J’vais sortir de chez moi et marcher dehors
M’arrêter un instant, regarder l’ciel
Le soleil, sur les toits, posera ses reflets d’or
J’vais kiffer voir ça, vu qu’c’est pas essentiel
« pas essentiel » de Grand Corps Malade
La chanson intitulée « pas essentiel » de Grand Corps Malade est un hommage au monde culturel. Pour la culture en ce moment, c’est une vraie boucherie ! Ce que chante Grand Corps malade peut tout aussi résonner pour le trail. Notre gouvernement a jugé que le trail n’était pas essentiel, rien ne se passe, plus de courses, plus de dossards, plus de tee short de finisher. Rien de rien.
On n’oublie pas non plus nos amis restaurateurs, les salles de sport, de danse, tout ceux qui sont privés de leur droit d’entreprendre.
Qui peut décider de ce qui est essentiel
Par essentiel, on entendra tantôt ce qui est absolument nécessaire, tantôt ce qui est le plus important.
Les deux sont un peu différents, mais finissent par se rapprocher. Car pour qui pratique le trail et a ce sport pour passion, non seulement c’est absolument nécessaire, mais c’est tout aussi important. C’est bien là le problème. En effet, l’essentiel est, qu’on le veuille ou non, quelque chose de très subjectif. Alors, prioriser les activités ou l’ouverture des commerces selon qu’elles sont essentielles ou pas, c’est d’une incroyable condescendance.
Il y en a pour qui aller au musée est absolument nécessaire.
Pour d’autres, c’est le cinéma.
Pour les personnes âgées, c’est serrer leurs enfants dans leurs bras.
Le trail pas essentiel pour ceux qui ne pratiquent pas
Pour les traileurs évidemment, faire du trail est essentiel.
A partir de là, qui est suffisamment omniscient pour pouvoir juger la pertinence d’une activité essentielle ? Car je suis désolé, mais si on limite l’essentiel à se nourrir et avoir les moyens d’aller bosser, je ne donne pas deux mois pour que les gens pètent un câble… et çà serait justifié
On te dit que tu ne peux qu’aller bosser, te nourrir, dormir et te taire. C’est parce qu’on a des moyens de décompresser qu’on arrive à gérer la pression au quotidien (et le coronavirus).
Quand votre boss vous casse tellement les pieds que vous avez envie de l’emplâtrer, vous prenez sur vous et vous gardez cette énergie pour le soir, quand vous irez enchaîner des côtes en VMA. Mais là, bah non, pas le droit. Alors vous prenez sur vous, et à un moment ou à un autre, vous allez exploser. Comment justifier alors qu’une activité n’est pas essentielle ? Si elle peut empêcher qu’un chef un peu c** se prenne un coup de tête, on peut se dire que même au deuxième degré, c’est essentiel.
Le trail c’est aussi essentiel pour les personnes malades, celles qui ont besoin de se bouger, de déstresser, de se retrouver sur la ligne de départ. Le trail EST essentiel !
Le trail essentiel pour les traileurs
Que quelqu’un vienne me dire en face que le trail n’est pas nécessaire. Si je ne veux pas péter un câble (surtout à cette période de l’année), j’ai besoin de faire du trail.
Je vis seul, je n’ai mon enfant qu’une semaine sur deux, je vais fêter Noël seul, je ne vais pas voir ma famille, je fais des efforts pour ne voir personne et respecter les consignes sanitaires, si absurdes soient-elles. Tout ça j’y arrive car je peux aller faire du trail quand j’en ai envie ; Alors, ce n’est vraiment pas essentiel ? Bah venez me le dire en face et vous verrez ce que j’en pense.
Est-ce qu’on peut aussi parler des organisations de trail privées ? Pas celles organisées par les régions ou les départements (qui vous font payer votre dossard alors que vous les rémunérer déjà à travers vos impôts), mais bien des organisateurs privés qui gagnent zéro en ce moment car le trail n’est pas essentiel… est-ce qu’on peut parler des photographes, des chronométreurs, de tous ceux qui crèvent de faim car le trail n’est pas essentiel ?