Il y aura dans le trail un avant et après 2020…
Jour J pour la reprise !!!
Presque deux mois que nous étions confinés chez nous. Presque deux mois que nous ne pouvions pas sortir sans devoir nous justifier. Presque deux mois qu’on ne pouvait pas faire plus qu’une heure de sport et pas à plus d’un kilomètre de chez nous. Presque deux mois qu’on se fait insulter par des margoulins éhontés.
A partir d’aujourd’hui, on va enfin pouvoir ré-enfiler nos chaussures de trail et aller gambader en forêt, en montagne, en campagne. Bref, partout où c’est possible, tant que c’est à plus d’un kilomètre de chez nous !
Coronavirus : le trail avant 2020
Faut-il souhaiter un retour en arrière ?
Alors oui, notre pratique va un peu évoluer.
Ponctuellement ?
Je n’en sais rien.
Structurellement ?
Je n’en sais rien non plus, mais à quelques égards, je l’espère.
Ce week-end, la ministre de la santé Belge a déclaré qu’il serait possible qu’on ne retrouve jamais une vie normale. Alors d’une part, j’aimerais savoir ce qu’elle entend par vie normale, et d’autre part, essayons de saisir l’occasion pour faire disparaître ou reculer ce qui faisait que le monde d’avant marchait sur la tête. Dans le monde du trail, Xavier Thévenard déclarait avoir un peu honte de devoir autant prendre l’avion pour faire son métier ; ce sera l’occasion pour lui d’apporter sa pierre à l’édifice en essayant de remédier à ça.
Coronavirus : le trail après 2020
Le monde du trail plus lent, et peut-être plus éthique
Quand on sera en compétition, on devra peut-être être un peu plus patients qu’avant.
– Arriver un peu plus tôt avant le départ pour d’éventuels contrôles,
– avoir des sas un peu plus grands
– ou plus de courses avec moins de participants,
– un peu plus de responsabilité collective, voire une certaine éthique aux ravitos.
Les verres à boire en groupe à l’arrivée seront à mettre entre parenthèses pendant un temps. J’espère qu’ils reviendront un jour. En réalité, ils finiront bien par revenir, mais cette question du « quand » m’obsède un peu.
Le plus grand risque de l’après
Le pire serait que notre peur de l’autre emporte avec elle une partie de l’esprit trail.
Se trouver sur un ultra, croiser un partenaire qui est mal et se demander si on doit l’aider par peur d’être potentiellement contaminé, c’est un écueil contre lequel il ne sera pas simple de lutter (du moins au début).
Autant j’arrive à acquérir l’idée que le monde de demain sera un peu plus lent, autant j’ai beaucoup plus de mal avec l’idée qu’il puisse être moins humain, moins chaleureux. Car c’est, comme je le disais plus haut, un gros morceau de l’esprit trail qui s’en retrouverait gravement altéré.
Pratiquer le trail de manière plus écologique ?
Peut-être que désormais, notre rapport à la compétition sera plus local, qu’on voyagera moins pour nos trails. Limiter ses voyages à un par an ou un tous les deux ans, éventuellement. Le besoin de voyager existe et existera toujours (de surcroît après deux mois où on a été assignés à résidence), et ce serait dommage de s’en priver. Il faudra juste en finir avec le désir d’immédiateté, malheureusement très présent chez beaucoup de trailers.
Le trail tirera son épingle du jeu
Peut-être que dans le nouveau monde, le trail occupera une place plus importante, et plus écologique. Car pour une meilleure occupation des espaces, beaucoup seront amenés à aller courir ailleurs qu’en ville, et il ne sera pas toujours possible d’aller loin.
Pour le moment, savourons cette liberté retrouvée (on ne sait pas de quoi les prochaines semaines seront faites), et pour le reste, on verra plus tard.