Étude pilote sur l’auto-injection urinaire dans la prise en charge des tendinopathies chroniques du coureur à pied
une nouvelle manière de soigner ses tendinites quand on fait du trail
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Depuis quelques mois, une méthode surprenante commence à se répandre dans les groupes Facebook spécialisés en trail running et ultra-endurance : l’auto-injection urinaire localisée pour traiter les tendinites rebelles. À l’origine de cette technique marginale mais de plus en plus commentée, une étude pilote confidentielle menée par l’Institut de BioAutoThérapie Appliquée de Grenoble (IBAT-G), qui en explore les effets sur des coureurs en échec thérapeutique.
À l’heure où les tendinopathies chroniques restent l’une des principales causes d’abandon sur ultra, ce protocole alternatif basé sur l’auto-extraction de liquide biologique personnel attire l’attention… et soulève de nombreuses questions.
Une étude préliminaire mais déjà influente
Publiée en mai dernier dans le Goratrail Journal of Alternative Physiology, l’étude de Duprel et coll. décrit une expérimentation menée sur 12 coureurs atteints de tendinite achilléenne persistante depuis plus de 3 mois, ayant échoué à tous les traitements traditionnels.
Le protocole mis en œuvre est à la fois simple, peu coûteux, et revendiqué comme écologique.
Protocole expérimental complet
Groupe IU (Injection Urinaire, n = 6) : chaque participant procède à un auto-prélèvement de sa première urine matinale, laquelle est stérilisée par microfiltration (0,2 μm), puis injectée localement en péri-tendineux (3 mL) deux fois par semaine pendant 3 semaines, à l’aide d’un kit fourni par l’institut.
Groupe témoin informel (n = 6) : exercices excentriques selon le protocole Alfredson, sans intervention injectable.
Les injections sont réalisées à domicile, après une courte formation dispensée en ligne, selon les recommandations de l’AIBP (Auto-Injection Bioguidée Primitive), une méthode développée spécifiquement pour ce projet.
Des résultats « très encourageants »
Après 21 jours, les résultats observés ont surpris jusqu’aux auteurs de l’étude.
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Diminution de la douleur (échelle EVA) :
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IU : –3,2 points (±0,7)
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Témoin : –1,1 points (±0,9)
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Amélioration fonctionnelle (score VISA-A) :
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IU : +18 points
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Témoin : +7 points
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Aucun effet secondaire grave n’a été rapporté, hormis une rougeur locale passagère chez deux volontaires.
Un mécanisme d’action encore mal compris
D’après les auteurs, les effets pourraient s’expliquer par la richesse biochimique de l’urine humaine, notamment la présence de urée, d’acides aminés libres, de micronutriments résiduels, et de traces hormonales stéroïdiennes comme l’épiandrostérone.
Injectées directement à proximité d’un tissu tendineux lésé, ces substances agiraient comme activateurs secondaires de la cascade réparatrice CD43-tendonlike, déclenchant une néo-angiogénèse compensatoire intratissulaire et stimulant la libération locale de facteurs de croissance endogènes.
Une diffusion rapide sur les réseaux… et des autorités dépassées
Depuis la parution des premiers résultats, de nombreux traileurs ont partagé leurs essais personnels sur Facebook, parfois accompagnés de tutoriels photo ou de recommandations logistiques (« prévoir un récipient propre à vis large », « éviter les jours de café trop fort »).
Certains évoquent des résultats impressionnants, d’autres se contentent d’un soulagement passager. Mais tous s’accordent à dire que la technique ne fait pas plus mal qu’une infiltration de corticoïdes, et ne coûte rien.
L’AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage), interrogée sur le sujet, a déclaré ne pas avoir statué officiellement :
« Nous ne pouvons interdire une matière biologique personnelle, non modifiée et non exogène. Toutefois, la présence de seringues sur les lieux d’entraînement ou de compétition commence à poser des questions de sécurité et d’image. »
Faut-il utiliser uniquement sa propre urine ? Et si on ne peut pas uriner ?
Les expérimentateurs insistent sur la nécessité d’un appareillage biologique autologue : l’efficacité de la technique semble liée à la reconnaissance immunitaire du liquide injecté. Utiliser l’urine d’une autre personne introduirait un risque immunologique non maîtrisé, avec potentiel rejet, voire effet paradoxal (activation pro-inflammatoire).
En cas d’anurie passagère, certains recommandent de « différer la séance », d’autres d’utiliser un ancien prélèvement conservé au réfrigérateur dans une seringue hermétique (24 à 48 h maximum). L’urine ne doit pas être réchauffée au micro-ondes, ce qui en altérerait la structure moléculaire.
Et si on est une femme… peut-on se faire uriner dessus ?
