.
Ah, et j’oubliais : qui est Julien Chorier ?
Ancien athlète Salomon passé depuis chez Hoka, il est notamment vainqueur de la CCC en 2007, de la Diagonale des Fous en 2009 et 2011, de la Hardrock en 2011, de l’Ultra Trail Mont Fuji en 2012, 3ème de Desert Rats by UTMB 2024 (100K) et 11ème cette année de la TDS. Julien est à la base issu d’une formation universitaire d’ingénieur. Bref. ce garçon-là c’est la tête et les jambes.
* Le règlement de l’Échappée Belle est d’ailleurs sur ce point très clair : “Le pacer est un “accompagnateur”. Seuls les solos du 152 km peuvent prétendre à un pacer. Le pacer rejoint son coureur sur la portion de son choix à partir du Pleynet et quitte son coureur sur l’endroit de son choix. Le début et la fin d’un pacer doit se faire obligatoirement sur un ravitaillement. Le pacer peut accompagner sur plusieurs portions différentes, donc s’arrêter et reprendre plus loin. Il est équipé d’un dossard et a accès aux ravitaillements ainsi qu’au repas d’arrivée. Le pacer n’est pas classé et ne peut pas prétendre aux dotations produits de départ et d’arrivée. Sa mission est d’accompagner le coureur, le rassurer, l’encourager et ainsi l’aider à rallier Aiguebelle, sans toutefois lui porter ses affaires obligatoires, ni le tracter ou le pousser. Il n’est possible d’avoir qu’un seul pacer par coureur. Attention : si vous voulez qu’un pacer vous accompagne, il doit s’inscrire individuellement (nombre de places limité)”.
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