Salomon EcoTrail Paris, le naming de trop ?
Ne dites plus : Terrain technique pour l’EcoTrail, mais : Terrain technique pour le Salomon EcoTrail. C’est peut-être la plus grande nouvelle que l’on retiendra de la conférence de presse conjointe entre Salomon et l’organisation de l’EcoTrail Paris ce mercredi 3 décembre au matin. Ou sinon, on peut être un peu plus sérieux !
Hoka UTMB Mont-Blanc, Asics SaintéLyon, Asics Pierra Menta été, sont les premiers naming qui viennent à l’esprit, même s’il y en a d’autres encore. On va donc ajouter à partir d’aujourd’hui à la liste le Salomon EcoTrail Paris. Est-ce que l’on doit s’en réjouir ou, au contraire, laisser notre côté râleur ressortir et s’en plaindre ?
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Ce qui vient d’être annoncé autour de l’EcoTrail Paris à partir de 2026
Le naming. L’EcoTrail Paris devient le Salomon EcoTrail Paris. Cela a été annoncé aujourd’hui, cela a été communiqué, notamment par voie de mail et communiqué de presse. Et le site commence déjà sa mue pour intégrer Salomon partout où il est possible de le mettre.
On appelle cela du naming. Ce n’est pas une pratique nouvelle, ni dans le monde du divertissement, ni celui du sport, ni même du trail. On vous rappelle qu’il s’est couru le week-end dernier la Asics SaintéLyon. Et que vous irez peut-être courir au printemps prochain le Schneider Electric Marathon de Paris. Alors que l’EcoTrail Paris devienne le Salomon EcoTrail Paris, c’est presque un non-événement !
Un partenariat, pas une surprise
L’annonce d’aujourd’hui, même si elle est symbolique par le nom, n’est pas une surprise. La marque est présente déjà un peu partout lorsque l’on va courir sur les sentiers de l’EcoTrail puisqu’elle est partenaire depuis quelques années de l’organisation de la course. Elle le sera maintenant dans un rôle-titre, au moins jusqu’en 2030. Et pour une course de cette envergure, en termes de participants et de formats, la présence d’un sponsor puissant est tout simplement indispensable.
Les nouveautés de l’EcoTrail
La première nouveauté, on vous en a déjà parlé ici : un parcours de 120 km. Rappelez-vous, c’est Casquette Verte (oui, on sait, il est partout !) qui avait inauguré le tracé. La seconde nouveauté : deux épreuves sous les couleurs de l’EcoTrail Paris auront désormais lieu, la première au printemps, la classique, et l’autre en automne, dont on ne sait presque rien pour l’instant si ce n’est que les recalés de la course de printemps seront prioritaires pour celle d’automne.
Naming, et alors ?
Ça, c’est pour les infos. Mais la vraie question est la suivante : doit-on s’en plaindre ?
J’aurais bien tendance à vous dire que tout ce bruit publicitaire dans un sport qui se veut nature par esprit, c’est un peu contre-nature justement. Et je reconnais que ça me gonfle royalement de voir du placement de produit à chaque instant dans un monde déjà saturé de messages commerciaux.
Oui, sauf que je joue là mon vieux râleur. Je pense en réalité que ce type d’événement doit aller pleine balle vers le naming, et plus largement vers une sponsorisation plus poussée. Que l’on veuille ou non, les coureurs veulent toujours plus de dossards, plus de ravitos, plus d’infrastructures pour les accueillir au départ comme à l’arrivée, des parcours toujours plus longs. Nous voulons toujours plus même lorsque l’on dit le contraire. Et il n’y a pas de secret : il faut une organisation en béton pour ça, et il faut pouvoir y mettre les moyens. Et si les dossards ont déjà un certain coût, il faut aussi le sponsoring derrière.
Alors c’est vrai que ce n’est pas beau de dire Asics SaintéLyon, Salomon EcoTrail ou Hoka UTMB. Mais qui le dit vraiment ? Ce n’est pas très beau, mais seulement sur les contenus institutionnels. Pour le reste, la SaintéLyon reste la SaintéLyon. L’EcoTrail reste l’EcoTrail. Sauf qu’il prend une nouvelle dimension.
Le 80 km avec arrivée à la Tour Eiffel n’est plus la course ultime. Il est question pour 2026 d’un parcours de 120 km, et surtout de cette deuxième course. Ce n’est pas un hasard : deux courses, deux fois plus de visibilité pour le sponsor, et deux fois plus de courses pour les runners. Si ces derniers vivent une nouvelle expérience, si la deuxième course permet de vivre ce qu’ils n’ont pas pu vivre sur la première, doit-on vraiment bouder cela pour un logo, un nom et quelques annonces publicitaires de plus ?
Ce n’est peut-être pas le trail d’il y a une génération. Et c’est tant mieux. Le trail est un sport magnifique, aujourd’hui ouvert à des centaines de milliers de pratiquants. C’est tellement plus intéressant qu’un sport extraordinaire que personne ne pratique. Et si pour cela il faut dire merci à M. Salomon, alors tous ensemble : Merci Salomon !
Et puis, une course de trail, ce n’est pas que des passionnés de la transpiration qui courent dans les bois. C’est tout un écosystème touristique qui se met en place, et dont les commerçants, les hôteliers, les restaurateurs, les sites culturels sortent avantagés. Voyez par exemple la fréquentation de Chamonix fin août ! Mais tout cela ne peut pas se faire sans des partenaires puissants, qui viennent là parce qu’ils ont à y gagner aussi !
C’est bien, mais quand même
Sur de grandes courses comme cet EcoTrail Paris (Salomon EcoTrail Paris, je ne suis pas encore habitué), je trouve que le naming est une stratégie gagnant-gagnant. Mais la réussite repose tout de même sur un certain équilibre que l’argent du sponsor ne peut pas forcément acheter.
● Le naming ne peut pas se faire juste avec le plus gros sponsor. Le Dacia UTMB, c’était tout de même assez ridicule dans l’idée, même si ça fait vendre des Dacia Spring.
● Le naming, c’est bien. Mais pas au point de transformer une course en un Disneyland de la consommation. Les limites de capacité, les barrières horaires et le respect des sites doivent rester des composantes essentielles dans l’élaboration d’un parcours.
● Le naming, c’est bien. Mais en conservant une approche éco-responsable, c’est mieux.
● Le naming, c’est bien. Perdre son âme au profit d’entreprises privées qui ne pensent que par le profit, c’est dommage.
On se donne rendez-vous en 2026, fin mars, pour un premier bilan ? On y sera !
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