On parle beaucoup de plans d’entraînement, mais on les construit souvent sur des idées fausses.
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En trail, la réalité du terrain, du corps et de la progression n’a rien à voir avec ce que la plupart des coureurs imaginent. Voici pourquoi nous nous trompons tous, et surtout comment cette méprise sabote nos préparations.
On se trompe parce qu’on croit qu’un plan se résume à une liste de séances
La plupart des coureurs imaginent qu’un plan d’entraînement est un simple enchaînement de séances à cocher, alors qu’un plan n’est jamais une succession d’ordres mais une logique interne, une architecture progressive, une adaptation continue à la fatigue et au terrain. En considérant leurs séances comme des blocs indépendants, les coureurs ignorent le lien physiologique entre les systèmes énergétiques et détruisent la cohérence du cycle avant même de l’avoir commencé.
On se trompe parce qu’on confond régularité et intensité
Beaucoup pensent que les séances dures font progresser et que les séances faciles servent seulement à « remplir les cases ». Cette vision inverse complètement l’ordre de priorité, car la régularité de l’endurance fondamentale construit les fondations que l’intensité vient seulement sculpter. En croyant que plus c’est dur plus c’est efficace, les coureurs substituent l’effort à la construction, ce qui mène irrémédiablement à la stagnation ou au surmenage.
On se trompe parce qu’on applique des méthodes de route à un sport qui n’a rien à voir
Nombreux sont ceux qui utilisent des plans issus du marathon pour préparer un trail, comme si la simple présence de montées et de descentes ne bouleversait pas complètement l’économie de course. En traitant la montagne comme une variation du bitume au lieu d’un environnement technique, les coureurs négligent les qualités essentielles du trail : stabilité, gestion du relief, travail excentrique, relance en terrain instable et endurance nerveuse.
On se trompe parce qu’on ne comprend pas le rôle du dénivelé dans la fatigue
Beaucoup ajoutent des montées dans leurs footings comme on ajoute du sucre dans un café, en pensant que « plus il y en a, mieux c’est ». Or le dénivelé n’est pas un simple facteur de difficulté : c’est un élément physiologique qui modifie la charge mécanique, altère le schéma moteur et impacte fortement la récupération. En ignorant cette spécificité, les coureurs surchargent leurs semaines sans jamais mesurer l’effet réel sur leurs muscles et sur leur système nerveux.
On se trompe parce qu’on sous-estime la descente
La plupart des plans se concentrent sur les montées, alors que les descentes sont souvent le premier facteur d’abandon en course. En négligeant le travail excentrique, les coureurs se condamnent à un effondrement des quadriceps dès les premiers kilomètres techniques. Un plan cohérent doit intégrer la descente comme une discipline à part entière ; en l’oubliant, on prépare seulement une moitié de course.
On se trompe parce qu’on se fie aux plans génériques au lieu de construire le sien
On croit qu’un plan téléchargé « niveau débutant » ou « objectif trente kilomètres » peut s’adapter automatiquement à son corps, alors qu’aucun plan n’a jamais été universel. En confondant accessibilité et adaptabilité, les coureurs suivent un schéma qui ne tient ni compte de leur récupération, ni de leurs contraintes quotidiennes, ni de leurs points faibles. Ce décalage détruit la cohérence et transforme l’entraînement en tension permanente.
On se trompe parce qu’on ignore la fatigue comme variable centrale
L’erreur la plus répandue consiste à croire que le plan doit être respecté, même quand la fatigue indique clairement l’inverse. En refusant d’ajuster les séances, les coureurs construisent un plan contre leur corps plutôt qu’avec leur corps. La fatigue n’est pas un obstacle : c’est une information. Chaque fois qu’on l’ignore, on rend le plan moins efficace, moins assimilable et moins durable.
On se trompe parce qu’on croit que la musculation est optionnelle
La majorité pense encore que « pour courir, il suffit de courir », alors que le trail impose des contraintes biomécaniques que seule la musculation peut absorber. En négligeant le renforcement du tronc, des fessiers, des chaînes postérieures et du contrôle en descente, les coureurs créent un déséquilibre structurel qui se manifeste sur les courses longues. Sans base musculaire, même un plan parfait s’effondre dès les premiers impacts.
On se trompe parce qu’on ne comprend pas la dynamique des cycles
Beaucoup pensent qu’un plan linéaire suffit, sans jamais intégrer les phases de surcharge, de stabilisation et de récupération. En construisant des semaines qui se ressemblent, les coureurs n’offrent jamais à leur corps les stimuli nécessaires pour progresser. Un plan cohérent ne déroule pas une ligne droite : il avance par paliers. L’ignorer revient à programmer l’échec de la progression.
On se trompe parce qu’on oublie le mental comme facteur d’entraînement
Les coureurs négligent la dimension mentale du plan, comme si elle n’apparaissait qu’en course alors qu’elle s’entraîne chaque semaine. En construisant des séances trop monotones ou trop peu adaptées au terrain, on empêche l’esprit de s’adapter aux variations, aux doutes, aux passages difficiles, à la gestion de l’effort. Un plan sans mental est un plan incomplet ; c’est l’un des grands angles morts des préparations.
On se trompe parce qu’on refuse d’ajuster alors que l’ajustement est la base
Le plus grand malentendu reste la croyance selon laquelle un plan doit être respecté tel quel. Or un plan n’est jamais un engagement immobile. Chaque semaine doit être modulée ; chaque séance peut être déplacée, raccourcie, allégée ou remplacée. Plus on s’accroche à un plan rigide, plus il devient incohérent. Plus on le façonne au fil des sensations, plus il devient puissant.
En résumé, un bon plan n’est jamais celui qu’on suit : c’est celui qu’on adapte
Tout le monde se trompe au sujet des plans d’entraînement parce que nous pensons qu’ils doivent nous contrôler. Alors qu’en trail, ils doivent nous accompagner. Un plan cohérent est un plan vivant, modulable, structuré mais flexible, exigeant mais réaliste, ambitieux mais respectueux du corps.
Quand on cesse enfin de se tromper, tout devient plus simple : la progression suit une trajectoire logique, le corps répond mieux, la fatigue devient utile, la performance se construit semaine après semaine, et la course cesse d’être un pari pour devenir une conséquence naturelle.
Guide du trail : les références trail et les données techniques à avoir en tête pour construire un plan d’entrainement trail







