Aujourd’hui, comme d’habitude (ou presque) j’ai été courir dans le parc à côté de chez moi. Cela fait plus de quatre ans que je fais mes “petites sorties”…
En quatre ans, je peux vous dire que j’ai l’impression de connaître tous les coureurs et les promeneurs : ceux qui courent pour le plaisir, ceux qui s’entrainent les yeux rivés sur leur GPS, celles qui papotent entre copines, celles et ceux qui promènent leurs chiens, les autres qui passent là car c’est un raccourci vers le centre ville et les mamans qui emmènent leurs enfants à l’école…. voilà qui peuple “mon parc”.
Le matin ce n’est d’ailleurs pas le même public que plus tard dans la journée quand les jeunes font leurs workouts… bref depuis 4 ans j’essaie dès que je le peux d’adresser un bonjour, un simple ou un geste à cette faune que je croise plusieurs fois par semaine et jamais, ou très rarement, je n’obtiens de signe en retour… mais je persiste..
Ce matin, bien que confinée dans mon appartement, j’ai mis mon réveil pour rester dans une routine, parce que je pense que vivre plusieurs semaines de manière “anarchique” avec un rythme biologique décousu sans interaction sociale est mauvais pour la santé. Donc je me lève et je vais courir à jeun…. parce que la loi m’y autorise, parce que je cours en bas de chez moi et que je respecte les gestes barrières…. et làààààààà, des regards, des sourires et même des bonjours.
Ça m’a fait chaud au coeur et je me suis dit qu’après tout ça, on en sortirait tous plus forts, solidaires, meilleurs. Ça m’a donné foi dans l’humanité après toutes ces scènes de pillage de PQ.
Voilà, éloignés mais toujours plus proches.