Ce stage de trail est trop cher ?
Ceux qui trouvent qu’il abuse n’ont rien compris
stage de trail
Chaussures Trail Hoka Challenger 7
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Proposer une journée 100 % descente à Chamonix en utilisant les remontées mécaniques, pourquoi pas. Vendre ce « concept » comme un stage trail d’exception à… 700 euros la journée, là, franchement, il y en a un qui abuse. Voilà du moins ce que pensent bon nombre de traileurs qui découvrent l’offre sur les réseaux sociaux. Mais si l’on prend du recul, il est peut-être temps de dépasser les moqueries faciles. Parce qu’en réalité, ceux qui trouvent qu’il abuse n’ont peut-être pas tout compris.
Le contexte de ce stage de trail : une journée de D- à la chaîne, au cœur de Chamonix
Le principe est simple, et à certains égards malin. On prend une remontée mécanique (payante), on monte à 2000 ou 2500 mètres d’altitude, et on redescend à pied sur des sentiers techniques jusqu’à Chamonix, à 1000 mètres. On recommence, autant de fois que possible dans la journée, avec un accompagnateur diplômé. Objectif : travailler le dénivelé négatif (D-), renforcer les quadriceps, affiner sa technique de descente, apprendre à bien utiliser les bâtons… le tout dans un environnement mythique.
Ce format inversé – 100 % D-, 0 % D+ – est présenté comme un stage technique, accessible à tous niveaux, avec un encadrement individualisé.
Pourquoi ça fait grincer des dents
Les critiques n’ont pas tardé. Et elles sont virales. Pourquoi tant de moqueries ? Parce que beaucoup voient dans cette offre une tentative grossière de faire passer une sortie de rando ludique pour une expérience « exclusive » hors de prix. Plusieurs raisons nourrissent cette réaction :
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Le tarif de 700 € par jour est jugé délirant. D’autant plus qu’il ne comprend ni le forfait des remontées mécaniques, ni la restauration, ni l’hébergement.
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Le service proposé est minimal : il ne s’agit pas d’une formation complète avec vidéos, plan d’entraînement, ou tests terrain, mais simplement d’une journée de descentes avec supervision.
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L’activité est déjà pratiquée gratuitement par de nombreux traileurs, notamment locaux, qui utilisent les remontées pour enchaîner les D-.
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Le message marketing est perçu comme prétentieux, voire moqueur, en promettant de « bouffer du D- » ou « casser des fibres » comme si c’était une rareté.
Derrière tout cela, une frustration : voir le trail, sport de liberté, se faire aspirer par une logique de consommation à la carte, comme une attraction de parc à thème.
Pourquoi, malgré tout, c’est cohérent (et légal)
Mais alors… est-ce vraiment un scandale ? Pas forcément. D’un point de vue professionnel, c’est une prestation privée encadrée par un accompagnateur en montagne diplômé, et donc totalement dans les clous. Il ne force personne à payer. Il propose un produit de niche, à destination d’un public spécifique (traileurs débutants, étrangers, ou aisés), dans une station mondialement connue, avec logistique simplifiée.
La montagne se professionnalise. Des stages à 1000 €, il y en a déjà, avec ou sans D+. Ce qui dérange ici, c’est qu’on touche à un geste simple, accessible à tous : descendre un sentier. Or, il ne vend pas la descente, il vend du temps, de la pédagogie, un cadre sécurisé, et son savoir-faire. C’est là que les critiques perdent en pertinence.
En clair : le problème n’est pas l’offre, mais ce qu’elle révèle d’un sport en mutation. Certains veulent préserver une pratique libre et gratuite. D’autres acceptent, ou même recherchent, une approche plus encadrée, plus « premium ».
Oui, le tarif fait bondir. Oui, l’idée semble exagérée. Mais non, il n’y a pas forcément de quoi hurler au scandale. Le trail est en train de changer, de se segmenter. Il y aura toujours des puristes, des randonneurs, des traileurs compétiteurs… et des clients pour des stages à 700 €.
Et surtout, ce que cette offre met en lumière, c’est un vrai besoin : c’est en descente que le bas blesse, au sens propre comme au figuré. C’est là que les muscles lâchent, que les quadris crient, que les entorses surgissent… et c’est souvent là que les coureurs abandonnent, même avec un bon entraînement en montée. Le D- est trop souvent le grand oublié des plans d’entraînement.
Alors oui, on peut se moquer du tarif. Mais on ne peut pas nier que travailler spécifiquement la descente est sans doute ce qui manque à la plupart des traileurs. Et si certains veulent payer pour ça, autant qu’un pro leur propose une vraie séance. À chacun son niveau, à chacun ses moyens. Mais de grâce, qu’on ne se moque pas d’un besoin qui, lui, est très réel.
Source : ici
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