Est ce que le trail est un sport collectif?
A l’occasion du dernier UTMB, l’Equipe avait mis les petits plats dans les grands en nous offrant une diffusion de qualité. Aux derniers championnats du monde de trail, c’était un peu la même chose. Si bien que les amateurs de ce genre de sport avaient fait pas mal de liens entre le trail et le vélo, notamment au niveau de la diffusion. Nous nous étions alors intéressés à cette question et étions arrivés à l’interrogation suivante : comme dans le vélo (ou dans le marathon), peut-on trouver des stratégies collectives ou, a contrario, uniquement des objectifs individuels ?
On a souvent tendance à faire du trail le plus collectif des sports individuels.
Cela implique qu’on a beau avoir des rapprochements, les stratégies collectives n’y existent pas vraiment pour les équipes. En revanche, c’est plus lié au contexte de course. En effet, souvent, quand deux coureurs se tirent la bourre en tête, ils s’entraînent mutuellement, quelle que soit l’équipe à laquelle ils appartiennent. Rien qu’en 2022, François D’Haene et Mathieu Blanchard (tous deux chez Salomon) l’ont éprouvé face à Kilian Jornet (Nnormal). Ils ont fait la course en tête avec l’espagnol, n’auraient peut-être pas été aussi bon sans lui, mais ont fini par perdre.
L’apogée de ce côté « stratégie collective » va pouvoir se retrouver plutôt en 2018 à la Diagonale des Fous, quand François D’haene et Benoît Girondel se sont retrouvés en fin de course et ont décidé de franchir la ligne d’arrivée ensemble. Et pourtant, l’un est chez Salomon et l’autre chez Asics. On voit d’ailleurs bien que ce genre d’initiative n’est pas toujours bien accueilli, puisque l’organisation avait un peu râlé (visiblement, c’est plus grave de voir deux coureurs franchir ensemble la ligne d’arrivée que de faire se perdre des élites ou d’avoir un stadier qui empêche un vainqueur d’entrer dans le stade…).
En fait, là où c’est autorisé (plus aux USA qu’en Europe, d’ailleurs), la stratégie collective des équipes se trouvera surtout chez les pacers. On se souvient qu’en juin, Thibaut Baronian avait fait pacer de luxe pour Mathieu Blanchard sur une portion de la Western States. Ici, on retrouvera l’aspect stratégie collective, à la différence qu’un accompagnateur n’est pas un coureur.
Sur Sierre-Zinal cette année, c’est la stratégie collective des kenyans qui leur a fait remporter le podium.
Si les stratégies collectives existaient dans le trail, peut-être que ça permettrait à Jim de s’imposer enfin sur l’UTMB…
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