À peine dix jours après avoir pulvérisé le record du GR20 en autonomie complète avec un temps de 41h53’18’’, Sébastien Raichon s’élance ce week-end sur un défi encore plus extrême : la Chartreuse Terminorum 2025. 300 km, 25 000 m de D+, zéro GPS, zéro balisage, et une barrière horaire implacable de 80 heures. Après son exploit corse, le traileur lyonnais est le grand favori d’une épreuve qui ne tolère aucune erreur… et qui, l’an dernier encore, n’a laissé qu’un seul survivant.
Chartreuse Terminorum
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Chartreuse Terminorum : le retour d’une épreuve “impossible”
Inspirée de la mythique Barkley américaine, la Terminorum reprend ses codes les plus brutaux : aucune balise, aucun GPS, un départ signalé à la corne de brume entre minuit et midi, et des livres cachés en forêt dont les pages servent de preuve de passage. Tout est conçu pour perdre le coureur dans les pentes raides et humides du massif de la Chartreuse, dans une solitude presque mystique. Et cette année, les organisateurs veulent que personne ne termine.
Benoît Laval, créateur de la course et fondateur de Raidlight, l’a promis : 2025 doit renouer avec la légende d’une course infaisable. Le parcours sera plus complexe, plus piégeux, et la carte à dessiner soi-même ne pardonnera aucun faux pas.
Une start-list d’élite… mais la forêt choisit ses élus
Ils seront 40 coureurs à se lancer dans cette odyssée sans balise. Parmi eux, des vétérans comme Nicolas Moyroud, des étrangers venus tester leur résistance… mais surtout, Sébastien Raichon, premier finisher de l’histoire en 2023. Sa tentative de doublé, seulement dix jours après son GR20 en autonomie, donne un vertige bien réel à tous les suiveurs. Peut-on vraiment enchaîner deux exploits d’une telle intensité physique et mentale ?
Les autres participants ont tous brillé sur des courses extrêmes : UTMB, Tor des Géants, Swiss Peaks 360, Spine Race… Mais la Terminorum se joue à un autre niveau : celui de l’orientation, de l’endurance psychique, du renoncement.
Trois femmes face au mythe, dont une légende de l’ultra
Jamais une femme n’a fini la Chartreuse Terminorum. Cette année, trois tenteront de briser la malédiction. Parmi elles, Alexandra Rousset, figure fidèle de l’épreuve, et surtout Sandrine Béranger, grande dame de l’ultra français, victorieuse du Grand Raid 2005 et de l’Échappée Belle 2018. Leurs chances ? Réelles… mais suspendues à la moindre erreur de navigation ou de gestion d’effort.
Une course sans certitudes, sans lot, sans ITRA… mais avec du sens
3 euros d’inscription. 80 heures de course. Aucune médaille. Zéro point UTMB. La Terminorum ne promet rien — et c’est bien pour ça que les coureurs s’y précipitent. Parce que ce n’est pas une course à terminer, mais une quête à endurer.
Pour comprendre ce qui pousse certains à revenir, malgré les échecs et l’épuisement, il faut lire La Quête, ouvrage du sociologue Simon Lancelevé, qui dissèque avec justesse cette passion déraisonnable pour l’épreuve. Il y explique que cette course est moins un sport qu’une traversée intérieure.
la Terminorum 2025 aura-t-elle un finisher ?
L’an dernier, seul François Devaux avait dompté les pièges de la Chartreuse. Cette année, tout est fait pour que personne n’y parvienne. Mais Sébastien Raichon, tout juste auréolé de son record sur le GR20, semble défier les lois de la récupération et de la logique.Départ ce vendredi 20 juin, à une heure tenue secrète.
Dans la forêt de la Chartreuse, l’enfer commence sans GPS, sans balisage… et sans aucune certitude.
L’histoire, elle, attend son verdict.
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Cet article s’inscrit dans une démarche d’information sur une course d’ultra-endurance hors normes. Il ne dénigre aucune organisation ou participant.
Mention image : Photographie issue d’un compte public dans un contexte d’actualité, utilisée conformément à l’article 9 du Code civil.