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Backyard Ultra : une athlète amateur s’octroie le record du monde
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Elle n’avait pas de coach célèbre, pas de contrat Nike, pas de kiné dédié. Elle est venue avec une tente, une frontale, et un mental.
Elle a couru près de 400 kilomètres sans jamais vraiment dormir. Et au bout de quatre jours, elle est entrée dans l’histoire.
Cette histoire s’est écrite dans un champ. Un simple champ du Tennessee, à quelques mètres de la maison de l’homme qui a inventé l’une des courses les plus redoutées au monde : la Big’s Backyard Ultra. Un format d’ultra-endurance unique, sans ligne d’arrivée, sans classement classique. Une seule règle : courir une boucle de 6,7 kilomètres toutes les heures, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul coureur encore capable de repartir.
Cette course, beaucoup en parlent. Peu la comprennent vraiment. Moins encore la dominent. Mais cette année, une femme ordinaire a renversé toutes les attentes. Une enseignante. Une inconnue. Une amateur.
La Big’s Backyard Ultra, une épreuve sans fin… ou presque
Chaque heure, la cloche sonne. Les coureurs s’alignent dans le corral de départ. Ils ont exactement 60 minutes pour parcourir une boucle de 6,7 km. Qu’ils la fassent en 35 minutes ou en 59, cela ne change rien : ils doivent être présents pour la boucle suivante à l’heure pile. Sinon, ils sont éliminés.
Le format ne récompense pas la vitesse. Il ne valorise pas les meilleurs VMA. Il met à genoux les plus stratèges, les plus solides mentalement, ceux qui acceptent de courir dans l’ennui, l’usure et le silence. Il y a ceux qui s’effondrent après 24 heures, et ceux qui, tour après tour, défient la logique.
Le déroulé du record féminin de la Backyard Ultra
Jour 1 : les fondations
Les premières 24 heures sont presque « faciles ». Les jambes sont fraîches, la chaleur encore supportable, les visages détendus. Les coureurs échangent, plaisantent, mangent. Ceux qui sont trop rapides ralentissent. Ceux qui sont trop lents s’adaptent. Le piège, ici, c’est de vouloir briller trop tôt.
Dès les premières boucles, elle montre une régularité impressionnante. Elle rentre souvent avec cinq à dix minutes d’avance, de quoi manger un morceau, boire, s’allonger quelques secondes. Pas plus. Elle sourit. Elle écoute son corps. Elle avance.
Jour 2 : les visages changent
Les regards se figent. Certains commencent à douter. La chaleur a laissé place à une humidité écrasante. Les premières nuits sont passées, mais la fatigue s’accumule. Les abandons commencent. Ils tombent en silence. L’un ne repart pas. L’autre oublie de se présenter. Parfois, c’est un simple « non » chuchoté à l’oreille d’un officiel.
Elle, elle continue. Elle a trouvé son rythme. Le jour, elle gère. La nuit, elle accélère légèrement. Ce gain de quelques minutes lui permet une micro-sieste, dans une tente banale, sans lit médicalisé. Parfois dix minutes. Parfois cinq. Et ça repart.
Jour 3 : plus que deux femmes
Il reste deux femmes. La tension monte. Les caméras se braquent sur elles. La favorite américaine tient bon. Elle avait le précédent record mondial féminin, établi l’année précédente avec 87 tours. Mais cette fois, sa concurrente ne faiblit pas. Au 88e tour, les deux passent ensemble. À chaque retour, le suspense devient insoutenable. Qui va craquer ? Quand ?
La foule en ligne est suspendue à la cloche. Les chronos se resserrent. Les gestes deviennent mécaniques. Plus personne ne parle. Il ne reste que le bruit des pas dans le gravier, et les respirations hachées.
Tour 93 : la chute de la favorite
La pression est trop forte. L’Américaine arrive avec quelques secondes de retard. C’est terminé. Elle s’arrête à 92 tours, battant son propre record… mais laissant sa rivale seule dans l’arène.
Il reste désormais une seule femme. Une seule. Elle est fatiguée, courbée, mais toujours là. Et chaque tour est un supplice. Son dos commence à lâcher. Elle tente de redresser la posture, mais revient pliée à 90 degrés.
Tour 95 : le mur
Elle boucle le 95e tour. Le public la porte. Elle sait que les 100 tours, qu’elle visait, ne seront pas pour cette fois. Mais elle a déjà gagné quelque chose de plus grand : le respect du monde entier. Le record est battu. Elle est la nouvelle référence. Elle est la dernière femme debout. Et elle le sait.
Elle s’approche de la cloche. Elle la fait sonner. Puis s’écroule, littéralement, dans les bras de son compagnon. Les images font le tour du monde. Le visage d’une femme simple, épuisée, pliée par la douleur… mais victorieuse.
Une héroïne moderne, loin des projecteurs
Ce qui rend cette histoire exceptionnelle, ce n’est pas uniquement le chiffre. Pas seulement les 95 heures de course. Ni les 396 kilomètres. Ni le fait qu’elle ait effacé les records masculin et féminin britanniques d’un seul coup.
Ce qui touche, c’est le fait qu’elle soit une coureuse amateur, une enseignante de mathématiques, sans staff professionnel, sans sponsor majeur. Une femme qui court pour le plaisir, pour le défi, pour la découverte.
Dans un monde où l’ultra-trail devient parfois une vitrine marketing, elle a rappelé ce qu’était le cœur de la discipline : endurance, résilience, solitude, silence.
Elle s’appelle Sarah Perry
Elle a 34 ans. Elle vient de Cockermouth, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Elle enseigne les maths. Et elle est entrée dans l’histoire du sport mondial sans que personne ne l’attende.
Sarah Perry. Retenez ce nom.
📌 À retenir
- Format : 6,7 km par heure, chaque heure, jusqu’à élimination
- Durée : 95 heures
- Distance : 395,8 km
- Nombre de tours : 95
- Nuit : alternance route / sentier
- Sommeil : micro-siestes de 5 à 10 minutes dans une tente
- Performance : nouveau record du monde féminin, record UK toutes catégories
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