Bilan annuel Strava : entre concours de celui qui a la plus grosse et revendications idiotes
C’est la fin de l’année, et les bilans qui vont avec. De nombreux runners s’amusent au jeu de celui qui a la plus grosse en partageant le nombre de kilomètres qu’ils ont faits. En recherche d’attention, voire en exigence d’attention de la part de leurs congénères, certains diront pudiquement qu’ils ont fait X kilomètres, d’autres prendront soin de notifier le nombre de semaines où ils ont été blessés pour se justifier de ce qu’ils estiment être un mauvais total (ce qui est d’une excessive bêtise, soit dit en passant).
Et parmi ces nombrilistes, on a retrouvé une frange assez incroyable, qui s’est plainte du fait que sur Strava, les statistiques annuelles étaient fournies le 23 décembre. Quelle horreur ! Quelle hérésie ! Quelle trahison ! Les mots me manquent pour réellement prendre la mesure de cette douloureuse épreuve. Je préfère dire que c’est ironique, j’aurais trop peur qu’on pense que je suis sérieux face à cette inénarrable connerie.
On oscille entre la recherche d’attention qui ne sert à rien (pléonasme) et la tentative de fédérer sur du vide. « Y’a que moi que ça énerve » ? Bah j’espère bien que y’a que toi que ça énerve, mon pote. Car ton bilan, on s’en fout, et le fait que l’année soit décalée de sept jours, qui ça intéresse ?
Strava : au pire du pire du pire
Au pire, ton bilan ayant commencé le 23 décembre de l’année précédente, qu’est-ce que ça change ?
Au pire du pire, tu rajoutes tes sorties faites entre le 23 et le 31, et tu retires les sorties faites dans la même période de l’année dernière.
Au pire du pire du pire, tu prends une autre appli si ça te démange trop. On voit bien que l’étalage sur les réseaux sociaux peut faire l’économie de l’intelligence et de réflexions de fond. Et les professionnels de l’indignation sur commande suivront, trop heureux d’avoir des points communs avec d’autres gens qu’ils ne connaissent même pas.
Strava : courir pour de mauvaises raisons
Etre à ce point obsédé par ses stats et essayer de chercher la validation digitale de personnes qu’on ne connaît pas, est-ce que ce n’est pas courir pour des mauvaises raisons ? Par mauvaises raisons, j’entends par exemple courir même quand on est blessé pour ne pas avoir un trou dans ses stats.
On avait ceux qui s’étalaient, ceux qui avaient besoin qu’on s’intéresse à eux, on a désormais ceux qui protestent (enfin, qui suggèrent la protestation) pour rien.
Une fois de plus, les réseaux sociaux montrent ce qu’il y a de plus triste (la solitude) et de plus idiot en l’être humain (cet égocentrisme assez incroyable). Ce qui est rassurant, c’est qu’il reste des traileurs qui vivent leur passion discrètement.
Oops, gardons espoir.
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