Une annulation qui fait polémique
Une annulation ne fait jamais plaisir. Qu’elle soit prévue anticipativement, qu’elle se fasse au dernier moment, qu’elle soit justifiée par un excès de prudence ou qu’elle soit totalement comprise, elle restera frustrante. Enfin, il arrive que d’autres fassent polémique un peu plus que de raison. C’est ce qui s’est passé pour plusieurs athlètes qui, le 15 août, devaient entre autres défier l’Izoard.
Embrunman, le 15 août : annulé en raison du covid
Ces personnes devaient participer au 37ème Embrunman, qui fait la bagatelle de 3,8km de natation, 188km de vélo (avec 5000m de dénivelé positif) et 42,195km de course à pied. Un truc plutôt costaud qu’ils ont forcément mis des mois à préparer. Et encore, je pense qu’on peut plus facilement parler en trimestres, voire en semestres de préparation, au vu de l’effort qui est demandé.
Embrunman, le 15 août : annulé à cause de la Préfecture
La Préfecture des Hautes Alpes a interdit le dérouleur de l’épreuve en date du 27 juillet, donc moins de trois semaines avant l’événement (sur une préparation de plusieurs mois, ça fait mal, très mal).
Les organisateurs ont d’ailleurs contesté la décision en justice en basant leur argumentaire sur le fait que d’autres événements allaient se dérouler dans la région, comme
– le Tour de France,
– le Dauphiné, L’Ubaye Trail,
– l’Aqua Challenge
– ou le Powerman.
Que ce soit en raison de l’annulation tardive ou de l’impression d’un deux poids deux mesures, les participants l’ont mauvaise, et on les comprend assez aisément.
Des mesures de sécurité drastiques avaient été prises pour l’Embrunman
De plus, il semblerait que les mesures de précaution particulièrement sérieuses ont été prises. A titre d’exemple,
– les participants étaient limités à 900,
– les départs se faisaient par vagues de 20,
– et surtout, un test covid devait être pratiqué par chacun 72 heures avant le début de l’épreuve. Et pourtant, pour des raisons que je ne parviens pas totalement à saisir, le référé a été rejeté le 4 août.
En toute honnêteté, si le Tour de France, avec les distanciations physiques dans le peloton, ou encore le moindre trail peut se dérouler dans le coin, il est très difficile de comprendre ce qui rend l’Embrunman plus dangereux que les autres.
– Dans l’eau, on se colle pas,
– sur un vélo, ils seront rarement en peloton,
– et sur marathon, les coureurs sont suffisamment étirés pour ne pas être trop proches les uns des autres.
L’intensité de l’effort ? Admettons… Mais d’une part, avec les tests, on sait si on est malade asymptomatique, et si on a des symptômes, j’ai quand même du mal à imaginer qu’un triathlète est assez bête pour aller se manger un Ironman… A moins qu’il n’aie envie de mourir, là c’est autre chose.
Un moment toujours difficile
Quand on axe une saison sur un événement aussi important, on a beau se faire à l’idée qu’il y a toujours une chance pour que ce soit annulé, on aura tendance à se dire que plus ça s’approche, plus ça sent bon. Aussi, plus dure est la chute.
En tout état de cause, on souhaite aux participants de remonter la pente du mieux possible.