En ce moment à Chamonix, la grande semaine de l’UTMB bat son plein. Parmi les courses emblématiques, la TDS (la Trace des Ducs de Savoie) s’est déroulée avant-hier, avec son lot de rebondissements, de défaillances… et d’exploits inattendus.
Parmi les figures les plus scrutées par la communauté trail, Casquette Verte était aligné au départ avec un objectif clair : entrer dans le top 30 voire le top 20. Connu pour ses performances engagées et ses choix assumés, il s’est aligné à nouveau sur la TDS après une saison en dents de scie.
Au final, il termine 61e en 24h54, un classement certes décevant pour ses ambitions, mais qui prend tout son sens à la lecture du déroulé de sa course. Dès les premières heures, une crise respiratoire déclenchée par un nuage de poussière sur les premières montées l’a sérieusement handicapé. Sensation d’étouffer, vitesse réduite à 3 km/h sur certaines portions, arrêt prolongé au Cormet de Roselend… et pourtant, il n’a pas lâché.
Alors que beaucoup auraient renoncé, lui a fait le choix de continuer.
lien rémunéré amazon
Dans le contexte actuel où certains préfèrent abandonner pour préserver leur UTMB Index ou ne pas « salir » leur image sur les réseaux, la décision de Casquette Verte force l’admiration.
Continuer, c’est aussi s’exposer : à la critique, à la souffrance, à l’humilité. Il aurait pu choisir la sortie discrète, il a préféré la bataille jusqu’au bout.
Cette obstination s’inscrit dans une logique plus large : celle d’un coureur qui, course après course, construit son personnage autour d’un fil rouge – celui de l’imprévu et de la résilience. À la Diagonale des Fous, il chute dans un ravin mais termine. Sur d’autres courses, il court sans dormir après la naissance d’un enfant. Blessé ? Il aligne quand même les kilomètres. Cette fois, encore, il s’accroche.
Sous l’avis du staff médical, il prend deux bouffées de Ventoline, puis repart pour finir la course, dans des conditions bien meilleures.
Une remontada progressive et une arrivée à Chamonix qui a suscité quelques réactions bienveillantes sur les réseaux sociaux.
Si l’attitude de Casquette Verte a été largement saluée pour son mental et sa persévérance, sa prise de Ventoline a relancé les débats dans la sphère trail. Le Sulbutamol, principe actif de la Ventoline, est un médicament strictement encadré par les règlements antidopage. S’il peut être autorisé sous conditions, il est aussi considéré comme un produit dopant en cas d’abus ou d’absence d’AUT (autorisation d’usage thérapeutique).
Même si Casquette Verte en a pris à de petites doses autorisées (600 microgrammes sur 8 heures), c’est la démarche qui peut poser question. Certains observateurs y voient une contradiction avec les valeurs prônées par l’athlète, qui a souvent revendiqué une pratique « pure », sans béquilles ni artifices – au point de critiquer l’usage des bâtons sur certaines courses.
Rappelons enfin que la TDS 2025 a été remportée par Antoine Charvolin, devant Gautier Airiau et Léo Rogaume, signant un triplé français. Chez les femmes, la victoire revient à l’Américaine Careth Arnold.
Lire aussi
- Ventoline avant un trail : tricherie banalisée chez les amateurs ?
- UTMB : Alexandre Boucheix dit Casquette Verte vise un top 30 sur la TDS
- Le résultat d’Alexandre Boucheix sur la TDS 2025 : Casquette Verte finit à la 61e position à 6 heures et 32 minutes du gagnant
- Casquette Verte en direct : notre suivi live de Alexandre Boucheix sur la TDS 2025
- Cet article adopte un ton critique ou soulève un débat. Il reflète une analyse journalistique, étayée par des faits, mais ne prétend pas détenir une vérité absolue. Il invite à la réflexion et au dialogue, dans le respect des personnes concernées
- Photo issue du compte Instagram public de l’athlète, utilisée dans un contexte d’actualité en conformité avec l’article 9 du Code civil.