Dans la planète trail, on ne sait pas toujours pourquoi, mais par-delà les extraterrestres qui nous vendent du rêve (essentiellement Jornet, D’Haene, Walmsley, et dans une moindre mesure Capell, Thévenard et Kotka), il y a des élites qu’on commence à suivre parfois par hasard, pour finir par s’y attacher et à en faire nos coups de cœur. Et s’il y en a un parmi ceux-ci que j’apprécie particulièrement depuis quelques saisons déjà, c’est Thibaut Baronian.
Thibaut Baronian, une tête bien faite dans une tête bien pleine !
Thibaut est quelqu’un qui a, je le disais en titre, ce qu’on appelle une tête bien pleine. Bac S, kiné, nutritionniste, trailer profesionnel… La polyvalence est une chose que j’admire en permanence, et celle de Thibaut est particulièrement admirable.
Thibaut Baronian, une humilité et un second degré rafraichissants
Thibaut Baronian est assez actif sur les réseaux sociaux. Mais loin de l’image policée et des messages moralisateurs qu’on trouve assez maladroitement chez d’autres, il fait preuve d’une sacrée humilité en évitant de parler de ce qu’il ne maîtrise pas, et ne dit pas grand-chose à propos de ses domaines d’expertise. En parallèle, il a un truc sympa, c’est que la majorité de ses publications (tant sur Instagram que sur Facebook) met de bonne humeur ; comme si sa bonne humeur et sa bonhommie étaient transmissibles.
Thibaut Baronian, il est sous-côté
Dans le trail français, nos principales têtes de gondole excellent le plus souvent sur l’ultra plutôt que sur le court. D’ailleurs, si je vous demande de me citer au moins ultra traileurs français, vous allez assez rapidement me citer François D’Haene, Xavier Thévenard, Grégoire Curmer, Benoît Girondel, Ludovic Pommeret, Erik Clavery… Faisons maintenant le même exercice sur les français plus performants sur du court. On aura Thibaut Garrivier, Ugo Ferrari, Théo Detienne (bien qu’il soit encore jeune), et bien sûr Thibaut Baronian… Ils ne sont pas moins brillants que les spécialistes d’ultra, mais pour diverses raisons, on aura tendance à mettre en lumière ceux qui font de l’ultra. Ce qui rend difficile de mesurer à quel point Thibaut est doué et incroyablement sous-côté.
Aussi, en se spécialisant sur le format court, Thibaut n’a pas choisi la facilité. Il se frotte à une concurrence assez délirante (pour rappel, le vainqueur du GTWS se nomme Kilian Jornet et le champion du monde de trail court est Jim Walmsley) et malgré ça, il affiche un sacré niveau… Meilleur français au dernier GTWS, 3 victoires à la Redbull 400, 2 victoires à la Skyrhune, de sacrées places d’honneur à Sierre-Zinal, Zegama Aizkorri ou au Pikes Peak Marathon…
Au nom de sanctification de l’ultra, on a tendance à oublier que le trail court fait son chemin, et c’est dommage, car on a un coureur brillantissime, sympa, drôle, humble et encore jeune qui fait une super carrière et qui n’a pas encore fait exploser tout son potentiel.