L’affaire fait grand bruit dans le monde du trail. Joyline Chepngeno, victorieuse chez les femmes à Sierre-Zinal 2025, a été contrôlée positive à une substance dopante.
À peine plus d’une semaine après sa performance, elle a reconnu les faits. La sanction est tombée : deux ans de suspension, et l’annulation immédiate de sa victoire. Le coach Julien Lyon, déjà visé en 2022, est également interdit de participation à la course. Un nouveau coup dur pour la crédibilité du haut niveau en trail running.
Joyline Chepngeno a pris une substance interdite et a « avoué »
L’annonce officielle a été faite le lundi 8 septembre 2025 en fin de journée par les organisateurs de Sierre-Zinal. L’Athletics Integrity Unit (AIU) a confirmé que Joyline Chepngeno avait été contrôlée positive à un corticostéroïde interdit : l’acétonide de triamcinolone. Elle a reconnu s’être elle-même injectée cette substance. Son titre de championne 2025 lui est donc retiré, de même que toutes les primes, récompenses et résultats obtenus depuis le 9 août.
Une récidive pour l’équipe Milimani Runners
Le nom des Milimani Runners est bien connu des amateurs de trail. Sous la direction du Franco-Suisse Julien Lyon, ancien athlète international reconverti en entraîneur, cette équipe kenyane s’est rapidement imposée sur les plus grandes courses européennes. Leur stratégie repose sur un recrutement 100 % est-africain, avec des athlètes issus des hauts plateaux du Kenya, spécifiquement formés pour les formats montagneux. Depuis 2021, ils ont placé plusieurs coureurs et coureuses sur les podiums de la Golden Trail World Series, de Sierre-Zinal, du Marathon du Mont-Blanc, de la Dolomyths Run, et plus récemment de l’OCC de l’UTMB. Leur style de course est explosif, offensif dès les premiers kilomètres, avec une redoutable efficacité en montée.
Mais cette ascension s’est aussi accompagnée de controverses répétées. Dès 2022, un de leurs athlètes avait été contrôlé positif après Sierre-Zinal. En 2025, c’est au tour de Joyline Chepngeno d’être suspendue pour dopage, ce qui plonge à nouveau la structure dans la tourmente. Face à cette récidive, la direction de Sierre-Zinal n’a pas tremblé : Julien Lyon est désormais interdit de toute collaboration avec la course, que ce soit à titre personnel ou à travers sa structure. Ses athlètes ne pourront plus s’inscrire sous son nom, ni représenter Milimani Runners à Sierre-Zinal. Une décision lourde de sens pour un collectif qui rêvait de dominer le trail mondial.
Une politique de tolérance zéro
Depuis plusieurs années, les organisateurs de la célèbre course valaisanne travaillent étroitement avec l’AIU, l’AMA, la WMRA et la Golden Trail Series pour renforcer les contrôles. Ce nouveau cas les pousse à aller encore plus loin. Désormais, les coaches et managers sont considérés comme coresponsables en cas d’infraction. Ils devront rembourser tous les frais engagés si un athlète sous leur encadrement est convaincu de dopage. Un moyen de responsabiliser toute la chaîne et de ne plus limiter les sanctions à l’athlète seul.
Sierre-Zinal veut défendre l’image du trail
Dans son communiqué, la direction rappelle que l’athlète a reconnu son erreur, sans pour autant minimiser la faute. L’objectif reste clair : préserver l’intégrité du sport et rappeler aux professionnels leur devoir d’exemplarité. La notion de tricherie volontaire est distinguée des erreurs médicales ou des négligences, mais la ligne rouge a été franchie. Et la réponse est ferme.
Un nouveau signal d’alerte pour le trail élite
Cette affaire n’est pas isolée. Elle s’ajoute à une série de cas de dopage ou de suspicions qui ont émaillé les dernières saisons, en particulier sur le circuit international. Le trail, longtemps perçu comme un sport plus pur, plus éthique, n’est pas à l’abri des dérives du haut niveau. La pression de la performance, les primes alléchantes, et l’ultra-médiatisation des événements comme Sierre-Zinal ou l’UTMB accentuent les risques. La question se pose : jusqu’où certains sont-ils prêts à aller pour gagner ?
L’affaire Chepngeno-Lyon marque un tournant dans la lutte antidopage dans le trail running. En renforçant ses règles et en sanctionnant aussi les encadrants, Sierre-Zinal envoie un signal fort. Mais ce cas montre aussi que la vigilance doit être constante, et que le trail, comme tous les autres sports, n’est pas immunisé contre les dérives.
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- Les faits rapportés dans cet article s’appuient sur des déclarations officielles, mais ne préjugent pas de l’ensemble des procédures à venir. Toute personne mise en cause est présumée innocente tant qu’une décision définitive n’a pas été rendue.
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