Sur la Cocodona 250, la légende Courtney Dauwalter semblait écrire l’histoire ce matin : première femme, deuxième au général, à moins d’un mile du leader masculin. À ce stade, on s’attendait à un exploit retentissant. Et pourtant… quelques heures plus tard, le scénario a brutalement changé.
Une longue pause, et Rachel Entrekin est repassée devant. Courtney chute au classement : elle n’est plus qu’2e femme et aux alentours de la 5e ou 6e place au scratch. À l’image de cette course démesurée, tout peut basculer en quelques heures. Et si, cette fois, Courtney ne parvenait pas à aller au bout ? Et si l’histoire virait à la déception collective ?
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Suivi de la Cocodona jour 2, le matin du 6 mai
À peine 18h39 de course, et déjà la Cocodona 250 prend des allures de légende. Courtney Dauwalter mène largement chez les femmes. Elle est surtout deuxième au général, à un souffle du leader Dan Green. Hier soir, elle était même… première au scratch. Et si 2025 devenait l’année où une femme remporte la Cocodona au général ?
Courtney Dauwalter, ultra-traileuse hors normes, continue sa traversée à une allure saisissante. 98 miles avalés en un peu moins de 19 heures, et une posture de conquérante à chaque base de vie traversée. À ce rythme-là, les records pourraient exploser. Mais il y a plus que des chiffres. Il y a un moment d’histoire en train de s’écrire sous nos yeux.
Encart chiffres – Point course
- Temps de course écoulé : 18h39
- Distance parcourue : 98 miles (158 km)
- Distance totale de la course : 250 miles (402 km)
- Pourcentage de la distance parcourue : 39,2 %
- Position : 1re femme / 2e au classement général
- Écart avec Dan Green (1er) : environ 1 mile
- Écart avec Rachel Entrekin (2e femme) : 4 miles
- Météo : pluie persistante, vent, brouillard
- Abandons : aucun à cette heure
Courtney, seule en tête… ou presque
Le duel annoncé chez les femmes semble tourner court. Rachel Entrekin, pourtant solide et régulière, pointe à 94 miles, soit près de 6,5 km derrière. La troisième, Lindsey Dwyer, est déjà reléguée à 79 miles. La hiérarchie semble s’être dessinée rapidement. Et Courtney, comme souvent, court sa propre course.
Mais ce qui frappe ce matin, c’est son positionnement au scratch. Depuis la veille, elle n’a cessé de remonter, dépassant un à un les leaders masculins. Et hier soir, entre 16h48 MST et 21h48 MST (01h48 à 06h48 CEST), Courtney Dauwalter était première de la Cocodona 250, toutes catégories confondues.
Un exploit en soi. Rarissime sur des formats aussi longs. Et totalement inédit sur cette course.
Une allure qui donne le vertige
Si l’on se fie au live tracking, Courtney évolue actuellement sur un rythme projeté d’arrivée en 47h56. Un chrono hallucinant, jamais vu sur cette course. Pour mémoire :
- Record féminin : 72h50, par Sarah Ostaszewski (2023)
- Record masculin : 59h50, par Haroldas Subertas (2024)
Autrement dit : elle est pour l’instant 25 heures en avance sur le record féminin, et près de 12 heures sur le record masculin. Bien sûr, la route est encore longue. Mais si elle parvient à maintenir ne serait-ce qu’une allure proche de l’actuelle, elle pourrait devenir la première femme à remporter la Cocodona 250 au scratch. Et pulvériser les deux références précédentes.
Une météo qui change tout
En Arizona, on s’attend généralement à des températures écrasantes et des pistes sèches. Mais cette année, la météo a décidé de jouer les trouble-fêtes. Il pleut. Encore. Depuis hier matin. Une pluie fine mais constante, accompagnée par endroits de brouillard, de vent et de températures basses, surtout en altitude.
