10 ème édition de l’Ardennes Méga Trail : 250 coureurs en 2009, 1 600 en 2018.
En 2008, des trailers ardennais font le pari d’organiser un ultra dans les Ardennes sur leurs terrains d’entraînement. Ils tracent alors des transitions pour relier leurs différents sites de préparation aux plus grands ultras : séances éboulis, gros blocs, raidillons, descentes techniques, etc…
Ainsi le premier parcours de l’AMT est né : 80 km et 4 200 m D+ en autonomie alimentaire.
Un point d’honneur est mis à respecter l’esprit historique du trail : l’autonomie.
Cette histoire du trail, nous la connaissons car nous l’avons vécue en tant qu’acteurs. En effet, dans les années 1990 nous étions à Nant aux Templiers en short nylon, tee-shirt coton, basket, sac à dos, aucune assistance. Les premiers finishers restaient sur la ligne d’arrivée à applaudir jusqu’au dernier.
Un autre monde ? C’est celui du trail à l’origine ; l’amour de la course nature en autonomie, de celle qui met ce goût de liberté dans la bouche.
Aujourd’hui, le trail a changé et nous avons vécu cette évolution en tant que pratiquant et qu’organisateur ; ce qui se traduira par l’abandon de l’autonomie alimentaire sur l’AMT par exemple. Pour cette 10 ème édition, l’AMT propose de découvrir/redécouvrir (selon les générations) ce goût originel ; un goût de sang arraché des poumons ou bien des tripes, peut-être !
100 km – 5 000 m de D+ en autonomie alimentaire.
Cette édition anniversaire veut offrir de l’authenticité : une course pour ressentir, au plus profond de soi-même, le bonheur de
l’accomplissement.
Pour recevoir cette émotion il faudra donner, donc aimer.
Aimer courir dans des paysages variés et ne pas être attaché qu’au minéral.
Aimer s’enfoncer des heures durant dans des forêts – celles du Parc Naturel Régional des Ardennes- forêts de chênes, hêtres, bouleaux, épicéas et n’avoir pour éventuels compagnons que du gibier et non des animations de toute sorte.
Aimer les passages techniques de la Roche aux Corpias, des 4 Fils Aymon, les éboulis du Roc La Tour et pas simplement les chemins roulants.
Aimer les tourbières des Hauts-Buttés, les prairies des Mazures dont la terre, en se collant aux crampons, vient alourdir les chaussures au point de faire regretter les longues montées.
Aimer les relances et les trails dynamiques ; 5 000 m de dénivelé D+ c’est plus de 20 montées descentes : la fameuse « scie à Duf » !
Aimer sentir les odeurs d’humus plutôt que celle des pâtes/jambon des ravitos.
Aimer la traversée de la Semoy aux douches chaudes des bases vie.
Aimer sentir contre soi et faire corps avec la terre, dans cette montée à 4 pattes de Madagascar au lieu de céder à l’appel d’un lit de camp d’un quelconque ravito.
Aimer être surpris par les envolées de Cigogne noire, de Chouette de Tengmalm ou encore de Bondrée apivore aux sonneries agressives des téléphones.
Aimer l’introspection, le retour sur soi-même ; rendez-vous samedi 22 juin 2019 pour 4 courses.