L’annonce de la fin de la Skyrhune, ce trail mythique du Pays basque, est surprenante, pour ne pas dire illogique. Après dix années de succès incontestable, pourquoi choisir de mettre un terme à une course qui a su captiver l’élite et les amateurs du trail ? Derrière les raisons avancées par les organisateurs, on peut voir une certaine forme de nostalgie mal placée et une incapacité à évoluer avec le temps. Analysons cette décision plus en profondeur.
Les organisateurs de la Skyrhune semblent être pris dans une nostalgie d’un temps où le trail était, selon eux, un sport pur, loin des enjeux financiers et des grandes organisations.
La vision des organisateurs de la Skyrhune est non seulement dépassée, elle est également en décalage avec la réalité actuelle du trail.
Depuis des années, la séparation entre gros et petits trails est un fait établi, et la professionnalisation du sport n’a rien de nouveau. Pourtant, au lieu d’embrasser cette évolution, les organisateurs de la Skyrhune ont préféré se replier sur eux-mêmes, refusant d’admettre que leur événement avait grandi au point de ne plus être seulement une “course de village”.
L’argument du coût : une excuse fallacieuse
Le principal argument avancé par les organisateurs concerne l’augmentation des coûts, notamment ceux liés aux prestations professionnelles comme la vidéo ou l’animation. Ils prétendent ne pas vouloir plier sous la “machine économique infernale” que devient le trail. Pourtant, il est difficile de croire que la seule solution soit d’arrêter la course. D’autres trails bien plus grands et coûteux, comme l’UTMB ou Zegama, continuent d’exister et de prospérer. Le fait de dire non à un modèle économique plus professionnel semble plutôt relever d’une posture idéologique que d’une réelle contrainte financière.
Une décision incohérente et démotivante
Arrêter une course en pleine réussite sous prétexte de préserver ses valeurs est une décision pour le moins puérile. Le trail est devenu un sport où la passion et le professionnalisme coexistent. Croire que l’augmentation des frais d’inscription ou l’introduction de professionnels du secteur détruit l’esprit festif d’une course est un argument sans fondement. Des événements comme le Marathon du Mont-Blanc ou la Diagonale des Fous ont démontré qu’il est tout à fait possible de conjuguer professionnalisme et ambiance festive. La Skyrhune avait l’opportunité de continuer à grandir tout en conservant son caractère unique, mais ses organisateurs ont préféré jeter l’éponge.
Quel avenir pour le trail basque ?
Avec la fin de la Skyrhune, c’est un morceau du patrimoine sportif basque qui disparaît. Mais cette disparition ne signifie pas la fin du trail dans la région. D’autres courses, comme Zegama, sont prêtes à prendre le relais et à capitaliser sur l’absence de la Skyrhune. Il est fort probable qu’une nouvelle organisation surgira pour occuper cet espace laissé vacant, prouvant ainsi que la décision d’arrêter la Skyrhune était non seulement injustifiée mais également contre-productive.
Arrêter la Skyrhune au sommet de sa gloire sous prétexte de préserver des valeurs qui semblent déconnectées de la réalité est une erreur. Le trail évolue, et refuser de suivre ce mouvement est une posture qui risque de desservir non seulement les organisateurs, mais aussi toute la communauté qui s’était attachée à cet événement. La fin de la Skyrhune, loin d’être une victoire pour ses valeurs, apparaît surtout comme un acte de déni face à l’évolution inévitable du sport.
Lire aussi
- Arrêt de la Skyrhune : elle cartonne et pourtant c’est la FIN !
- Les organisateurs de la SkyRhune sont des boomers
- 30000 préservatifs distribués pour la dernière édition de la Skyrhune
- Skyrhune : rien de tel qu’un bye-bye en carton pour nous donner envie d’y aller
- La Skyrhune annonce la couleur !
- Les favoris de la Skyrhune ce week-end
Lire encore
- Comment reprendre le trail après 4 mois d’arrêt pour TFL
- Faire la SaintéLyon après 6 mois d’arrêt ?
- Course à pied : top 3 des incohérences du plan de déconfinement !
- Comment reprendre la course à pied après un an d’arrêt