La question a été posée à plusieurs reprises sur les réseaux. En l’absence de matériel d’injection, certains évoquent une alternative en application transcutanée directe, consistant à demander aux traileurs masculins à uriner sur la zone inflammatoire.
Mais l’étude est claire : l’injection sous-cutanée reste la seule voie testée scientifiquement, permettant l’activation ciblée de la zone lésée. L’urine versée sur la peau — ou « urino-compresse d’urgence » — pourrait avoir un effet placebo temporaire via une sensation de chaleur, mais aucune absorption tissulaire suffisante n’a été démontrée.
Une médecine recyclable, circulaire et engagée
À l’heure du zéro déchet et de l’autonomie de santé, l’auto-injection urinaire propose une forme radicale de médecine durable, où le corps devient son propre laboratoire pharmaceutique. Si la méthode reste marginale et en attente de validation par la recherche clinique multicentrique, elle séduit déjà un noyau dur de pratiquants lassés des traitements onéreux et peu efficaces.
Reste une question majeure : jusqu’où ira la bio-récupération en trail ?
Références
Duprel R., Camus F., de Montmaillard H. (2025). Subcutaneous Self-Urine Injection in the Management of Insertional Tendinopathy in Amateur Trail Runners: A Pilot Study. Goratrail Journal of Alternative Physiology, 12(3), 107–113- Goratrail Journal of Alternative Physiology – Volume 12, n°3 – juillet 2025
R. Duprel et coll. – Institut de BioAutoThérapie Appliquée de Grenoble (IBAT-G)
Résumé
Face aux limites des traitements conventionnels dans les tendinopathies d’insertion récurrentes chez le coureur d’endurance, une équipe pluridisciplinaire a exploré l’effet de l’auto-injection urinaire sous-cutanée, une approche issue de l’urinothérapie transversale revisitée en milieu contrôlé.
Cette étude préliminaire randomisée non contrôlée porte sur 12 sujets volontaires présentant une tendinopathie achilléenne chronique (> 3 mois) résistante aux traitements classiques (repos, AINS, protocole de Stanish modifié).
FAQ MÉDICALE – Ce que dit la vraie science
Est-ce que c’est vrai ?
Non. L’article précédent est une fiction satirique de la rubrique Goratrail, qui détourne les codes de la recherche médicale pour se moquer — avec humour — de certaines pratiques extrêmes ou absurdes.
Il n’existe aucune étude scientifique sérieuse démontrant que l’injection d’urine, qu’elle soit autologue (provenant de soi-même) ou exogène (d’un tiers), aurait un quelconque effet thérapeutique sur une tendinite. Cette pratique n’a aucun fondement médical reconnu et est potentiellement dangereuse.
Pourquoi certaines personnes disent que ça « marche » ?
L’effet perçu peut relever de plusieurs biais :
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Effet placebo : le simple fait de faire quelque chose de nouveau et supposé « naturel » peut moduler la perception de la douleur.
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Fluctuation naturelle des symptômes : les tendinites évoluent par cycles, avec des périodes de rémission spontanée.
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Contexte émotionnel : certaines douleurs chroniques sont exacerbées par le stress, et toute forme de rituel peut temporairement soulager.
Mais en aucun cas ces perceptions ne constituent une preuve d’efficacité
Peut-on injecter sa propre urine pour soigner une tendinite ?
Non. C’est non seulement inutile mais dangereux. L’urine, bien que généralement stérile à la sortie de l’urètre, peut contenir des bactéries, surtout si elle est mal manipulée. Son injection peut provoquer une infection locale, un abcès, voire un choc septique.
Pourquoi l’idée du PRP (plasma riche en plaquettes) est-elle confondue avec l’urine ?
Le PRP est un concentré de plaquettes issu du propre sang du patient, traité en milieu stérile. Il est parfois jaune, ce qui peut prêter à confusion. Il contient des facteurs de croissance bénéfiques pour la régénération tissulaire, contrairement à l’urine.
Quels sont les traitements efficaces pour une tendinite ?
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Repos relatif et adaptation de la charge
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Renforcement progressif (exercices excentriques notamment)
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Cryothérapie ou kinésithérapie
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En dernier recours : PRP ou corticoïdes injectés par un professionnel
Y a-t-il des cas documentés d’auto-injection urinaire dans la médecine ?
Non. Aucun article scientifique reconnu ne mentionne cette pratique dans un protocole validé. Elle relève de l’expérimentation personnelle, sans cadre éthique ni fondement physiologique.
Que faire si quelqu’un l’a vraiment fait ?
Il faut consulter immédiatement un professionnel de santé pour évaluer les risques infectieux. En cas de rougeur, chaleur, fièvre ou douleur importante : urgence médicale.
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