accident de chasse
Un chasseur tué par balle lors d’une battue à Laparade
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Dimanche 19 octobre 2025, dans la commune de Laparade (Lot-et-Garonne), un homme de 64 ans a été mortellement touché par balle au cours d’une battue aux sangliers.
Le tir provient d’un autre chasseur, âgé de 83 ans, également membre de la société locale.
L’impact a eu lieu au niveau du bas-ventre. Malgré l’intervention des secours, la victime est décédée sur place.
Selon les premiers éléments, l’accident se serait produit lors du passage d’un sanglier.
Reste à déterminer si le tir était direct ou s’il s’agit d’un ricochet. L’auteur présumé du coup de feu a été placé en garde à vue. Il n’avait consommé ni alcool ni stupéfiants. Une enquête est en cours, menée par les gendarmes et les techniciens en identification criminelle.
Ce drame, survenu en pleine forêt lors d’un acte encadré et déclaré, relance brutalement la question de la sécurité sur nos sentiers.
Car si même un chasseur équipé, formé, et posté dans une battue meurt d’une balle perdue, qu’est-ce qui protège réellement les traileurs, les randonneurs ou les promeneurs ?
Les premières constatations ont écarté toute consommation d’alcool ou de stupéfiants. L’octogénaire a été placé en garde à vue, et une enquête a été ouverte. Était-ce un tir direct ? Un ricochet ? Une erreur de perception ? L’Office français de la biodiversité (OFB) et les gendarmes de Sainte-Livrade-sur-Lot sont mobilisés pour comprendre.
Le timing ne pouvait pas être pire : la saison de trail bat son plein, les températures sont idéales, les forêts resplendissent… mais les balles, elles, volent aussi.
Chaque automne, les mêmes peurs resurgissent chez les pratiquants de sports nature. Coups de feu à proximité de sentiers balisés, absence de signalisation, confusion possible entre coureurs et gibier. Une seule erreur suffit.
Et c’est bien cela qui inquiète : ce tir dramatique a eu lieu lors d’une battue légale, avec une dizaine de chasseurs présents, tous formés. Depuis 2019, des sessions de sécurité sont obligatoires. Et pourtant, une balle a tué. L’exemplarité n’empêche pas l’irréparable.
Ce n’est pas un détail : dans certaines régions, les clubs de trail évitent sciemment les week-ends de chasse pour organiser leurs sorties. D’autres adaptent leurs horaires. Des départements ont lancé des cartes interactives recensant les battues, mais elles sont rarement à jour.
Pour le pratiquant, cela signifie qu’il faut courir en orange fluo, en espérant ne pas ressembler à un animal.
Il faut consulter les arrêtés municipaux, scruter les arbres à la recherche de panneaux parfois absents, et croiser les doigts pour que la battue en cours soit bien encadrée. Bref : sortir dans les bois demande aujourd’hui plus de précautions qu’un vol en parapente.
C’est un débat qui revient à chaque tragédie. L’âge est-il un facteur de dangerosité en chasse ?
Peut-on manier une arme à feu à 80 ans passés sans contrôle médical spécifique, sans test de réflexes ? Rien n’est obligatoire à ce jour. Pourtant, le tir instinctif évoqué par les enquêteurs interroge.
Même dans les rangs des chasseurs, la gêne est palpable.
Le président de la fédération départementale de chasse, Laurent Vicini, a exprimé sa tristesse mais aussi son attente d’éléments concrets avant de se prononcer. L’organisation de la battue, les consignes de sécurité données, la position des participants… tout sera scruté.
On l’a déjà dit ici, et on le répète : aucun traileur, aucun randonneur, aucun cycliste ne devrait courir avec la peur de mourir sur un sentier à cause d’un tir mal dirigé. Et pourtant, chaque année, des balles effleurent les chemins, sifflent dans les feuillages, percutent des maisons.
Un jour, c’est une façade. Le suivant, c’est un homme.
Jusqu’à quand allons-nous tolérer que la pratique de la chasse, aussi légale soit-elle, mette en péril la vie de ceux qui choisissent simplement de courir en forêt ?
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