Ben Dhiman : l’homme que personne ne regarde, mais que tout le monde pourrait voir passer en tête à l’UTMB 2025
Il vit dans les Pyrénées, il court vite, il grimpe bien, il descend fort, et il parle français sans accent. Ben Dhiman est sans doute l’un des coureurs les plus discrets du plateau de l’UTMB 2025. Et pourtant, c’est peut-être lui qui va bousculer tous les scénarios préécrits.
Car sous ses airs de moine zen débarqué de l’Ohio, il cache une ambition tranchante. Loin des réseaux, des caméras et des effets d’annonce, il a construit une trajectoire de métronome. À coups de kilomètres anonymes dans les sentiers pyrénéens, à coups d’abandons digérés, à coups de podiums conquis sans fracas. Son nom ne s’impose pas dans les conversations. Mais sur le terrain, ses jambes, elles, parlent très bien.
Deux fois, Ben Dhiman s’est cassé les dents sur l’UTMB.
Deux fois, il a quitté Chamonix par la petite porte. Pas de boucle, pas de fanfare, juste un goût amer et une question : que manque-t-il ? La réponse n’était pas dans l’entraînement, ni dans les watts, ni dans le mental. Elle était dans la charge. Trop de tout. Trop de vélo, trop de course, trop de juillet. Alors cette année, il a coupé. Pas dans les coins, dans le volume. Trente pour cent de moins. Trente pour cent de mieux ?
Il le pense. Il l’assume. Il arrive frais, affûté, et surtout lucide. Le grand mot est là : lucidité. Celle qu’il met aussi dans ses choix de course : Madeira, Lavaredo, Ventoux. Trois courses, trois victoires ou podiums. Zéro excès. Pas de surcharge, pas de blessure, pas de paris fous. Juste ce qu’il faut. Et c’est peut-être ce qui fera la différence.
Il court vite, très vite.
Sur route, Ben Dhiman vaut 1h06 au semi, 30 minutes au 10 km. Mais ce n’est pas ça qui impressionne. C’est sa capacité à passer d’un ultra de 220 kilomètres à un podium sur la SaintéLyon sans perdre le fil. C’est son passé de thru-hiker, ses mois passés à crapahuter sur la Continental Divide ou dans l’Himalaya. C’est cette base de lenteur, cette école de la patience, qui le rend si dangereux quand tout le monde commence à exploser.
Alors, est-ce son année ? Peut-être. Peut-être pas. Le plateau est dense, bien sûr. Evans, D’Haene, Garrivier, Dunand-Pallaz, Grangier… La liste est longue. Mais il a un truc en plus : il ne s’excuse pas d’être là pour gagner. Il ne se cache pas derrière les absents. Il ne se projette pas sur les autres. Il regarde sa ligne. Il veut la franchir le premier. Ce n’est pas de l’orgueil. C’est du calme. Du travail. Et une forme rare de confiance.
On ne sait pas encore si Ben Dhiman entrera dans l’histoire de l’UTMB. Mais une chose est sûre : il est en train de l’écrire à sa manière. Loin des projecteurs. À petits pas. En silence. Mais le jour J, quand la lumière viendra, il sera peut-être déjà devant.
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