Chaque année, l’UTMB Index est présenté comme un outil de prédiction. Il hiérarchise les coureurs, attribue des points, et dégage une liste de favoris censés dominer les sentiers autour du Mont-Blanc. Mais en 2025, la réalité de la course a encore une fois balayé les certitudes.
UTMB index, les rois du papier absents à l’arrivée
Chez les hommes, plusieurs des plus fortes cotes UTMB ont disparu en cours de route. Jean-Philippe Tschumi, annoncé comme une valeur sûre pour le top 10, a dû abandonner à cause d’un virus. François D’Haene, de retour après blessure, n’a pas pu aller au bout. Même scénario pour Jeff Mogavero, Daniel Jones ou Hayden Hawks, tous stoppés avant la ligne. Résultat : seuls Tom Evans, vainqueur, Josh Wade (3e) ou encore Thibaut Garrivier (5e) ont confirmé les attentes. Les autres ont laissé la place à des outsiders comme Ji Duo (4e) ou Rod Farvard (9e).
Les femmes plus régulières… mais pas infaillibles
Le constat est un peu moins sévère du côté féminin. Ruth Croft a tenu son rang en s’imposant, suivie de Camille Bruyas et Katharina Hartmuth. Mais là aussi, les cotes UTMB n’ont pas tout dit. Courtney Dauwalter, considérée comme imbattable, a terminé seulement 10e. Et plusieurs favorites comme Abby Hall, Lin Chen ou Antonina Iushina ont abandonné. À l’inverse, des noms moins médiatisés comme Maëlle Deruaz (5e) ou Magali Mellon (6e) se sont glissés parmi l’élite.
La montagne reste le juge
Au final, les chiffres montrent l’écart entre théorie et réalité : 44 % d’abandons chez les hommes et 22 % chez les femmes, avec seulement la moitié des favorites capables de faire au moins aussi bien que leur statut. L’UTMB Index a beau donner une photo instantanée du niveau, il ne prédit ni la gestion de course, ni les coups de chaud, ni la force mentale nécessaire pour boucler plus de 170 kilomètres autour du Mont-Blanc.
En 2025, Chamonix a rappelé une évidence : ce ne sont pas les algorithmes qui décident, mais les jambes et la tête des coureurs. Finalement, sur l’UTMB, ceux qui avaient la plus grosse côte UTMB n’ont pas gagné.