Saintélyon J-9 Les appréhensions qui arrivent
La Saintélyon, c’est dans neuf jours désormais !
L’horloge tourne, l’échéance approche, l’excitation fait progressivement place à l’appréhension. Celle-ci est tout à fait normale (c’est même le contraire qui serait inquiétant) ; car si vous avez l’impression que ce que vous allez accomplir est banal et à la portée de chacun (et c’est normal de penser ça, surtout quand on voit à quel point des pseudo-élites nombrilistes s’amusent, de derrière leur écran, à se croire au-dessus des autres et à réduire des performances pourtant énormes), retirez-vous ça de la tête ! et s’il faut que je vous le répète chaque jour jusqu’à l’épreuve, je le ferai ; vous allez courir entre 20 et 80km, en pleine nuit, et dans des conditions climatiques tout sauf propices à ça. Vous allez accomplir quelque chose d’exceptionnel ! et une nouvelle fois, si un blaireau vous dit que seul le fait de passer la ligne d’arrivée compte, dites-lui d’aller jouer sur l’autoroute et mettez-vous en tête que le plus important n’est pas de finir la course, mais de la commencer !
Mais revenons à nos moutons, et plus précisément sur les appréhensions qui peuvent se présenter à vous. Elles peuvent être d’ordre physique, mental, horaire et climatique.
Les appréhensions physiques sont normales. Se demander si on est prêt vaut pour chacun d’entre nous, quel que soit notre niveau. Que vous ayez suivi votre préparation avec tout le sérieux du monde ou que vous y soyez un peu plus allés au feeling, vous êtes probablement convaincus de ne pas avoir fait ceci ou cela de manière suffisante. Dites-vous bien que vous vous connaissez mieux que personne et que (même si c’était inconscient) vous avez adapté votre préparation à vos besoins.
Les appréhensions mentales sont tout aussi normales. Et pour cause, la perspective de se retrouver en plein milieu de nulle part la première nuit de décembre peut avoir quelque chose d’anxiogène. Alors oui, pour ceux qui vont faire les 80km, on ne va pas se mentir, on va avoir des moments plus difficiles que d’autres. Passé l’euphorie du début de course, entre 4h30 et 6h30, ça risque de pas être trop rigolo. A part accepter l’idée qu’un temps faible a de grandes chances d’arriver, il n’y a pas grand-chose à faire… Ce que je peux en revanche vous garantir, c’est que ça finira par passer. Si vous êtes habitués de ces distances, vous savez de quoi je parle. Si en revanche c’est la première fois que vous vous y frottez, vous risquez d’avoir envie de jeter l’éponge à un moment ou à un autre. Vous aurez mal partout, vous serez crevés, vous aurez faim mais ne pourrez rien manger, vous aurez soif mais ne pourrez rien boire, vos jambes seront comme des bouts de bois… C’est déjà compliqué à gérer en plein jour, alors en pleine nuit, ça doit être pire (c’est ma première Saintélyon, donc pour le coup, c’est peut être ma plus grande appréhension). Je vous promets que ça passera. Serrez les dents (ou ne le faites pas), attendez que ça passe, écoutez de la musique, téléphonez à quelqu’un (même si à cette heure, ça craint un peu), trouvez quelqu’un avec qui faire un petit bout de chemin ; bref, occupez-vous l’esprit le temps que votre corps vous foute un peu la paix.
Les appréhensions horaires sont tout aussi légitimes ; car même si on a intégré des sorties nocturnes dans nos prépas, on n’a pas tous fait une quarantaine de km en pleine nuit (en soirée, éventuellement) pour se tester. En tout cas, personnellement, je ne l’ai pas fait. Alors, clairement, appréhender la fatigue sur un terrain difficile et inconnu (pour la majorité), ça peut être un peu stressant. La majorité des personnes que j’ai questionnées à ce sujet ont répondu quasiment à l’unanimité que c’était gérable (et que le plus difficile venait après) grâce à l’adrénaline, grâce au fait qu’on n’est jamais seul, et grâce à la beauté du bal des frontales. Perso, je leur fais confiance et me dis que ça devrait aller. En revanche, effectivement, l’après paraît plus difficile, car il s’agira de récupérer d’un ultra d’une part, et d’une nuit blanche d’autre part.
Enfin, les conditions climatiques sont une grande source d’appréhension. Quelles chaussures, quels vêtements, combien de couches au départ, etc… Ma crainte est toujours de partir habillé trop chaudement et ensuite, de pas pouvoir enlever de couche car j’aurais transpiré en dessous et j’aurais alors trop froid. Le mieux est encore d’attendre la veille, de voir ce que la météo annonce et de décider de sa stratégie vestimentaire au dernier moment. Il y a d’autres choses dont on peut s’inquiéter déjà, autant en garder pour la fin de la semaine prochaine.
Tout ça pour dire que vous ne devez pas avoir peur ou honte d’éprouver des appréhensions. Elles sont normales et je dirais même plus, ce sont elles qui vont pousseront à aller bout de vos distances respectives !
Résultats saintélyon
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