Les organisateurs ont réagi dès la nuit dernière : obligation pour tous les coureurs de porter une couche imperméable à la sortie de chaque base de vie. Un rappel que la Cocodona 250 ne plaisante pas avec la sécurité.
Et pourtant, à cette heure, aucun abandon officiel n’a encore été signalé. Tous les coureurs sont encore en course. Signe d’un plateau solide, mais aussi d’une météo qui, si elle complique la progression, n’a pas encore provoqué de casse majeure.
Ce qui attend Courtney : Mingus Mountain et Jerome
Dans les prochaines heures, Courtney va aborder une portion décisive du parcours : la montée vers Mingus Mountain, l’un des plus beaux (et plus exigeants) segments de la Cocodona.
Elle entrera bientôt dans la Section 8 (White Spar to Mingus Mountain, miles 97 à 125), qui s’étend sur environ 28 miles avec une succession de crêtes, de chemins boisés et de passages rocailleux, souvent rendus techniques par la pluie. Ce tronçon offre peu de sections roulantes et plusieurs zones exposées au vent.
Ensuite, elle entamera la célèbre descente vers la ville historique de Jerome, accrochée à flanc de montagne, puis rejoindra la base de vie au mile 125. Ce point, à mi-course, est souvent perçu comme un tournant mental : ceux qui y arrivent bien peuvent rêver, les autres basculent vers la survie.
Courtney, elle, y arrivera sans doute avant midi (heure locale). Avec un peu d’avance… sur tout le monde.
Et si c’était ça, le vrai exploit ?
Peut-être que ce n’est pas tant la position de Courtney qui impressionne, mais la régularité avec laquelle elle impose son rythme, sans jamais dévier. Pas de gestes spectaculaires, pas de démonstration. Juste une trajectoire nette, méthodique, dans une course où tout finit toujours par vaciller. Elle n’a pas encore gagné, ni battu de record. Mais à ce stade, elle est en train de poser les jalons d’un moment qui pourrait compter dans l’histoire de l’ultra-trail. Et ça, en soi, c’est déjà remarquable.
MISE EN GARDE, le classement change tout le temps.
- Courtney Dauwalter a désormais franchi les 108 miles, soit plus de 174 kilomètres, après 20h07 de course. Elle est toujours 1re femme et dans le trio de tête au général, avec l’Américain Dan Green et le Sud-Africain Ryan Sandes. Son allure reste bluffante avec une vitesse moyenne de 5,4 mph sur les portions en mouvement. Le prochain objectif est Jerome, à 17 miles, qu’elle devrait atteindre vers 10h (heure locale). Malgré une météo capricieuse (pluie, brouillard, vent), elle semble imperturbable.
- Ce matin elle était deuxième, mais là elle a pris une pause longue à un ravito. Rachel Entrekin est passée devant, donc 2e femme
La course a basculé en l’espace de quelques heures. Dan Green s’affirme comme un leader solide, creusant l’écart en tête. Derrière lui, Ryan Sandes occupe la deuxième place, à environ 5 miles. Mais la surprise vient de Rachel Entrekin, tenante du titre 2024, désormais troisième au général, au coude-à-coude avec Sandes. Quant à Courtney Dauwalter, elle pointe à la septième position, reléguée au second plan – les données du live tracking indiquent une pause prolongée, probablement pour dormir.
Dans ce contexte, la météo n’épargne personne : des pluies persistantes ont transformé certains segments en véritables bourbiers, et la température est tombée jusqu’à -1°C sur les portions en altitude. L’ultra-trail reprend ici toute sa brutalité.
À 8h40 (CEST), Courtney Dauwalter continue d’avancer. Seule. Silencieuse. À la frontière du réel et de la légende. Rendez-vous ce soir pour savoir si l’histoire continue de s’écrire… au féminin.
MISE À JOUR
Jour 2 Cocodona 250 : coup de tonnerre, Courtney Dauwalter abandonne au mile 108 (km 174)
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