Théo Détienne a-t-il abandonné parce qu’il est parti trop vite, s’est grillé et qu’il n’avait plus rien dans les jambes ?
NON, rien de tout ça, Théo Detienne raconte qu’il était blessé.
Théo Detienne était en train de créer la surprise. À 23 ans, le jeune Français était encore leader de la course au km 100 mais au kilomètre 144 à Trient il a abandonné. Il n’a jamais rejoint Chamonix.
Théo Detienne était blessé mais personne ne le savait
Tout a basculé dès la nuit, dans l’un des premiers cols d’altitude enneigés du parcours. Interrogé par RMC Running, Théo explique ce qui lui est arrivé : « Au sommet du col de la Seigne (km 63), les conditions météo étaient vraiment difficiles. Il y avait de la neige sur un sol boueux. En voulant sortir mes bâtons, les deux pieds sont partis. J’ai tapé la hanche sur un caillou. »
Ce n’est pas tout. Plus bas dans la descente vers Lac Combal, le Français est retombé une seconde fois, sur la même hanche. La douleur ne s’est pas déclarée immédiatement, mais elle s’est amplifiée avec le temps et les impacts répétés, notamment dans les descentes. « À chaque appui avec le pied droit, j’avais une décharge dans toute la hanche », dit-il. « Même aujourd’hui, j’ai encore du mal à marcher. »
Un mental intact, un corps trop marqué
Malgré tout, Théo a continué à creuser l’écart sur ses poursuivants. À Lac Combal, à l’arête du Mont-Favre, à Courmayeur… il domine toujours. À Maison Vieille (km 76), il passe avec plus d’une minute d’avance sur ses rivaux directs. Son abandon n’a rien à voir avec une défaillance mentale ou une erreur de gestion de course. C’est un abandon par blessure, provoqué par des conditions de terrain extrêmes.
À Bonatti, au km 94, il mène encore. Mais entre Bonatti et Arnuva, il s’effondre. Son nom ne réapparaît plus au Grand col Ferret. L’abandon est enregistré en silence, comme souvent à l’UTMB, lorsque les rêves se brisent loin de Chamonix.
Un coup d’arrêt brutal, mais prometteur
Son témoignage n’a rien de larmoyant. Théo Détienne reste lucide, précis, factuel. Il analyse sa course, évoque les conditions météo et la douleur. Pas d’excuse, pas de mise en scène. Juste le récit honnête d’un ultra-traileur percuté par la montagne. Un abandon qui en dit long sur l’exigence du parcours, mais aussi sur le potentiel énorme de ce jeune coureur.
L’édition 2025 de l’UTMB a donc été marquée par le panache d’un outsider français, Théo Détienne, qui aura mené la course durant plus de 90 kilomètres avant de devoir renoncer. Une performance qui laissera des traces, mais aussi beaucoup d’espoir pour l’avenir. À Chamonix, les victoires sont finalement revenues à deux noms déjà bien connus du circuit : Tom Evans chez les hommes, et Ruth Croft chez les femmes.
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